Comment apprendre à marcher sur la tête : 67ème leçon, par le Pr Ouattara

Dépêche de cameroonvoice :
Jean Martin Dassé, directeur administratif du siège du FPI est depuis mardi 14 juin 2011 à 11h30, aux mains des éléments de l’armée

Dépêche de cameroonvoice :
Jean Martin Dassé, directeur administratif du siège du FPI est depuis mardi 14 juin 2011 à 11h30, aux mains des éléments de l’armée

de Ouattara qui l’ont conduit à la Pergola, l’autre prison du nouveau régime. Alors qu’il se rendait au Ghana pour une séance de prière en compagnie de son pasteur Naho, de l’église Pentecôtiste siège de Marcory, son épouse, sa belle-sœur et de l’épouse du pasteur, il a été stoppé net au poste frontière de Noé par les éléments des FRCI. On lui reprocherait d’avoir sur lui un texte manuscrit dans lequel il parlerait du nouveau pouvoir et de ses soldats qui sont accusés par toutes les organisations de défense des droits humains de commettre des atrocités sur les partisans de Laurent Gbagbo.
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C’est en découvrant cette dépêche tirée de Notre voie et rapportant l’arrestation du directeur administratif du FPI, qui j’ai eu envie de mettre à plat ces quelques réflexions sur la tournure des événements en Côte d’Ivoire.

Jean-Mari Dassé, encore une victime de la chasse aux sorcières du nouveau gouvernement : se déplacer avec des coupures de presse autorisées, (puisque la presse d’opposition est toujours encore muselée), et des rapports d’Ong (qui font autorité dans la France de Sarkozy et constituent des feuilles de route pour le TPI ), reste un délit, alors que la réconciliation est prônée, voire claironnée ! Aller au Ghana rencontrer des ivoiriens déplacés, les consoler, leur remonter le moral, prier avec eux, quel délit ! Il n’y a aucun écho des visites de Ouattara ou de ses émissaires à ces exilés, ayant tout perdu, alors la compassion sélective de l’Elite au pouvoir est la norme, la seule acceptable !

Il ressort également de ce texte que les prisons n’existant plus, il n’est pas possible d’arrêter les « vrais coupables », on ne saurait où les loger, et les faux coupables sont emprisonnés… dans deux hôtels recyclés ! (le "Pergola" où se trouve déjà l’ex premier ministre, et le fameux "Golfhôtel", moitié “Quai des orfèvres”, “Prison de la Santé” et Siège du Gouvernement Soro ! [2])

L’Angola se lance dans le Tourisme, -à grand renfort de publicité sur TV5 Monde- mais les vacanciers francophones, attendront encore longtemps avant de pouvoir visiter le 102ème département de la France de Sarkozy, les hôtels ne pouvant les recevoir !

Nous pourrions suggérer à nos deux présidents, véritables copains, d’améliorer encore cette coopération fraternelle en organisant pour cet été déjà des camps de jeunes, camps de travail internationaux, pour construire rapidement des Auberges de Jeunesse, pardon des prisons pour héberger au plus vite –c’est-à dire dans quelques années– ces pauvres délinquants et ex-taulards qui sont obligés de squatter les commissariats, les cités universitaires; obligés de chasser les pauvres villageois et de prendre leur place ! Toujours ce terrible problème du manque d’Hôtels !

La réconciliation ? Un vœu pieux, reflet du peu de piété et de compassion dont Ouattara semble pourvu !

«En France, Tout de suite, c’est dans trois semaines ! » disait mon alsacien de père quand il s’énervait de la lenteur bureaucratique française par rapport à la légendaire discipline allemande…

Dans la nouvelle république de Côte d’Ivoire, si Ouattara ne se réveille pas, Le tout de suite de la réconciliation, n’aura pas lieu, même en lui-accordant quelques semaines supplémentaires !

Comment faisait donc le Président Gbagbo pour contrôler un pays coupé en deux, dans une atmosphère de guerre larvée avec des monstres fantastiques et incontrôlables du genre Licorne et Onuci, qui se rebellaient avec les rebelles, rugissaient avec les bêtes féroces ! Comment faisait-il pour payer les salaires des fonctionnaires et du personnel diplomatique à l’étranger ? Comment se fait-il que les administrations fonctionnaient, tout comme les universités, les écoles, les hôpitaux, et cela malgré un embargo dur et inhumain ? Comment pouvait-il payer les cultivateurs de caco et de café quatre fois, voire cinq fois ce que propose Ouattara ? Comment a-t-il pu augmenter les salaires de la fonction publique, sans s’endetter ?

