Côte d'Ivoire: Alassane Dramane Ouattara peut-il capturer l’Etat ? Par Franklin Nyamsi

Par Ivoirebusiness/ Débats et Opinions - Alassane Dramane Ouattara peut-il capturer l’Etat de Côte d’Ivoire ? L’Editorial du Professeur Franklin Nyamsi Wa Kamerun.

Franklin Nyamsi Wa Kamerun.

Voici exactement deux mois, jours pour jour, que le chef du régime RHDP, Alassane Dramane Ouattara, installé dans une confiance en soi inégalée dans son histoire politique, procédait à la plus spectaculaire destruction des acquis démocratiques de la Côte d’Ivoire.

Non content d’avoir contraint, au mépris de toutes les offres de réconciliation ambiantes, l’ex-président Laurent Gbagbo et son compagnon de lutte Charles Blé Goudé au maintien en résidence surveillée après 7 ans d’exil en Europe , non content d’avoir jeté contraint de nombreux cadres du PDCI-RDA en exil - tel Noël Akossi Bendjo, jeté d’autres en prison tel Jacques Mangoua, un vice-président du PDCI-RDA embastillé sur la base d’un coup d’Etat monté par les plus ridicules pièces à conviction qui soient - ,

Alassane Dramane Ouattara, interprétant l’étrange visite des 20 au 22 décembre 2019 du président français Emmanuel Macron à Abidjan comme un blanc-seing pour compresser les dernières poches de libertés en Côte d’Ivoire, s’est jeté avec une rage insoupçonnable contre le leader de Générations et Peuples Solidaires et ses compagnons. Ouattara a contraint un fils avéré de la Côte d’Ivoire, Guillaume Kigbafori Soro, à l’exil. Crachant dans la main de celui-là même qui sacrifia sa jeunesse avec ses compagnons pour qu’un certain Alassane Dramane Ouattara ne soit pas exclu de la nation ivoirienne.

Le vol-retour du Président Guillaume Kigbafori Soro, candidat depuis le 12 octobre 2019 à l’élection présidentielle d’octobre 2020, était violemment empêché d’atterrir à Abidjan, en raison d’une mise en mouvement de forces militaires agressives sur le tarmac de l’aéroport, en même temps qu’un état de siège mis sur la ville d’Abidjan, où des milliers de militants soroistes allaient subir un incroyable véritable baptême du feu.

Jour d’accueil du leader, le 23 décembre 2019 se transforma aussitôt en lundi noir de la démocratie ivoirienne : militants tabassés et gazés ; direction du mouvement décapitée et déportée sans ménagement dans les prisons les plus archaïques du pays ; députés GPS arrêtés et emprisonnés en violation de leur immunité parlementaire ; siège de GPS fracassé et pillé en plein jour par des policiers, des gendarmes, mais surtout des escadrons de la mort encagoulés, tous habités par une véritable rage méphistophélique, expression sans fards d’intentions non moins méphitiques du pouvoir Ouattara.

Compagnons légendaires du leader Guillaume Kigbafori Soro, Koné Kamaraté Souleymane et Alain Michel Lobognon, repartaient injustement pour la deuxième fois en l’espace de trois ans dans les geôles d’Alassane Dramane Ouattara, aux côtés d’une quinzaine d’autres membres de GPS, dont le seul défaut reconnu à ce jour serait d’avoir participé à une réunion au siège officiel du mouvement dans la journée fatidique du 23 décembre 2019.

Depuis lors, c’est le statu quo en Côte d’Ivoire. Alassane Dramane Ouattara et son gouvernement ont montré ouvertement aux Ivoiriens leur détermination à aller jusqu’au bout de leur logique de confiscation du pouvoir d’Etat par tous les moyens.

Là où les avocats des détenus politiques ont brillé par la démonstration de l’arbitraire massif du pouvoir, ce dernier a brillé par un silence dont le mépris assourdissant remue encore les entrailles du pays. Là où l’opposition espérait ouvrir un dialogue fructueux sur la réforme nécessaire d’une Commission Electorale la quasi-totalité des 600 membres appartiennent au parti au pouvoir, le gouvernement Gon a répondu par une fin de non-recevoir.

Là où l’on pouvait croire que l’appel à la paix de l’Eglise catholique serait entendu voire écouté, le régime RHDP, mobilisant la pègre la plus abjecte à travers le sieur Al Moustapha, soudard connu de la république, et à travers le sieur Sidi Touré, porte-parole du gouvernement, a menacé de coups et blessures, de meurtres de sang froid les archevêques et prélats de Côte d’Ivoire, mais aussi l’ensemble de la communauté chrétienne, comme jamais cela ne fut le cas sous aucun régime auparavant.

