Cote D’Ivoire Chaos - Alassane la menace, Guillaume le couteau et Nicolas l’exécuteur…

Le 31 janvier 2011 | Le Temps - L’évolution de la crise ivoirienne depuis son exacerbation à travers une rébellion légitimée par les décideurs internationaux, revêt pour tous et même pour les esprits

Alassane Ouattara recevant Claude Guéant lors de sa visite à Abidjan.

Le 31 janvier 2011 | Le Temps - L’évolution de la crise ivoirienne depuis son exacerbation à travers une rébellion légitimée par les décideurs internationaux, revêt pour tous et même pour les esprits

les plus cartésiens une quantité de faits que la raison humaine a bien de mal à soutenir et justifier, sans prendre le risque de se faire accuser de parti-pris contre une idée de la démocratie trop éloignée des valeurs qui fondent ce concept. Certes, quand on veut noyer son chien, on l’accuse d’avoir la rage. Mais dans le cas du Président Gbagbo, les accusations qui lui sont portées dépassent trop souvent l’entendement. Cependant, l’observateur saura, dans le souci d’objectivité, remarquer quelques constantes tout au long, qui pourraient aider, finalement, à définir la vraie nature des protagonistes et les raisons profondes de leur opposition si exacerbée.
Souvenons-nous, lorsque la crise éclate en septembre 2002, rares sont ceux d’entre nous et les observations internationaux qui comprennent exactement ce qui se passe. La majorité des gens y voient une vulgaire tentative désespérée de prise de pouvoir qui sera très vite contenue et repoussée, comme celles qui l’ont précédé depuis les récentes élections de 2000. L’affaire n’est donc prise au sérieux que par quelques rares personnes, tant en Côte d’Ivoire qu’à l’extérieur et peu s’inquiètent réellement de comment elle va évoluer. Jusqu’à ce que chacun constate que nous nous installions lentement dans une crise
profonde et difficile à résoudre. Elle a fini par durer presqu’une décennie et, on constate qu’elle n’a pas été résolue et donc qu’elle n’est pas finie. Malgré tous les efforts consentis, les énormes coûts supportés par le pays et son économie, mais surtout par une population épuisée et néanmoins grande d’espoir.
Pendant ces années au cours desquelles toutes sortes de solutions ont été proposées, tentées, appliquées, toutes sortes d’organisations sont intervenues, toutes sortes de personnes de qualité et pouvoirs divers s’y sont intéressées, notre pays s’est tant bien que mal maintenu dans son intégrité, n’a pas sombré dans la violence qu’on lui prédisait, a donné l’impression d’une paix qui se construisait, mais s’est, par ailleurs, progressivement enfoncé dans une profonde fracture sociale imperceptible, dans l’attente d’élections qui allaient finir par convaincre que chacun des protagonistes « préparait tranquillement son coup contre l’autre » et que dans leur large majorité, peu se souciaient vraiment des intérêts communs de notre pays et de notre population.
Souvenons-nous encore, au début, quelques mois après avoir commencé à prendre la pleine mesure de la cabale, nous étions confrontés, le Président Gbagbo, à qui certains d’entre nous avaient proposé, comme un des moyens d’affaiblir la rébellion qui prenait racine dans la partie Nord, Centre et Ouest de notre pays avec l’aide de soutiens extérieurs forts, de faire arrêter l’approvisionnement en eau et en électricité de ces parties du pays, avait vigoureusement rejeté cette proposition, au motif qu’il y avait des Ivoiriens dans ces zones et qu’il n’accepterait jamais de leur faire payer le prix d’une rébellion qui n’était pas de leur fait. Donc, du souci forcené d’humanisme, il avait décidé de maintenir l’approvisionnement de ces services de base afin de ne pas aggraver la situation desdites populations, au motif de la guerre que subissait la Côte d’Ivoire. Tout au long de la crise, jusqu’à l’élection présidentielle qui nous vaut l’exacerbation actuelle et surtout le haro d’une large partie d’une communauté internationale totalement subjective dans l’appréciation des faits, le Président Gbagbo a continué à faire montre d’un humanisme tel que parfois, nombre de ses partisans y ont cru voir une naïveté ou une faiblesse.
