Côte d’Ivoire : EDS dénonce l’appel à la violence généralisée contre l’opposition par le Premier ministre à Bouaflé

DECLARATION DE ENSEMBLE POUR LA DEMOCRATIE ET LA SOUVERAINETE SUITE A LA SORTIE DE HAMED BAKAYOKO A BOUAFLE

1. Lors du meeting de clôture de la visite d’Etat de monsieur Alassane Dramane Ouattara dans la région de la Marahoué, du 23 au 26 septembre 2020 , monsieur Hamed Bakayoko, premier ministre de la Côte d’Ivoire, visiblement ébranlé par le mot d’ordre de désobéissance civile lancé par le président Henri Konan Bédié au nom de l’opposition ivoirienne, a cru bon de tenir un discours belliciste, face à une foule de partisans chauffés à blanc : «Monsieur le président, nous serons obligés de vous désobéir un peu si l’opposition continue de donner des mots d’ordre pour la destruction des édifices de l’Etat.

Nous n’allons plus accepter le désordre. "Ils nous trouveront devant leurs portes avec la note de ce qu’ils ont détruit quand bien même que certains parmi eux sont logés dans des logements de l’État. On ne peut pas accepter que ces personnes viennent détruire les réalisations que vous avez effectuées dans ce pays, que certains parmi eux ont même bénéficié dans leurs villages alors qu’à leur temps ils n’ont rien fait »

2. Cet appel à la violence généralisée contre les militants de l’opposition ivoirienne intervient quelques jours seulement après la mission de bons offices d’une délégation de l’ONU conduite en Côte d’Ivoire par Mohamed Ibn Chambas à l’effet de « renouveler le soutien des Nations Unies pour l’organisation d’une élection présidentielle pacifique, inclusive, transparente et crédible en Côte d’Ivoire le 31 octobre prochain, et d’encourager les parties prenantes à œuvrer ensemble en faveur de la paix et de la stabilité. »

3. C’est pourquoi, la plateforme politique, Ensemble pour la Démocratie et la Souveraineté (EDS) ayant pour référent politique, le Président Laurent GBAGBO s’insurge contre cette sortie de monsieur Hamed Bakayoko qui fait planer le spectre de la guerre civile sur la Côte d’Ivoire en cette période électorale.

4. EDS prend à témoin l’opinion publique nationale et internationale sur la recrudescence de la violence entretenue par monsieur Alassane Ouattara, chef de l'Etat sortant qui, depuis l’annonce de sa candidature inconstitutionnelle le 06 août 2020 et en dépit des différentes ordonnances de la Cour Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples(CADHP) multiplie les actes de défiance contre la Constitution ivoirienne, affichant clairement ainsi sa volonté d'opérer un hold-up électoral à travers des élections volontairement bâclées.

5. Pour EDS, même si le pouvoir RHDP, à travers la caporalisation de la CEI et du Conseil Constitutionnel, est assuré d'avoir "tout calé, bouclé et géré" rien n’est encore perdu pour la Côte d’Ivoire, qui mérite de sortir définitivement du cercle infernal des élections truquées aux conséquences désastreuses.

6. C'est pourquoi EDS, fidèle à la philosophie politique du "Asseyons-nous et Discutons" de son référent et candidat, le Président LAURENT GBAGBO réitère son appel au chef de l'Etat sortant, afin d'ouvrir sans délai, un dialogue politique responsable, franc et sincère avec les forces politiques et sociales pour des élections libres, justes, transparentes, régulières, inclusives et apaisées dans l'intérêt supérieur de la Côte d'Ivoire, notre patrimoine commun.

Fait à Abidjan le 30 septembre 2020
Pour EDS
Le Président
Pr Georges-Armand OUEGNIN