Côte d’Ivoire : EDS rend hommage au patriarche Bernard Dadié

HOMMAGE DE EDS AU PATRIARCHE BERNARD DADIE

Le 09 mars dernier,le patriarche Bernard Binlin-DADIE s’est éteint. Et avec sa disparition c’est une page de notre histoire qui se ferme à jamais. Les hommes de culture, la classe politique et toutes les catégories sociales ont été frappés de plein fouet par ce deuil, car nous sommes tous concernés par le départ du baobab et du pionnier des lettres ivoiriennes.

Rendre hommage à ce grand homme qui a traversé tout un siècle et qui a été de tous les combats n’est pas une tâche aisée, loin s’en faut. Je retiens de son riche et fécond passage sur cette terre des hommes, la "Fidélité à l’Afrique". Cette "Fidélité à l’Afrique" qui est du reste le titre d’un poème du recueil "Afrique debout ! "où il donne la pleine mesure d’un homme qui a porté jusqu’au bout de ses forces l’opiniâtreté, la détermination, et la responsabilité, le combat pour la justice et les libertés.

Et c’est auprès de son père Gabriel DADIE qu’il puisa les valeurs qui forgeront sa personnalité. De son père, Bernard DADIE parle ainsi : « Je garde, personnellement de mon père, l’image d’un homme juste, généreux, mais dur avec lui-même et avec ceux qu’il aimait ou estimait […].

Il ne souffrait aucune injustice, aucun abus de pouvoir ! trait de caractère propre à créer des ennuis, au temps de la colonisation ».

De fait, le militantisme demeure une constante de la démarche de Bernard DADIE. Il rejoint son père au PDCI RDA en qualité de "responsable à la presse" au sein du comité directeur de 1947 à 1953.
On se rappelle ses articles sans concession dénonçant le système colonial dans « Réveil » puis dans « Le Démocrate ».

On se rappelle aussi le 06 février 1949. Ce jour-là, une réunion contradictoire a lieu au cinéma COMACICO du quartier populaire de Treichville à Abidjan, à l’initiative du Bloc démocratique éburnéen d’Etienne DJAUMANT dissident du RDA. Des troubles éclatent à la suite desquels sont arrêtés 08 membres du comité directeur du PDCI RDA dont Bernard DADIE.

Une longue détention préventive va suivre du 09 février 1949 au 22 mars 1950, jour de la fin du procès. De cette époque date Carnet de Prison et le célèbre poème « Le Corbillard de la liberté » dont la strophe suivante résume à elle seule l’engagement de l’illustre personnage :.
« Ils étaient huit, huit au
torse nu, huit ruisselant de sueur
Huit noirs enfermés dans le corbillard "pour blancs"
Le corbillard que l’on promenait
par les rues d’Abidjan
Sous la canicule de février
cherchant on ne sait quel cimetière
Pour enfouir à jamais, vivants ces troubles fêtes.
Chantres de l’amour et du bonheur ! »

Bernard DADIE est resté fidèle au combat pour les libertés.

Sous divers pseudonymes il demeure fidèle et constant. Sous des noms aussi divers que MOUROU DAOUDA, BAKAR-DIOP, EL HADJ N’DAYE, M. B. GUEYE, BOUA D. COFFI, BOUA KOFFI BERNARD, B.B.D, APPIA NCHO MARTIN, le chevalier du palais ou tout simplement Bernard B. DADIE, le journaliste militant reste égale à lui-même.

L’œuvre dans son ensemble et "Cailloux blancs" manifestent la fidélité au combat pour les libertés en général et pour l’Afrique en particulier. Le Président Laurent Gbagbo,président du Front Populaire Ivoirien(FPI)et référent de la plateforme politique Ensemble pour la Démocratie et la Souveraineté(EDS) qui lui vouait une grande admiration,l’a si bien compris que dans son hommage à Bernard DADIE, il a relevé « l’homme aux multiples talents et aux convictions incorruptibles » et dont la qualité des œuvres littéraires exprime l’intégrité de son engagement politique construit sur le socle inébranlable de la soif pour la liberté.

C'est pourquoi EDS dont il était le président d’honneur ne pouvait se mettre en marge des hommages unanimes rendus à celui qui est resté égal à lui même dans ses prises de position. Oui Bernard DADIE est un Homme de conviction qui à 101 ans n’a pas hésité à donner son accord et ses conseils pour la création de EDS…

Il fait partie intégrante des membres fondateurs de notre structure et il ne l’est seulement pas à titre honorifique puisqu’il nous a permis d’éviter bien des écueils dressés sur notre chemin par tous les ennemis de la démocratie en cote d’ivoire… il demeure à jamais un modèle pour les générations présentes et futures et un homme qui a su nous inspirer et nous accompagner dans notre lutte pour une vraie souveraineté.

Aujourd’hui plus que jamais, une chose est certaine : tant qu’il existera des panafricanistes et des démocrates rassemblés autour du président Laurent GBAGBO, le combat et l’œuvre de Bernard DADIE ne mourront jamais.

Pour notre part, nous militants de EDS, nous prenons l’engagement solennel d’œuvrer inlassablement pour l’avènement d’une Cote d’Ivoire réconciliée, unie, démocratique et souveraine.
Repose en paix cher président d’honneur et que la terre de tes ancêtres que tu as tant aimée te soit légère.

Pour EDS Le président

Professeur Georges- Armand OUEGNIN