De même, quand il a lancé l’idée du «Dialogue direct», beaucoup ont encore émis des doutes et aujourd’hui encore, on accuse certains de ses collaborateurs de l’avoir induit en erreur et donc d’être responsables de sa perte. Le chef de la rébellion devient néanmoins Premier ministre de Côte d’Ivoire et se voit cédé la responsabilité totale d’organiser ladite élection, preuve du souci humaniste du Président Gbagbo pour la préservation de notre pays. Car, dans un tel acte, il démontre bien que, créer un environnement de confiance, passe par des sacrifices, dont l’issue ne lui est nullement garantie, mais par laquelle, il fait montre de son engagement ferme et courageux pour la démocratie en construction et la préservation du pays dont il a la responsabilité. Et pourtant, de nombreux évènements, faits passés et présents, discours, et positions indiquent que la partie n’est pas sous contrôle total. Il n’empêche, il faut retrouver la légitimité et rétablir la légalité, pour donner des chances de paix à son pays. Aucun sacrifice n’est trop grand et il n’est pas un dictateur, ni un obnubilé du pouvoir et même si les conditions idoines ne sont pas réunies, le fait de l’élection est un passage obligé et sa foi en son message de rassemblement et en sa vision pour la Côte d’Ivoire seront partagées par les Ivoiriens. Même s’il est conscient de la profonde fracture de la société ivoirienne, il garde la foi que son combat pour la démocratie reste un gage fort pour lui permettre de continuer l’œuvre de reconstruction qu’il a entreprise depuis 2000, malgré les perturbations soutenues par un conglomérat nostalgique d’une époque dépassée, mais dont les ressources dépassent peut-être les forces et capacités d’un pays comme le nôtre.
Face à cela, d’abord, il s’agissait bien d’une rébellion, sauf pour ceux qui l’ont conçue et soutenue pour finir par la légitimer, sous le motif d’Ivoirité, dont l’auteur était pourtant dans l’opposition. Ensuite, tout le monde a pu s’apercevoir des crimes humains et économiques perpétrés par les acteurs de ladite rébellion, sans que cela n’émeuve quelques donneurs de leçons humanitaires et de Droits de l’Homme. Il y a eu des exactions en tout genre, des exécutions systématiques, l’État a perdu des milliards en recettes fiscales et douanières, les zones occupées se sont appauvries au-delà de l’imaginable. Mais tout cela n’était pas grave. On nous a imposé des personnes (pour ester poli) sans aucune compétence comme responsables, comme ministres, pour parler au nom de notre pays, sans que cela n’interpelle quelqu’un. Alors que ce pays regorge de compétences. L’État se fait voler par des gens dont la présence au gouvernement ou à la tête de l’administration ou des entreprises d’État n’avait pour objet que de «collecter des fonds» pour alimenter la rébellion et maintenir la pression sur Laurent Gbagbo afin de le forcer à aller à des élections qui ne devaient servir que de prétexte, mais pour terminer un travail destiné à donner le pouvoir à un individu. Pendant ce temps, beaucoup d’entre ceux à qui le Président Gbagbo a accordé sa confiance, finissaient par faire partie du complot initié pour finalement grossir les rangs de la rébellion contre la Côte d’Ivoire et achever sa déstabilisation. De ce point de vue, il est raisonnable de penser qu’il « s »est fait avoir par tout le monde ».
Le plus fort est probablement ce qui intéresse les Ivoiriens et peut-être les observateurs extérieurs, c’est la comparaison des actes de quelques principaux acteurs de la crise avec ceux posés par le Président Gbagbo. Nous en avons évoqués quelques uns que nous considérons parmi les plus caractéristiques de sa nature humaine et de sa philosophie politique et au-delà du souci qu’il a toujours démontré de préserver le pays par-dessous tout intérêt, quoi qu’il lui en coûte, même s’il finit par «se faire rouler dans la farine», comme les apparences le montrent. En face de ses actes, quels sont ceux que les autres ont posés et posent et qu’est-ce qu’ils disent sur leur nature et leur souci pour le pays ? Il ne faut surtout pas se tromper, le fait d’être largement soutenu par de puissants pouvoirs internationaux ne garantit nullement la valeur qualitative de l’acte ou des objectifs. Si nous sommes d’accord sur ce postulat, à tout le moins pourrions nous nous accorder sur le minimum qui suit.
D’abord et avant tout la légitimation de la rébellion, comme cela est établi, peut-elle être admise comme cela s’est vu dans le cas de notre pays ? Mais avant cela, retournons quelques années plus tôt et regardons d’où nous sommes partis pour logiquement en arriver à cette situation déplorable et à l’état honteux de notre pays à ce jour.
