COALITION DES MOUVEMENTS UNIVERSITAIRES DE CÔTE D’IVOIRE (COMUCI): MOTION DE PROTESTATION A ALASSANE DRAMANE OUATTARA

Monsieur le Président de la République de Côte d’Ivoire,
La C.O.M.U.C.I, regroupant neuf (09) organisations syndicales et

Monsieur le Président de la République de Côte d’Ivoire,
La C.O.M.U.C.I, regroupant neuf (09) organisations syndicales et

associatives estudiantines, vient par cette présente, vous exprimer sa grande indignation eu égard plusieurs faits.
• Primo, l’exclusion massive de nos camarades étudiants des Universités publiques alors qu’en majorité ceux-ci sont à la maison depuis deux (02) ans du fait de la fermeture des Universités de Cocody et d’Abobo-Adjamé.
• Secundo, le non-paiement des arriérés de bourses et des aides de 2008-2009, 2009-2010, 2010-2011, 2011-2012 pour l’ensemble des étudiants de Côte d’Ivoire et spécifiquement pour les étudiants doctorants bien que la recherche continue. Comme l’a précisé le Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique qui a d’ailleurs organisé deux (02) sessions du CAMES à Abidjan au sein de l’Université de Cocody.
• Tertio, le non-paiement des arriérés des indemnités de stage des étudiants en Sciences de la Santé (UFR des Sciences Médicales d’Abidjan et d’Odonto-stomatologie) pour le compte de l’année 2010-2011 nonobstant une avancée considérable dans les stages hospitaliers et les cours magistraux pour ladite année.
• Quarto, le non réhabilitation des résidences universitaires à l’exception de celles du campus de Cocody.
• Quinto, l’augmentation exponentielle des frais d’inscription dans les Universités publiques à partir de la rentrée académique de 2012-2013.
Monsieur le Président de la République, pour la C.O.M.U.C.I, de tels agissements ne peuvent qu’exacerber notre indignation compte tenu du lèsement volontairement entretenu des questions concernant particulièrement les étudiants des Universités de Cocody et d’Abobo-Adjamé qui ont payé le lourd tribut au lendemain de la crise post-électorale. Ils ont non seulement été chassés manu-militari des résidences universitaires ; pis, ils ont perdu deux (02) années académiques. Cette situation a davantage rendu précaires les conditions de vie des étudiants.
Si réellement Monsieur le Président de la République, l’avenir de ce pays repose sur la jeunesse en général et en particulier sur la jeunesse estudiantine, de tels traitements n’honorent pas la République de Côte d’Ivoire qui souhaite devenir un pays émergent d’ici 2020.
A ce jour, Monsieur le Président de la République, certaines décisions prises par le ministère de tutelle et soutenues par l’ensemble du gouvernement, semblent faire endosser aux étudiants toute la responsabilité des facteurs de la crise post-électorale que nous avons connue. Or, c’est toute la Côte d’Ivoire qui a vécu les affres de cette guerre. Alors pourquoi vouer la gent estudiantine aux gémonies lorsqu’elle ne demande qu’à être formée pour assurer l’avenir de ce pays ?
Pour la C.O.M.U.C.I, le Président de la République se doit de prendre en compte les préoccupations de toutes les couches sociales et ne devrait laisser personne pour compte.
A votre arrivée à la tête du pays, vous avez exonéré les transporteurs des frais de vignette, dédommagé certaines sociétés, instauré la gratuité des soins dans les centres de santé. Mais, à notre grande surprise, aucune question concernant les étudiants n’a connu un début de résolution.
Monsieur le Président de la République, vous êtes sans ignorer que c’est de l’école publique du Père de la nation Félix Houphouët Boigny que sont sorties les élites de ce pays. En tant qu’héritier de celui-ci, nous comptons vivement sur vous pour pérenniser cette politique sociale notamment à travers la matérialisation de nos doléances dont les plus urgentes sont :
• l’octroi d’un moratoire de deux (02) ans aux étudiants exclus pendant la fermeture des Universités de Cocody et d’Abobo-Adjamé pour leur permettre de terminer leur cursus universitaire;
• le paiement intégral des arriérés de bourses et des aides avant la rentrée universitaire 2012-2013 ;
• le paiement intégral des arriérés des indemnités de stage des étudiants en Sciences de la Santé avant la rentrée universitaire 2012-2013 ;
• le maintien des frais d’inscription à six mille francs CFA (6 000 f CFA) pour cette rentrée ;
• le renvoi des frais d’inscription de 100 000 f ; 200 000 f et 300 000 f CFA dans trois (03) ans à 12 000 f ; 24 000 f et 36 000 f CFA ;
• l’établissement d’un statut particulier aux doctorants afin de combler le déficit d’enseignants.
Monsieur le Président de la République, nous vous portons toutes ces informations pour éviter qu’on nous accuse de tous les maux au cas où des manifestations de masse s’imposeraient à nous ; chose que nous trouvons inopportune pour l’heure.
Dans l’expectative d’une rencontre, veuillez agréer Monsieur le Président de la République, l’expression de notre haute considération.

Pour la C.O.M.U.C.I Le Comité Central

Le porte-parole
Porte-parole: Serges Nando 05 97 09 00 / 03 62 63 32

Ampliations :
– Le Président de l’Assemblée Nationale de Côte d’Ivoire
– Le Secrétaire Général de la Présidence de la République Côte d’Ivoire
– Le Premier Ministre de la République de Côte d’Ivoire
– Le Président du Conseil Economique et Social
– Le Ministre d’Etat, Ministre de l’Intérieur et de la Sécurité
– Le Ministre de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique
– La Ministre de la Santé et de la Lutte Contre le Sida
– La Grande Chancellerie
– La Médiature
– Le Représentant du Secrétaire Général de l’ONU
– Le Représentant de l’UNESCO
– Les Présidents des Universités publiques
– La Commission Dialogue, Vérité et Réconciliation
– La Convention de la Société Civile Ivoirienne
– Le Président du groupe parlementaire PDCI
– Le Président du groupe parlementaire RDR
– Le Président du groupe parlementaire UDPCI
– Le Président du groupe parlementaire Indépendant
– Chefs Traditionnels et Rois de Côte d’Ivoire
– La presse écrite