Commémoration du 18 février 92 / Discours introductif du Secrétaire Général du FPI

Commémoration du 18 février 92
Conférence - Débat

Discours introductif du Secrétaire Général du FPI

Commémoration du 18 février 92
Conférence - Débat

Discours introductif du Secrétaire Général du FPI

• Monsieur le Président du CNRD, doyen Bernard B. DADIE,
• Madame la Secrétaire Générale du CNRD, la camarade Agoh Marthe,
• Mesdames et messieurs les responsables des partis et mouvement membres du CNRD,
• Camarades Secrétaires Généraux Adjoints du Front Populaire Ivoirien,
• Camarades Secrétaires Nationaux,
• Camarades du Comité de Contrôle,
• Camarades Responsables des structures spécialisées et d’activités,
• Camarades Responsables des structures de base (fédérations, sections, bases)
• Mesdames et messieurs, tous en vos grades et fonctions,
• Camarades militants,
Le président Laurent Gbagbo avait coutume de dire que « la lutte est longue et difficile, c’est pourquoi si je tombe, enjambez mon corps et continuez ! ».
Il n’est pas tombé, il est debout, mais plusieurs de nos camarades sont tombés, par la faute de Ouattara.
Avant-hier, c’était BOGA Doudou, hier c’était Désiré TAGRO, GNAN Raymond, Paul Antoine BOHOUN Bouabré, aujourd’hui, c’est Jean Baptiste Diagou GOMON. Des combattants sont tombés et nous devons continuer, c’est pourquoi je vous prie de bien vouloir vous lever pour observer une minute de silence en mémoire de ce dernier camarade tombé par la faute du gel des avoirs.
Camarades du Front Populaire Ivoirien, amis du CNRD, démocrates ivoiriens, ivoiriens de tous bords venus prendre part à cette manifestation, je voudrais au nom de la Direction du FPI, vous dire merci d’avoir honoré de votre présence ce moment de grande réflexion individuelle et collective, mais aussi, moment de grande interrogation sur l’avenir de la Côte d’ivoire, notre pays.
Ce 18 février est la deuxième manifestation de l’année 2012 après celle du 21 janvier fortement perturbée par cette horde sans nom et qui a fait 1 mort, plus de 60 blessés et de nombreux dégâts matériels à la place FICGAYO de Yopougon.
Je saisis l’occasion pour vous souhaiter une très bonne année 2012 et qu’elle ne soit pas un cauchemar comme 2011. Santé, courage à toute épreuve et dignité, sont les vœux que je formule pour vous et vos familles pour cette nouvelle année qui a déjà commencé.
Cette rencontre me donne enfin l’occasion pour réitérer les félicitations de la Direction du parti pour votre sens de la discipline qui a conduit au désert électoral du 11 décembre 2011, à l’appel du FPI et du CNRD à demeurer dans vos maisons car cette élection ne vous concernait pas. Le peuple de Côte d’ivoire a véritablement infligé un cinglant désaveu à Monsieur Ouattara avec ce taux de participation de 14.33%. Merci et félicitations à tous.
Chers amis, déjà 20 ans que les mêmes acteurs de la vie politique ivoirienne tentent de tuer la démocratie chèrement obtenue en 1990, sans y parvenir.
Oui, en avril 2011, ils ont encore essayé, peine perdue ! et ce jour du 11 avril 2011, n’est que le prolongement du mardi 18 février 1992, ce jour que les Ivoiriens ont appelé le mardi noir.
Le Front Populaire Ivoirien qui sait que l’être humain est un animal symbolique, a pris l’initiative de cette commémoration comme symbole de la négation de la vérité, du refus de la contrariété, de l’assassinat de la liberté de parole, de manifestation, de rassemblement, pour tout dire, de la démocratie.
Cette initiative inédite dans l’histoire de la Côte d’Ivoire, que nous avons prise depuis 1993, entend ramener à nos consciences individuelles et collectives, qu’elles soient d’ici ou du continent africain ou encore du monde entier, que le Front Populaire Ivoirien, parti fondé par le Président Laurent Gbagbo, a bel et bien compris. Il a compris ce qu’est la lutte pour la survie collective, la lutte pour la survie d’un peuple que l’on opprime, balkanise, tribalise, terrorise et qu’on tente d’infantiliser et d’abrutir.