Lorsque Ouattara « fait éruption » sur notre scène politique, il montre clairement sa nature (rappelons, lors de l’interview durant laquelle il promet de « redresser notre pays en 100 jours», quand il s’énerve des questions doutant avec insistance sur la capacité de son plan à apporter les résultats promis et comment il tape du point sur la table en disant « défier quiconque dans ce pays de proposer un plan meilleur que celui » qu’il entend appliquer !). Dans ce geste, on voit une nature mue par la menace et le refus de la constatation. Mais peu d’entre nous y prêtent attention pour s’en inquiéter. Non seulement, il nous insulte (« vous êtes tous des incapables, sinon on ne serait pas allé me chercher »), mais il veut prétendre que notre pays ne vaut et ne peut valoir que parce qu’il est là. Notre première erreur est de ne pas avoir pris ces menaces et insultes au sérieux et à contrario, d’avoir vu en lui une compétence rare et utile à notre pays. N’est-ce pas cela que tous ses soutiens nous chantent aujourd’hui, pour nous l’enfoncer ?
Ensuite, et progressivement, avec l’aide, involontaire alors, de Bédié, il va savamment concevoir et exécuter la déstabilisation de notre pays, sous nos yeux coupables, comme avec notre adhésion. Résultats, notre pays est plusieurs fois mis au ban de la communauté internationale, notre société connaît insidieusement une fracture socioreligieuse que nous minimisons, et la Côte d’Ivoire qui s’oppose à lui est systématiquement taxée de tous les maux et toujours condamnée à son profit. Il suscite tant de passions qu’un grand nombre de jeunes pleins de talents succombent à une image si savamment construite, qu’il finit par établir une popularité de plus en plus avérée. Dans le cours des évènements, ses ennemis d’antan deviennent ses nouveaux « partenaires en crime contre la Côte d’Ivoire » et ses anciens alliés deviennent ses ennemis, simplement parce que les uns se sont retrouvés dans l’opposition (suite à un coup d’Etat qu’il a organisé, mais n’a pas voulu assumer immédiatement, espérant que ceux qui le gèrent lui préparent l’élection qui le crédibilise) et que les autres ont gagné une élection qu’il aurait dû, mais dont ses marionnettes l’ont exclu et dont il conteste la légitimité. Nos problèmes commencent réellement à s’aggraver, mais nous n’en sommes pas encore conscients.
Sans varier de son objectif, il organise mieux ses soutiens, les renforce même, débauche quelques éléments du camp de ses nouveaux ennemis et reprend « son combat » là où il a été inachevé par des « traitres qui paieront de toutes façons leur forfaiture ». Dès lors, il faut améliorer les moyens et surtout aiguiser les rancœurs à son profit et le thème de l’exclusion ethnique et religieuse étant sensible, on appuiera plus fort dessus pour renforcer les soutiens et pervertir quelques personnes qui vont être utilisées pour faire, une nouvelle fois la «couverture» et conduire les évènements à son avantage. Ainsi arrive la rébellion. Mais, initialement, tel n’est nullement l’objectif, car ces gens-là veulent nous remettre un coup d’Etat. Cet objectif raté, les débuts de la rébellion sont plutôt incertains et il faut lui donner un visage humain et la légitimer. Ce qui est rapidement fait avec l’aide de certains pays et grâce à nos faiblesses. Tout ceci s’accompagne, bien sûr de beaucoup de sang, mais, cela ne compte pas, il faut aller à l’objectif et donc aucune voix ne vient critiquer et condamner de tels agissements. Au contraire, c’est normal d’imposer cela dans un pays si ouvert et face à un leader si impertinent. Les humiliations infligées à notre pays ne vont plus s’arrêter jusqu’à cette crise hideuse et incompréhensible, mais peu importe, il y a un objectif à atteindre et tant que Ouattara n’est pas Président de ce pays, la Côte d’Ivoire n’aura pas la paix et aucune puissance digne de ce nom ne nous soutiendra. Nous pouvons mourir par centaine, notre économie peut se désagréger, notre Constitution peut être bafouée, qu’à cela ne tienne, Ouattara n’est pas encore Président !