Le bruit a couru qu’il avait fait éditer des faux billets CFA, mais ces billets où les a-t-on trouvés ? Dans les poches des Dozos et autres mercenaires payés en monnaie de singe par notre brillant économiste du FMI, et qui maintenant se rattrapent sur les populations en les terrorisant !

Le « dictateur Gbagbo » et son gouvernement, plutôt chrétien, lâchons le mot, subventionnaient depuis plusieurs années le pèlerinage à la Mecque pour les ivoiriens d’obédience musulmane ! Alors que nous avons maintenant, et au vu de l’article ci-dessus un gouvernement qui se veut laïque, avec à sa tête un musulman, voilà que la liberté de penser et de croire deviennent des coquille vides, des paroles creuses, comme la réconciliation et la Justice qui ne servent plus qu’à lancer des signaux positifs à une France et des États-Unis qui exigent des résultats.

Que Messieurs Ouattara et Sarkozy, ces deux copains, -du latin cum-panere, manger ensemble le même pain, celui de la côte d’ivoire- s’asseyent ensemble et méditent le Psaume premier : Ce n’est pas franchement laïque, mais c’est une parole qui a déjà fait vibrer et mis en marche bien des gens, de grands hommes et femmes, les a illuminés de l’intérieur. C’est une question de bon sens : regardez les photos de la rencontre entre Les Anciens et le président Gbagbo il y a quelques semaines à Korhogo, Desmond Tutu et Gbagbo rayonnent, Koffi Annan ne sait pas cacher son agacement, il n’est visiblement pas dans le même film ! Mes enfants me faisaient remarquer les visages fermés, les traits tirés, sinistres de Sarkozy, Ouattara, Hillary ces dernières semaines, et Gbagbo, même privé de liberté, reste égal à lui-même, il les devance encore dans cette campagne de communication !

« Heureux l’homme qui ne marche pas selon le conseil des méchants, qui ne s’arrête pas sur le chemin des délinquants … » En hébreu, « heureux, bienheureux », ce n’est pas la béatitude du sourire de la Joconde, figé, artificiel, déformé. Non c’est un mot totalement dynamique, que André Chouraqui a rendu par « en route, en marche ! » C’est cela le véritable compagnonnage : se lève, se met en branle, celui qui est intègre et dont les intentions sont droites. Bien sûr, en politique, l’intégrité en prend toujours un coup, et Gbagbo n’était pas assurément un homme parfait, mais il n’a fait que grandir en stature et en force depuis la Chute du 11 avril, et c’est là certainement que réside son invincible assurance, son autorité tellement perceptible que Ouattara l’empêche d’avoir une Bible (confisquée celle de Tutu, celle des avocats …)

Gageons que les nuits du Président Gbagbo sont plus récupératrices que celles de nos présidents, copains comme co…(te d’ivoire ?), mais qui doivent avoir des nuits encombrées de fantômes… On nous dit que Ouattara dort tous les soirs dans un hôtel-un vrai- au Sénégal, mais après le golf hôtel de la république du Golf, soyons sûrs que les murs de sa chambre, dans le silence de la nuit, rétrécissent à l’image de son avenir à la tête de la Côte d’Ivoire ! Comme Caïphe, souverain-sacrificateur, indigne mais investi de la légitimité du pouvoir collaborateur en place, a pu “prophétiser” sans le savoir, que Monsieur Ouattara et son mentor puissent recevoir la prophétie involontaire de madame la Grande chancelière, qui dans son émotion a intronisé “Mr le Préfet” ; Mr le Président constitutionnellement élu, exilé dans le Nord, ne pouvant, lui, être légalement destitué, bien que son royaume se limitât pour le moment aux quatre murs de l’hôtel de Korhogo.

« Car l’Eternel connaît la voie des justes et la voie des délinquants mène à la ruine » (dernier verset du Psaume 1).

Le passé n’est plus, le présent n’est pas rose, mais l’avenir est totalement bouché pour le dormeur de l’Élysée et son compagnon golfeur.

Shlomit