Côte d’Ivoire : KKS juge dangereuse la déclaration des femmes du RHDP unifié

DECLARATION

Je viens de prendre connaissance de la déclaration des femmes du Rassemblement des Houphouëtistes pour la Démocratie et la Paix. Avec l’espoir d’y trouver une condamnation ferme des propos scandaleux et humiliants de leur consœur de Tengrela, je l’ai lue et relue. Rien de telle, même pas un regret ni même une interpellation.

Au lieu de cette posture qui aurait eu le mérite de réhabiliter et de restaurer la dignité et l’honneur de la femme ainsi outragés, les femmes du rhdp ont plutôt centré leur préoccupation sur une constatation bien troublante.

"Après une mobilisation jamais égalée et face à cette unité retrouvée des enfants du Père fondateur de la Côte d’Ivoire moderne, nous femmes du Rassemblement des Houphouëtistes pour la Démocratie et la Paix, avons constaté une soudaine résurgence du discours tribaliste, haineux, ethnicise et xénophobe dans le débat politique ivoirien, faisant ainsi à nouveau peser sur l’avenir de notre pays, une lourde chape de plomb" dit la déclaration.

Cette assertion qui ressemble fort à celles ayant servi de justification à la profonde crise de laquelle nous peinons à sortir, appelle de ma part, en ma qualité de neutre réconciliateur (je ne suis pro personne), et afin d'exercer mon devoir d'interpellation, les questionnements suivants :

Quels sont ces discours tribalistes, haineux, ethnicistes et xénophobes ? Quelles personnalités politiques en sont auteurs ?

La déclaration aurait situé clairement les ivoiriens sur les faits et les responsabilités d’une entreprise aussi dangereuse qu’elle leur aurait permis d’identifier les pyromanes de la république et de leur adresser l’interpellation la plus ferme.

En se contentant d’une vague rhétorique sur des termes aussi sensibles, la déclaration des femmes houphouetiste apparaît autant dangereuse en ce qu’elle agite insidieusement le chiffon rouge du tribalisme, de la haine, de l’ethnicisme et de la xénophobie, ce qui me parait fort regrettable.

Quoique n’étant pas de cette classe politique, je suis dans cette classe politique et je scrute attentivement les discours des uns et des autres dans le ‘’débat politique’’. Depuis la date indiquée, je n’ai vu aucune personnalité politique, en dehors du député Mariame Traoré du rhdp, indexer qui que ce soit pour son ethnie ou son origine.

De grâce, pour la réconciliation, la paix et la stabilité de notre pays, arrêtons de servir des prétextes aux agitateurs, arrêtons d’agiter le chiffon rouge de la xénophobie.
L’art de se prévaloir de sa propre turpitude ne saurait prospérer éternellement.

Fait à Abidjan, le 05 février 2019
KONAN Kouadio Siméon (KKS)
Président de Initiatives Pour la Paix (IPP)