Le visage d’une rébellion qui se cherche, se retrouve incarné par un jeune, dont la témérité ne la dispute qu’à sa capacité à tronquer les faits et user de rodomontades pour croire faire peur à d’honnêtes gens, mais qui surtout a bien appris de Ouattara comment séduire pour avoir des soutiens. Soro, puisque c’est de lui qu’il s’agit, entreprend d’abord de nettoyer la rébellion originelle pour en faire un groupe à sa botte. Quelques crimes mémorables nous reviennent et des menaces conduisent d’autres figures en exil, aidé en cela par quelques soutiens constants. Ensuite, il attaque le Président Gbagbo pour bien le rendre peu crédible aux yeux des observateurs extérieurs. Ne le connaît-il pas, pour s’être abreuvé à son enseignement politique ? Pendant ce temps, son organisation rebelle légitimée, dite désormais « Forces nouvelles » a pignon dans toutes les grandes capitales et évidemment, ce sont les mêmes qui apportent leur soutien à Ouattara ! Le petit syndicaliste étudiant, à la formation universitaire incertaine et incomplète, devient un grand aux yeux de nombre de leaders d’Afrique et d’ailleurs, et finit par constituer un capital sympathie suffisamment consistant, pour représenter un moyen de sortir de la crise. D’où les Apo, sous l’égide de son principal parrain, dans des conditions ubuesques, mais néanmoins acceptées, car il faut se « rassembler pour construire la paix dans notre pays » ! Soro s’est totalement approprié les objectifs et cela, il n’en a jamais fait mystère. Cependant, il a su apparaître comme le recours ultime pour sortir de la crise, car chef rebelle déclaré, avec à sa disposition une armée certes violente, mais aux forces réelles encore inconnues jusqu’ici. Chaque fois que notre armée a tenté de la mater, une force dite neutre s’est interposée et une autre plus engagée, mais plutôt lâchement, lui a prêté mains fortes. Il a donc gardé le contrôle d’une partie significative de notre territoire et pour ceux d’entre nous qui en sont originaires, sa signature personnelle était nécessaire pour nous y rendre !
Soro a aussi organisé l’exploitation économique des zones sous son contrôle, pour entretenir ses troupes et bien sûr s’enrichir, pourquoi pas, puisqu’il en est encore président, en réalité ! Mais, Soro est aussi devenu Premier ministre de Côte d’Ivoire, sans rien lâcher de sa mainmise, pour mieux s’enrichir, puisqu’il avait droit aussi à un budget de souveraineté, mais aussi faire supporter l’entretien de ses troupes par l’État légal de Côte d’Ivoire. En plus des crimes humains que sa lame a minutieusement commis, il a frauduleusement exploité un nombre impressionnant des richesses de la zone au profit de lui-même, son organisation et ses mentors. Si cela ne vaut pas la Cpi ou le Tpi, c’est à y perdre son latin ! Mais, il s’agit de la Côte d’Ivoire et il ne faut perdre de vue l’objectif et « arracher » les élections à Gbagbo pour mettre Ouattara à la tête de la Côte d’Ivoire. Dans ces conditions, peu importe qu’il les ait gagnées ou pas, il faut qu’il en soit déclaré vainqueur et que le soutien international soit sans faille.
Chirac tente de « liquider l’impertinent Gbagbo », mais s’y casse les dents par manque de temps. Que Sarkozy et lui ne soient pas amis, face à l’objectif de soumettre la Côte d’Ivoire à Ouattara et donc de liquider Gbagbo, la France reste la France, dans toutes ses caractéristiques. Alors qu’elle dise officiellement qu’elle « n’a pas de candidat » n’est valable que pour les apparences, il faut se donner les moyens les plus légitimes pour y arriver. Sarkozy presse donc Gbagbo, le menace là où Ouattara ne peut pas et où Soro doit jouer la neutralité. Il use et abuse de pouvoirs anachroniques à l’Onu, utilise les moyens de la « grande France » pour faire gagner les élections. Mais, étant donné que Soro doit se constituer un « coffre », il ne faut pas se presser, donc on peut louvoyer un peu, pour permettre à Soro de demeurer Premier ministre un temps conséquent qui lui donne la carrure internationale qui crédibilise sa voix et impose son opinion le moment opportun, c’est-à-dire aux moments des élections qui valident l’accès de Ouattara à la tête de la Côte d’Ivoire. Sarkozy a pour rôle de mobiliser, les moyens à utiliser, le maximum de soutiens extérieurs et de coordonner la pression extérieure sur Gbagbo, d’abord pour qu’il concède les élections, même si les conditions minimales ne sont pas réunies (toute une partie du territoire sous contrôle rebelles, confection des listings électoraux totalement viciée et surtout orientée, protection militaire forte en faveur de l’opposition, par la Licorne et l’Onuci, notamment), pour ensuite défendre la victoire de Ouattara contre tout bon sens, si ce n’est le fait d’un objectif qui agrège des voix significatives afin d’éviter toutes possibilités d’hésitation quelconque. Gbagbo aura tellement de pression, qu’il finira par se soumettre à l’évidence de son rejet total par un monde global où il n’est nullement le bien venu.