Cher amis, chers camarades, le FPI, ne veut pas baisser les bras, il ne baissera pas les bras, il ne baissera jamais les bras, il ne fuira pas devant l’histoire, il ne fuira jamais devant sa mission : celle d’être la conscience du peuple, celle de demeurer l’alternative politique crédible pour fonder effectivement une nation juste, forte, démocratique et prospère. C’est pourquoi, chaque année, il veut amener ses propres militants et les autres à comprendre ce qui s’est passé et ce qui se passe.
Notre camarade, le Pr DEDY Seri vous dira tout à l’heure que cette prise de conscience du FPI, très tôt, « pourra amener les uns et les autres à ouvrir les yeux, à s’écarquiller le cœur et les esprits ». Parce que justement, on ne peut plus rien cacher, ni à ceux qui veulent savoir, ni à ceux qui sont obligés de suivre, à l’heure des Technologies de l’Information et de la Communication.
Patriotes ivoiriens, l’impérieuse nécessité qui se présente à nous d’écrire l’histoire de notre pays nous oblige à être, libérés, lucides, sereins, sans nous laisser emporter par les émotions suscitées par notre environnement, par notre « moi ». Ce qui se pas passe en Côte d’ivoire n’est ni nouveau, ni une nouvelle invention. Vouloir gouverner seul, pour soi même, sans contradiction, avec la terreur, avec mépris de ceux qui ne pensent pas comme soi, privilégiant les dénonciations, laissant mourir d’honnêtes citoyens par le mécanisme du gel des avoirs, c’est ce que l’on appelle la dictature, ni plus, ni moins, ……… ni plus , ni moins. Cela a déjà existé, et continue d’exister, mais il faut l’arrêter, l’avenir de l’humanité en dépend. C’est pourquoi nous ferons notre part, vous êtes en train de faire chacun sa part. C’est la vérité, elle triomphera toujours, elle triomphera tôt ou tard.
Camarades, Il nous faut prendre conscience de l’enjeu et ne pas croire que nous sommes dans un régime normal pour espérer nous comporter comme tel. Notre attitude doit être caractérisée par la droiture de nos aspirations, par la pertinence de nos prises de positions, par la constance de nos opinions. Nous ne pouvons être en même temps au balcon et nous nous voir passer dans la rue. Chacun devra jouer vraiment sa partition à l’endroit où il se trouve, se concentrant sur ce qui est essentiel et non sur l’accessoire. En dehors de cette posture de dignité, de responsabilité, de courage, nous courrons tous le risque de nous voir avilir par le totalitarisme rampant de ce régime.
Nous ne le savons peut être pas tous, nous ne l’avons peut-être pas tous lu, mais je voudrais pour la compréhension de tous nous éclairer à la lumière de ceux qui savent, de ceux qui ont forgé ce concept au XXe siècle, durant l'entre-deux-guerres.
Camarades, le totalitarisme est le système politique des régimes à parti unique institué ou de fait, n'admettant aucune opposition organisée, dans lequel l'État tend à confisquer la totalité des activités de la société.
Un régime totalitaire tente de s'immiscer jusque dans la sphère intime de la pensée, en imposant à tous les citoyens l'adhésion à une idéologie obligatoire, hors de laquelle ils sont considérés comme ennemis de la communauté.
Les caractéristiques habituellement retenues pour caractériser le totalitarisme sont : une idéologie imposée à tous, un parti unique contrôlant l'appareil d'État, dirigé idéalement par un chef tout puissant , chef du parti au pouvoir, qui décide de tout, un appareil policier recourant à la terreur, au mensonge et à la propagande systématique, un monopole des moyens de communication de masse et un monopole de la force armée adepte de la barbarie inouïe,
Ce que je viens de citer, je l’ai lu dans un dictionnaire tout simplement. Malheureusement pour la Côte d’ivoire, nous y sommes.
Tous nous n’avons pas encore pris conscience. Les 18 février nous permettent de le faire et de nous comporter en conséquence.
Je tiens à rappeler cependant, camarades du Front Populaire Ivoirien, particulièrement les jeunes et les femmes, que le FPI vit dans un contexte des plus difficiles de son histoire avec l’incarcération du Président Laurent Gbagbo, de son épouse Simone, du président du parti Affi NGuessan et d’éminents cadres du parti. Les militants doivent par conséquent faire des efforts pour vivre dans ce contexte nouveau de changement de régime dont le point culminant de l’horreur et de la bêtise humaine fut atteint, en n’en point douter, le 11 avril 2011.
