Côte d'Ivoire: Air France et son vol AF 703 sur A380, Par Dr Serge-Nicolas NZI

Par Ivoirebusiness/ Débats et Opinions - Air France et son vol AF 703 sur A380, Par Dr Serge-Nicolas NZI.

Dr Serge-Nicolas NZI, Chercheur en Communication.

Ainsi donc on a frôlé le pire avec plus de 500 personnes à bord d’un airbus A380. Essayons de comprendre deux ou trois petites choses sur cet avion. Nous ne mettons pas en cause la qualité technique de l’appareil, ni le confort à bord encore moins la qualité de service et l’expérience du personnel navigant.

Nous voulons tous être rassurer pour le futur et les déclarations du genre :<< pompage de réacteur qui une avarie de moteur ça arrive de temps en temps, ce sont des phénomènes connus, maitrisés, les équipages sont parfaitement entrainés toute l’année au simulateur à gérer ce type de panne.>> puis on ajoute à notre attention que :<< ça peut être lié à l’ingestion d’un oiseau par un réacteur au décollage.>> Quant on ne sait pas ce qui s’est passé réellement on se tait pour ne pas dire des bêtises.

Deux membres de ma famille étaient à bord du vol AF703 d’Air France d’Abidjan-Paris du 09 Mars 2019 et je m’interroge s’il n’y a pas ici une mise en danger de la vie d’autrui ? Sincèrement la déclaration des différents officiels d’Air France, ne me rassure pas quand je pense aux autres incidents que ce type appareil a déjà connu.

Les incidents à répétition sur A380
Le 04 novembre 2010 un airbus A380 de la compagnie australienne vol 32 Qantas qui assurait la liaison entre Londres et Sydney avec escale à Singapour avait eu une explosion de la turbine de son réacteur N0 2 l’obligeant à faire un grand détour pour retourner après son escale à l’aéroport de Singapour Changji.

Le vol AF 066 de Paris-Los Angeles du 20 septembre 2017 a eu le même problème et c’était posé en catastrophe sur l’aéroport militaire de Goose-Bay au Canada.
Le 27 décembre 2017 sur un autre vol de la ligne Paris-Los Angeles, avait eu une alerte de la pression d’huile trop basse et avait réussi à atterrir et à débarquer ses passagers.
Nous passons sous silence d’autres incidents. Enfin cela fait beaucoup.

Minimiser les risques
Depuis la déconfiture de la compagnie multinationale Air Afrique, Air France est en situation de quasi-monopole dans les pays africains de la zone francophone. Des villes comme Abidjan ou Dakar ont presque 5 à 6 vols par semaine avec paris via Air France.

Or nous savons tous qu’au cœur de l’Afrique entre Niamey, Bamako et Ouagadougou, il n’y a pas d’aéroport équipés pour l’atterrissage d’un A380, qui demande une piste plus longue. Le risque ici est énorme en cas d’avarie dans la zone sahélienne. Ne pas y réfléchir pour minimiser les risques étonnent beaucoup d’entre nous au vu de ce que nous savons aujourd’hui.

Prendre le risque de continuer l’exploitation de ces lignes avec ce type d’avion sans avoir des pistes d’urgence en cas d’avaries c’est exposer les passagers à des risques difficilement acceptable. C’est en cela que nous disons que la déclaration des officiels de la compagnie Air France ne nous rassure pas du tout. <> l’auteur de cette déclaration a sincèrement perdue une belle occasion de se taire. Il ne restait pas grande chose du moteur à l’atterrissage à Abidjan. Mentir en de circonstances aussi dramatiques c’est manquer du respect aux clients et perdre l’estime de soi même.

Postulat de conclusion
Nous ne sommes pas de ceux qui veulent accuser la compagnie Aérienne Air France, autant nous apprécions son service et ses différentes prestations au sol comme en vol, nous devons aussi être capable de lui signifier nos craintes sur les risques énormes qu’elle fait courir à ses passagers avec un type d’avion ayant eu des avaries techniques non maitrisées qui à la longue finira par déconstruire la confiance entre le type d’avion et les passagers potentiel d’une région précise que nous sommes.

Nous n’évoquons même pas ici la panique à bord, le traumatisme, les prières d’invocations de tous les Dieux, le désagrément et cette peur au ventre qui reste durablement en soit après une telle expérience. Bien sûr que les passagers repartiront, mais qui nous dit que le même incident ne se répétera plus ?

Qui nous dit que la prochaine fois après avoir déversé du kérozène pour alléger son poids l’avion en déroute pourra atteindre son aéroport de départ ? nous avons tous besoin d’être rassurer. Des explosions de moteur en plein vol ne nous garantissent rien de bon si ce n’est qu’elles nous poussent à la crainte, au doute sur un type d’avion qui nous proposait du rêve avant d’être le cauchemar de ses passagers d’hier.

Les passagers et leurs familles ainsi que l’opinion africaine attendent la vérité découlant des conclusions d’une enquête sérieuse et transparente qui débouchent sur des mesures qui nous rassurent sur le sérieux de la compagnie et le type d’avion pour desservir notre sous-région. Il n’y a rien que cela pour reconstruire la confiance avec Air France.
Merci

Dr Serge-Nicolas NZI
Chercheur en Communication
Tel. 0041792465353 Lugano (Suisse)
Mail : nicolasnzi@bluewin.ch