Le pire pour les Ivoiriens, vient du fait que pour réaliser l’objectif, on ne lésine pas sur les moyens, mais surtout, les pauvres populations ne comptent pas. Au contraire, elles servent de moyens pour l’objectif, et s’il le faut, elles seront écrasées pour convaincre Gbagbo de la détermination à réaliser l’objectif. Cette cabale qui prétend défendre ces pauvres populations, cette manipulation qui veut faire croire qu’elle veut servir le peuple Ivoirien, ne fait rien moins que se servir de ses détresses, de ses vies, et de ses souffrances pour finir de liquider le Président Gbagbo au profit d’un individu qui depuis 17 ans maintenant ne fait que violer nos lois, accabler notre pays, salir son image et nous vilipender à souhait pour assouvir ses ambitions.
Que ses prétendus « partisans » utilisent des armes de guerre pour « manifester » leur soutien à sa tentative de hold-up électoral ? Que nenni, tant que c’est à son profit, cela est tout a fait acceptable et les Fds qui, comme leur nom l’indique, se défendent et défendent les Institutions de la République, sont menacées d’être traduites en justice. Que le monde entier sache que la ville d’Abidjan est plein de rebelles transportés des zones rebelles par les forces dites impartiales. Quoi de plus normal, puisqu’elles sont au service de l’objectif. Qu’il se pose la question de savoir quels sont les vrais résultats du second tour des élections? Fichtre, qui en a besoin, puisqu’il a été déjà décidé du vainqueur et il faut salir Gbagbo pour bien crédibiliser le choix qui se porte sur Ouattara qui dans le même temps passe pour être un démocrate, un expert jamais encore vu sur notre continent et surtout, un homme qui rassure les Occidentaux. Que la machine se grippe par l’incapacité de tout cet attelage à enfin obtenir gain de cause, qu’à cela ne tienne, Ouattara menace toutes les personnes qui n’ont pas encore adhéré par conviction ou lâcheté à sa cause de sanctions internationales. Et immédiatement, Soro, dont les ordres sont pour les organisations internationales depuis un moment paroles d’évangile (il vient de découvrir Dieu nous dit-on !), fait la liste de toutes les personnes à sanctionner, qui d’ailleurs s’allonge chaque jour, au gré des menaces proférées par Ouattara. Et, évidemment, il s’en suit l’une de ces organisations qui prend lesdites sanctions.
Résultats, nous avons deux Côte d’Ivoire, non pas du fait que deux candidats se proclament présidents, mais deux Côte d’Ivoire, une qui plaît aux fouettards du nouvel ordre international et qui malgré ses nombreux crimes sus et connus de tous, qui demande chaque jour de continuer à rendre misérable notre pays, exige qu’on lui fasse la guerre (les armes et le sang, toujours) mais qui est précieusement protégée par ceux qui donnent des leçons et l’autre, Gbagboiste, qui doit apparaître absolument condamnable et qui chaque jour voit son nombre s’accroître, pliant sous les sanctions, pendant que néanmoins c’est celle-là même qui travaille à satisfaire les besoins des Ivoiriens et assurer leur sécurité quotidienne.
Nos vertus et valeurs sont-elles les bonnes, ou alors nous nous sommes trompés de monde, de moment ou d’histoire ? Les causes que nous défendons sont-elles plus criminelles que les tueries et le pillage organisé que notre pays a connus ces deux dernières décennies ou presque pour que nous en aillions honte ? Les questions de ce type et même plus pertinentes encore sont nombreuses et diverses que chacun peut se poser et il en est grand temps, car si la guerre qui nous est promise arrive vraiment, nous devrons chacun nous poser les bonnes questions et réévaluer les valeurs qui fondent nos convictions, notre aspiration à la liberté, notre aspiration à la démocratie et au développement et surtout, notre acceptation totalement volontaire de participer avec tel ou tel leader politique à la construction saine de notre pays, pour que nos frères et sœurs de Côte d’Ivoire et pourquoi pas, d’Afrique, puissent enfin jouir de nombreuses richesses dont Dieu a dotées notre cher continent.
La comparaison de ces deux natures et donc de leur ambition, nous rassure finalement sur le bien-fondé de notre choix pour Gbagbo et de notre conviction dans sa vision. Car, tout comme un très grand nombre d’entre nous, il y a une caractéristique fondamentale qui le met à nos yeux au-dessus des autres cités ici, c’est cette foi profonde, qui en fait un être de pardon, de partage, de justice et profondément démocrate au risque de s’y perdre. La Côte d’Ivoire a beaucoup de chance de l’avoir. Fasse le Tout-Puissant que nous nous en rendions compte assez tôt, pour encore en profiter et nous épanouir individuellement, tout en contribuant chacun à son niveau, à construire un pays prospère, libre, démocratique, justice et solidaire en soit et autour de lui. Dieu bénisse notre pays et nous éclaire.

Une contribution de Nguema Owana