Côte d’Ivoire : ADO LIBERE SA VRAIE NATURE, Par Jean KIPRE

Par Ivoirebusiness/ Débats et Opinions - ADO LIBERE SA VRAIE NATURE, Par Jean KIPRE.

Alassane Ouattara pensif. Image d'archives.

Le tumulte autour de l'élection présidentielle qui vient de s'achever est
tout le problème africain par excellence : Celui de vouloir conserver le
pouvoir, même au-delà de la limite prévue par nos propres constitutions !

Ainsi, en imposant sa candidature aux Ivoiriens pour un 3ème mandat qu'il
justifie par un verbiage de 1er mandat de la 3ème République, Ouattara a
une fois de plus exposé la Côte d'Ivoire à des troubles de la même
ampleur que celle de la crise de 2010-2011.

Une crise où chaque famille d'Ivoiriens est toujours confrontée à la réalité d'un enfant, un frère,
une sœur, un parent qui manque parce que maintenu en prison ou en exil par Ouattara.

Et pourtant, c'est ce moment de l'élection de 2020 qu'il choisit pour mener
à nouveau une politique coercitive, sans concertation, sans débat. Pire, il
ajoute au catalogue de ses actions abominables de contrainte, l'utilisation
d'enfants microbiens qui sont aussi dangereux que le coronavirus.

Cette façon de se conduire en voulant contrôler la vie des Ivoiriens porte
l'empreinte de son caractère : Il semble possédé par lui-même en
réduisant tout à sa personne, y compris la Côte d'Ivoire entière qu'il
ramène aux dimensions de son être.

En effet, chacun a encore en mémoire son insolence à l'égard des Ivoiriens en faisant presque croire qu'après
Dieu sur cette terre de Côte d'Ivoire, c'est lui. Par conséquent, sur
quelques dizaines de millions d'habitants que compte la Côte d'Ivoire,
personne ne lui arrive à la cheville pour présider à la destinée du pays.

Que dire aussi de son impertinence vis à vis de ses adversaires politiques
qu'il a traités de "tonneaux vides" lors de sa campagne électorale !
Plutôt que de mettre l'accent sur l'explication sur son projet de société
ou tout au moins critiquer le programme des autres, il s'est adonné à une
moquerie de ses adversaires politiques auxquels il a proposé ironiquement de
"faire crédit" parce que d'après Ouattara, ceux-ci n'avaient pas d'argent
pour faire campagne.

En s'emparant ainsi de lui-même, le monde entier découvre enfin la duplicité de Ouattara et la profondeur de sa perversité.
Sur son visage et au plus profond de ses yeux, on peut voir aussi son âme
qui n'est pas celui d'un enfant de cœur.

Toutes ces réalités font que le seul nom d'Alassane Drame Ouattara est devenu en Côte d'Ivoire, un signal de
guerre. Dès l'annonce de sa candidature pour un 3ème mandat,
l'enchevêtrement des manifestations populaires à travers tout le pays et
même au-delà, n'était donc pas une surprise.

C'est comme si tout le peuple de Côte d'Ivoire parlait de respect de la constitution, de liberté,
d'égalité, de justice, de droits des peuples tandis que le régime de
Ouattara et ses soutiens n'en voulaient pas. Son aveuglement était sans
limite à tel point que son cas a envahi l'espace public africain.

Rien d'étonnant que les chefs d'états et autres officiels aient pris cette
fois-ci, un peu leur temps avant de le féliciter pour sa "victoire de la
triche" confirmée par le Conseil constitutionnel. Ils étaient probablement
embarrassés face à une situation où le monde entier a pu voir la veille de
l'élection et en direct, des vidéos des bulletins de vote déjà cochés en
faveur de Ouattara.

Il en va de même pour le nombre de votants dans certaines localités : Un des exemples les plus frappants est celui de
Sinématiali où il a été annoncé un peu plus de 29000 votants pour 26000
inscrits. De là il n'est pas difficile d'imaginer ce qui s'est passé dans
les autres bureaux de vote où rien n'a été filmé.

C'était tellement grotesque que certains pays comme la France, l'Allemagne, le Sénégal, la
Guinée et l'Angola sont venu en aide à Ouattara en lui présentant chacun,
la lettre de créance de leur ambassadeur alors celui-ci n'était pas encore
Président de la République de Côte d'Ivoire.

Ceci pour la simple raison que le Conseil constitutionnel ne l'avait pas encore proclamé et investi en
tant que tel. Alors quand on pense à l'argument de "non-respect de l'ordre
constitutionnel" pour emprisonner les responsables de l'opposition... Est-ce
là une façon de suivre cet ordre constitutionnel ?

Et pourquoi le procureur n'a pas fait arrêter les organisateurs de cette mise en scène théâtrale ?
Il est maintenant certain que la France n'a pas renoncé à sa stratégie
impériale, aidée en cela par certains pays africains comme toujours.

Par le manquement de sa parole de ne pas se présenter à un 3ème mandat,
Ouattara n'a donc pas fait qu'allumer les torches de la guerre civile : Il a
apporté également le fléau de l'ingérence étrangère en se donnant une
renommée qui est devenu un sujet de douleur pour la Côte d'Ivoire, d'effroi
et de crainte pour l'Afrique.

Et son orgueil débordant concernant le taux de croissance ne pourra rien y changer car, celui-ci ne vaut que d'un point de
vue macro-économique. Dans la réalité de la vie quotidienne, elle ne donne
pas la richesse à chaque Ivoirien. Qui d'ailleurs peut affirmer qu'en
regardant le peuple ivoirien aujourd'hui, c'est un peuple rayonnant de
bonheur qu'il voit ?

Pour mémoire, dans son slogan d'émergence Ouattara voulait être l'homme de
la renaissance de la Côte d'Ivoire ; mais nous savons tous que le pilier de
la Renaissance repose sur la liberté tout comme celui de la République sur
l'égalité.

En menant une politique qui s'est assise sur les bases de la
morale, de la justice et de la liberté pendant 10 ans de gouvernance,
Ouattara a entrainé la Côte d'Ivoire sous l'Empire dont le pilier est la
force, la violence, la barbarie.

Alors, dans l'histoire de la Côte d'Ivoire qui s'écrit maintenant, nul
doute qu'Alassane Drame Ouattara restera un homme admiré par les uns pour ce
qu'il n'est pas réellement et détesté par les autres pour ce qu'il est
profondément. C'est à dire, un homme pour qui celui qui n'est pas à vendre
devient un ennemi.

L'exemple de Guillaume Soro est très explicite. Ouattara
est aussi un homme sans foi ni loi qui avait fait ce serment effrayant à
toute la Côte d'Ivoire : "Tant que je ne serai pas président, ce pays
n'aura jamais la paix". Force est de constater qu'il a réussi son pari en
jouant parfaitement bien son rôle d'élément de trouble passionnel devenu
un poison dont s'intoxiquent les Ivoiriens.

Il ne reste plus qu'à espérer que Dieu vienne en aide à la Côte d'Ivoire, et plus encore aux familles qui
souffrent de l'intérieur depuis 10 ans en pleurant l'absence d'un parent en
prison ou en exil et qui devront continuer de souffrir 10 ans de plus (au bas
mot).

A moins que le peuple, dans un sursaut citoyen ne refuse de
s'accommoder de la violence, de la tricherie, du tripatouillage de la
constitution pour se laisser prendre de force son pouvoir. Sous quelle forme
et suivant quelle méthode ce sursaut ? C'est toute la question !

Par Jean KIPRE
Militant écologiste
France