Et au moment où l’on pouvait s’attendre à ce que l’ultime recours dans la République, le Chef de l’Etat en sa qualité de garant des institutions, souffle un air d’apaisement, c’est plutôt un Alassane Dramane Ouattara en pleine folie des grandeurs qui s’est moqué de l’opposition devant ses partisans à Treichville. Ouattara a juré ses grands dieux qu’il modifierait la constitution à sa guise, à moins de 7 mois de la future élection présidentielle ; maintenu le suspense sur sa candidature pourtant anticonstitutionnelle pour un 3ème mandat présidentiel ; enfoncé le clou de ses accusations fantasmagoriques de coup d’Etat contre le leader de GPS ; rigolé à gorge déployée, avec force gnagnagna hystériques, des faiblesses supposées de son opposition politique. Dans un documentaire de Jérôme Pin réalisé en 2019, Alassane Dramane Ouattara dit ouvertement que ses adversaires politiques sont « des animaux, des barbares, moins que des humains ». Et ses ouailles s’en repaissent, admirant la palme d’or de la truculence qu’il vient ainsi de ravir à l’insultologue députée Traoré Mariam dite Ibièkissê pour les connaisseurs.

Une chape de plomb énorme pèse depuis lors sur la Côte d’Ivoire. La population, angoissée, s’inquiète à juste titre pour les sombres lendemains que dessine le surarmement ostentatoire de Ouattara. Tous les Ivoiriens savent qu’il se prépare à combattre le peuple de Côte d’Ivoire pour conserver coûte que vaille le pouvoir. L’opposition, quasi tétanisée, attend un miracle de son unique enfant prodige, Guillaume Kigbafori Soro.

Nous n’avons eu cesse d’entendre geindre, çà et là, des attentes messianiques tournées vers Tienigbanani : « Soro, sauve-nous ! », entend-on sourdre de tous les camps. Les religieux musulmans, catholiques, protestants, n’osent plus dire ce qu’ils pensent, de peur d’être pris à partie par la violence régnante. De nombreux chefs traditionnels, à défaut de faire allégeance, rasent les murs du pays, dans l’espoir qu’une bouffée d’air de liberté leur vienne enfin du ciel, face à un régime Ouattara déterminé à humilier toutes les nuques raides des terroirs.

Un silence suspect règne même parmi les colonnes intellectuelles du pays, où les voix contestataires se sont raréfiées, comme par enchantement, dans l’espoir que la diaspora ou le leadership de l’opposition assument la part ingrate de l’inévitable confrontation avec la dictature. Tout ceci s’accompagne, bien sûr, d’un concerto de ralliements alimentaires de personnalités issues du FPI, du PDCI-RDA ou même de GPS, chacune d’entre elles n’hésitant pas à justifier son entrée à la mangeoire par les plus nobles intentions de servir l’intérêt général du pays.

Ce tableau d’une ambiance fataliste, laxiste et attentiste nous laisse dès lors incontestablement face à une question drue et crue : Alassane Dramane Ouattara va-t-il capturer l’Etat de Côte d’Ivoire ?

On l’a vu. L’ambition de Ouattara et de son clan est, ni plus, ni moins que celle-là. IL a commencé par concentrer les pouvoirs de l’Etat, en brisant les deux socles de l’Etat de droit : l’équilibre des pouvoirs exécutif, législatif et judiciaire, mais aussi leur séparation. Comme l’ont en effet souligné les syndicats de magistrats et d’avocats en janvier 2019, la justice ivoirienne est aux ordres de Ouattara.

Comme l’a reconnu l’actuel chef du parlement ivoirien, Amadou Soumahoro dit Cimetière, sous sa législature les quatre volontés de l’exécutif seront faites au Parlement. Ensuite, Ouattara a saucissonné l’armée, la gendarmerie et la police par la montée en puissance de forces parallèles et surarmées, les Escadrons de la mort contrôlés directement par la Présidence de la République.

Contrôlant la CEI, contrôlant la cour constitutionnelle et les médias d’Etat, il s’apprête donc, ni plus, ni moins qu’à proclamer son régime vainqueur des futures élections générales. Dans la tête de Ouattara, la capture durable de l’Etat de Côte d’Ivoire n’est plus donc qu’une question de mois.