Les conditions de brutalité inouïe dans lesquelles ce changement s’est opéré et la répression sauvage qui l’accompagne jusqu’aujourd’hui, sont les manifestations d’une crise sans précédent, non seulement pour la Côte d’Ivoire qui bascule dans un recul de plusieurs décennies et dans une ère antidémocratique mais surtout pour le FPI, sur lequel ses ennemis s’acharnent pour célébrer ses funérailles qu’ils construisent dans leur fantasme.
Les résultats, on les connait : arrestations arbitraires permanentes et assassinats des dirigeants du Front Populaire Ivoirien et de tout ce qui de près ou de loin porte le titre de démocrates, exil forcé de nombreux ivoiriennes et ivoiriens pour délit d’opinion, exactions et déni des droits et libertés pour tout ceux restés au pays.
Il n’est pas un jour, depuis ce moment où les ivoiriens individuellement ou collectivement ne subissent les exactions et les atteintes aux libertés les plus élémentaires.
Beaucoup ont souffert ou souffrent encore de dépression ou de trouble de stress post-traumatique, lesquels influencent de façon très négative leur travail, leurs relations et leur existence familiale. D’autres en meurent malheureusement. Que c’est dramatique tout cela !
Les rapports de forces en défaveur du Parti, avec cette nébuleuse qui gouverne le monde, lui rendent les choses difficiles en ce moment. Il nous faut donc exploiter toutes les voies légales qui peuvent exister dans le conglomérat en face de nous et inverser la tendance. Nous n’avons pas le choix.
Nous le savons, camarades militants, démocrates, chers amis, les préoccupations essentielles de l’heure, qui retiennent le souffle coupé des Ivoiriens de tous bords sont à n’en point douter :
• L’insécurité rapprochée, étendue à l’échelle du territoire national.
• Les violations permanentes des droits de l’homme.
• L’asphyxie sociale et la paralysie générale des activités économiques.
• La réduction de la démocratie en lambeaux, dans un Etat de droit liquéfié.
Face à la gravité de la situation, le Front Populaire ivoirien s’oblige à une réaction qui indique sans ambigüité, sa position de parti politique, soucieux de la normalisation de la vie politique démocratique dans notre pays. Il ne reculera jamais, il ne rasera jamais les murs, il ne fera jamais profil bas. Il demeurera courtois dans la vérité et accroché avec espoir et détermination à son crédo : pour une transition pacifique à la démocratie.
Saisissant l’instant solennel du 18 février 2012, l’impérieux devoir m’incombe, camarades militants, en l’absence du président en mission, de mettre toute la famille du Front Populaire Ivoirien en ordre de bataille, dans une dynamique unitaire avec toutes les forces amies dans le CNRD et dans le monde entiers, pour la reconquête du pouvoir perdu. C’est là l’ultime objet de l’existence d’un parti sérieux et nous le sommes, et nous le démontrons chaque jour depuis 1990 jusqu’aujourd’hui.
Je me fais fort donc de demander , au nom de la direction du FPI, aux militants, aux démocrates et au peuple ivoirien de ne point se laisser distraire par toutes les provocations, tous ces agissements de terreur et de totalitarisme et de continuer à réclamer par tout moyen démocratique la libération du président Laurent GBAGBO, de sa famille et de ses collaborateurs pour assurer à notre peuple le juste prix de son labeur, pour une Côte d’ivoire unie, juste, forte, démocratique et prospère, qui n’à que faire des rattrapages ethnocentristes.
Camarades du Front Populaire Ivoirien, compatriotes ivoiriens réunis ce jour du 18 février 2012, dans ce lieu symbolique du CNRD, je vous le rappelle, c’est unis que nous réussirons, c’est ensemble que nous gagnerons les grandes batailles qu’impose cette lutte contre notre idéal commun, c’est la fusion de nos énergies créatrices qui nous amènera à fonder cette nation juste et prospère auquel nous aspirons tous.
C’est désunis que nous périrons tous. C’est unis que nous gagnerons tous.
Bonne réflexion du 18 février 2012. Je vous remercie.
Abidjan, le 18 février 2012
Le Secrétaire Général & Porte-parole
Laurent AKOUN