Mais, il n’y a pas que Ouattara qui pense à la Côte d’Ivoire. Heureusement : les présidents Bédié, Gbagbo, Soro, à la tête des trois plus importantes formations politiques de l’opposition aujourd’hui, le PDCI-RDA, le FPI et GPS, mesurent désormais le poids immense de l’alternance démocratique imparable qui pèse sur leurs épaules. Un accord politique ferme, public et solennel entre ces trois forces de l’opposition ivoirienne signerait inéluctablement la défaite du régime RHDP à la prochaine élection présidentielle ivoirienne.

L’arme fatale de 2020, qu’on le veuille ou non, est entre les trois paires de mains de Laurent Koudou Gbagbo, Henri Konan Bédié et Guillaume Kigbafori Soro. L’intérêt général bien compris de la Côte d’Ivoire habiterait-il tout uniment ces trois hommes d’Etat que le projet de capture de l’Etat de Côte d’Ivoire par Alassane Dramane Ouattara serait immédiatement kaputt, comme disent les Allemands.

Enfin, l’inconnue absolue de l’équation, avouons-le, c’est l’intrépide peuple de Côte d’Ivoire. On le sait par les sondages d’opinion internes et externes, ce peuple est dans son écrasante majorité, opposé au régime arrogant, corrompu, violent et mesquin d’Alassane Dramane Ouattara. Ce peuple ne veut pas voir Ouattara capturer l’Etat avec son clan. Mais cette opposition de principes a besoin de se traduire, dans les prochaines semaines et mois, en résistance pacifique et populaire, en union de pensée et d’action avec le leadership de l’opposition républicaine ivoirienne.

Car la foi n’est rien sans les œuvres. IL va falloir prendre le taureau du RHDP par les cornes et le reconduire dans les fosses de l’archaïsme politique le plus abscons. Le meeting du 15 février 2020 à Paris a annoncé heureusement ces couleurs prometteuses. C’est en effet lorsque les idées les plus lumineuses pénètrent les masses qu’elles se transforment en forces matérielles qui transforment positivement l’Histoire.

Telle est l’alchimie à laquelle Générations et Peuples Solidaires, qui travaille à faire du peuple de Côte d’Ivoire l’acteur principal de sa propre émancipation politique, économique, socioculturelle et spirituelle, espère donner ses lettres de noblesse pour le bonheur de la nation africaine de nos espérances. Non, Alassane Dramane Ouattara ne peut pas capturer l’Etat de Côte d’Ivoire, si nous travaillons ardemment à lui en ôter toute légitimité et toute capacité. Aide-toi, Peuple ivoirien, et le Ciel t’aidera ! Car il n’existe heureusement pas de serpent qui soit capable, en ce monde, d’avaler un éléphant !

Voici exactement deux mois, jours pour jour, que le chef du régime RHDP, Alassane Dramane Ouattara, installé dans une confiance en soi inégalée dans son histoire politique, procédait à la plus spectaculaire destruction des acquis démocratiques de la Côte d’Ivoire.

Non content d’avoir contraint, au mépris de toutes les offres de réconciliation ambiantes, l’ex-président Laurent Gbagbo et son compagnon de lutte Charles Blé Goudé au maintien en résidence surveillée après 7 ans d’exil en Europe , non content d’avoir jeté contraint de nombreux cadres du PDCI-RDA en exil - tel Noël Akossi Bendjo, jeté d’autres en prison tel Jacques Mangoua, un vice-président du PDCI-RDA embastillé sur la base d’un coup d’Etat monté par les plus ridicules pièces à conviction qui soient - ,

Alassane Dramane Ouattara, interprétant l’étrange visite des 20 au 22 décembre 2019 du président français Emmanuel Macron à Abidjan comme un blanc-seing pour compresser les dernières poches de libertés en Côte d’Ivoire, s’est jeté avec une rage insoupçonnable contre le leader de Générations et Peuples Solidaires et ses compagnons. Ouattara a contraint un fils avéré de la Côte d’Ivoire, Guillaume Kigbafori Soro, à l’exil. Crachant dans la main de celui-là même qui sacrifia sa jeunesse avec ses compagnons pour qu’un certain Alassane Dramane Ouattara ne soit pas exclu de la nation ivoirienne.

Le vol-retour du Président Guillaume Kigbafori Soro, candidat depuis le 12 octobre 2019 à l’élection présidentielle d’octobre 2020, était violemment empêché d’atterrir à Abidjan, en raison d’une mise en mouvement de forces militaires agressives sur le tarmac de l’aéroport, en même temps qu’un état de siège mis sur la ville d’Abidjan, où des milliers de militants soroistes allaient subir un incroyable véritable baptême du feu.

Jour d’accueil du leader, le 23 décembre 2019 se transforma aussitôt en lundi noir de la démocratie ivoirienne : militants tabassés et gazés ; direction du mouvement décapitée et déportée sans ménagement dans les prisons les plus archaïques du pays ; députés GPS arrêtés et emprisonnés en violation de leur immunité parlementaire ; siège de GPS fracassé et pillé en plein jour par des policiers, des gendarmes, mais surtout des escadrons de la mort encagoulés, tous habités par une véritable rage méphistophélique, expression sans fards d’intentions non moins méphitiques du pouvoir Ouattara.

Compagnons légendaires du leader Guillaume Kigbafori Soro, Koné Kamaraté Souleymane et Alain Michel Lobognon, repartaient injustement pour la deuxième fois en l’espace de trois ans dans les geôles d’Alassane Dramane Ouattara, aux côtés d’une quinzaine d’autres membres de GPS, dont le seul défaut reconnu à ce jour serait d’avoir participé à une réunion au siège officiel du mouvement dans la journée fatidique du 23 décembre 2019.

Depuis lors, c’est le statu quo en Côte d’Ivoire. Alassane Dramane Ouattara et son gouvernement ont montré ouvertement aux Ivoiriens leur détermination à aller jusqu’au bout de leur logique de confiscation du pouvoir d’Etat par tous les moyens.

Là où les avocats des détenus politiques ont brillé par la démonstration de l’arbitraire massif du pouvoir, ce dernier a brillé par un silence dont le mépris assourdissant remue encore les entrailles du pays. Là où l’opposition espérait ouvrir un dialogue fructueux sur la réforme nécessaire d’une Commission Electorale la quasi-totalité des 600 membres appartiennent au parti au pouvoir, le gouvernement Gon a répondu par une fin de non-recevoir.

Là où l’on pouvait croire que l’appel à la paix de l’Eglise catholique serait entendu voire écouté, le régime RHDP, mobilisant la pègre la plus abjecte à travers le sieur Al Moustapha, soudard connu de la république, et à travers le sieur Sidi Touré, porte-parole du gouvernement, a menacé de coups et blessures, de meurtres de sang froid les archevêques et prélats de Côte d’Ivoire, mais aussi l’ensemble de la communauté chrétienne, comme jamais cela ne fut le cas sous aucun régime auparavant.

Et au moment où l’on pouvait s’attendre à ce que l’ultime recours dans la République, le Chef de l’Etat en sa qualité de garant des institutions, souffle un air d’apaisement, c’est plutôt un Alassane Dramane Ouattara en pleine folie des grandeurs qui s’est moqué de l’opposition devant ses partisans à Treichville.

Ouattara a juré ses grands dieux qu’il modifierait la constitution à sa guise, à moins de 7 mois de la future élection présidentielle ; maintenu le suspense sur sa candidature pourtant anticonstitutionnelle pour un 3ème mandat présidentiel ; enfoncé le clou de ses accusations fantasmagoriques de coup d’Etat contre le leader de GPS ; rigolé à gorge déployée, avec force gnagnagna hystériques, des faiblesses supposées de son opposition politique.

Dans un documentaire de Jérôme Pin réalisé en 2019, Alassane Dramane Ouattara dit ouvertement que ses adversaires politiques sont « des animaux, des barbares, moins que des humains ». Et ses ouailles s’en repaissent, admirant la palme d’or de la truculence qu’il vient ainsi de ravir à l’insultologue députée Traoré Mariam dite Ibièkissê pour les connaisseurs.

Une chape de plomb énorme pèse depuis lors sur la Côte d’Ivoire. La population, angoissée, s’inquiète à juste titre pour les sombres lendemains que dessine le surarmement ostentatoire de Ouattara. Tous les Ivoiriens savent qu’il se prépare à combattre le peuple de Côte d’Ivoire pour conserver coûte que vaille le pouvoir. L’opposition, quasi tétanisée, attend un miracle de son unique enfant prodige, Guillaume Kigbafori Soro.

Nous n’avons eu cesse d’entendre geindre, çà et là, des attentes messianiques tournées vers Tienigbanani : « Soro, sauve-nous ! », entend-on sourdre de tous les camps. Les religieux musulmans, catholiques, protestants, n’osent plus dire ce qu’ils pensent, de peur d’être pris à partie par la violence régnante. De nombreux chefs traditionnels, à défaut de faire allégeance, rasent les murs du pays, dans l’espoir qu’une bouffée d’air de liberté leur vienne enfin du ciel, face à un régime Ouattara déterminé à humilier toutes les nuques raides des terroirs.

Un silence suspect règne même parmi les colonnes intellectuelles du pays, où les voix contestataires se sont raréfiées, comme par enchantement, dans l’espoir que la diaspora ou le leadership de l’opposition assument la part ingrate de l’inévitable confrontation avec la dictature. Tout ceci s’accompagne, bien sûr, d’un concerto de ralliements alimentaires de personnalités issues du FPI, du PDCI-RDA ou même de GPS, chacune d’entre elles n’hésitant pas à justifier son entrée à la mangeoire par les plus nobles intentions de servir l’intérêt général du pays.

Ce tableau d’une ambiance fataliste, laxiste et attentiste nous laisse dès lors incontestablement face à une question drue et crue : Alassane Dramane Ouattara va-t-il capturer l’Etat de Côte d’Ivoire ?

On l’a vu. L’ambition de Ouattara et de son clan est, ni plus, ni moins que celle-là. IL a commencé par concentrer les pouvoirs de l’Etat, en brisant les deux socles de l’Etat de droit : l’équilibre des pouvoirs exécutif, législatif et judiciaire, mais aussi leur séparation. Comme l’ont en effet souligné les syndicats de magistrats et d’avocats en janvier 2019, la justice ivoirienne est aux ordres de Ouattara. Comme l’a reconnu l’actuel chef du parlement ivoirien, Amadou Soumahoro dit Cimetière, sous sa législature les quatre volontés de l’exécutif seront faites au Parlement.

Ensuite, Ouattara a saucissonné l’armée, la gendarmerie et la police par la montée en puissance de forces parallèles et surarmées, les Escadrons de la mort contrôlés directement par la Présidence de la République. Contrôlant la CEI, contrôlant la cour constitutionnelle et les médias d’Etat, il s’apprête donc, ni plus, ni moins qu’à proclamer son régime vainqueur des futures élections générales. Dans la tête de Ouattara, la capture durable de l’Etat de Côte d’Ivoire n’est plus donc qu’une question de mois.

Mais, il n’y a pas que Ouattara qui pense à la Côte d’Ivoire. Heureusement : les présidents Bédié, Gbagbo, Soro, à la tête des trois plus importantes formations politiques de l’opposition aujourd’hui, le PDCI-RDA, le FPI et GPS, mesurent désormais le poids immense de l’alternance démocratique imparable qui pèse sur leurs épaules. Un accord politique ferme, public et solennel entre ces trois forces de l’opposition ivoirienne signerait inéluctablement la défaite du régime RHDP à la prochaine élection présidentielle ivoirienne.

L’arme fatale de 2020, qu’on le veuille ou non, est entre les trois paires de mains de Laurent Koudou Gbagbo, Henri Konan Bédié et Guillaume Kigbafori Soro. L’intérêt général bien compris de la Côte d’Ivoire habiterait-il tout uniment ces trois hommes d’Etat que le projet de capture de l’Etat de Côte d’Ivoire par Alassane Dramane Ouattara serait immédiatement kaputt, comme disent les Allemands.

Enfin, l’inconnue absolue de l’équation, avouons-le, c’est l’intrépide peuple de Côte d’Ivoire. On le sait par les sondages d’opinion internes et externes, ce peuple est dans son écrasante majorité, opposé au régime arrogant, corrompu, violent et mesquin d’Alassane Dramane Ouattara. Ce peuple ne veut pas voir Ouattara capturer l’Etat avec son clan. Mais cette opposition de principes a besoin de se traduire, dans les prochaines semaines et mois, en résistance pacifique et populaire, en union de pensée et d’action avec le leadership de l’opposition républicaine ivoirienne.

Car la foi n’est rien sans les œuvres. IL va falloir prendre le taureau du RHDP par les cornes et le reconduire dans les fosses de l’archaïsme politique le plus abscons. Le meeting du 15 février 2020 à Paris a annoncé heureusement ces couleurs prometteuses. C’est en effet lorsque les idées les plus lumineuses pénètrent les masses qu’elles se transforment en forces matérielles qui transforment positivement l’Histoire.

Telle est l’alchimie à laquelle Générations et Peuples Solidaires, qui travaille à faire du peuple de Côte d’Ivoire l’acteur principal de sa propre émancipation politique, économique, socioculturelle et spirituelle, espère donner ses lettres de noblesse pour le bonheur de la nation africaine de nos espérances. Non, Alassane Dramane Ouattara ne peut pas capturer l’Etat de Côte d’Ivoire, si nous travaillons ardemment à lui en ôter toute légitimité et toute capacité. Aide-toi, Peuple ivoirien, et le Ciel t’aidera ! Car il n’existe heureusement pas de serpent qui soit capable, en ce monde, d’avaler un éléphant !

Professeur Franklin Nyamsi Wa Kamerun