Cinéma : Le sacre de Jean Dujardin, « Dujo » pour les intimes, Oscar du meilleur acteur à Hollywood

Le 28 février 2012 par IVOIREBUSINESS -A la manière de ne pas y toucher, décontracté et toujours égal à lui-même. Jean Dujardin s’exclame: "Oh, putain!", "The Artist" entre dans l'histoire.

Jean Dujardin et son épouse Alexandra Lamy.

Le 28 février 2012 par IVOIREBUSINESS -A la manière de ne pas y toucher, décontracté et toujours égal à lui-même. Jean Dujardin s’exclame: "Oh, putain!", "The Artist" entre dans l'histoire.

Dans la salle, son épouse Alexandra Lamy arborait un sourire éblouissant.
Du haut du podium Jean Dujardin « Dujo » n'a pas pu s'en empêcher. Après avoir remercié la terre entière, de sa femme Alexandra Lamy à l'acteur Douglas Fairbanks, pour son Oscar du meilleur acteur, le français lance: "Si George Valentin (son personnage dans "The Artist") pouvait parler, il dirait "Oh putain merci!" -- en français.
Du tonitruant "Oh putain!" de Jean Dujardin sur la scène des Oscars, à l'arrivée des "Artistes" à l'Hôtel Mondrian pour fêter leurs 5 statuettes sur les hauteurs d'Hollywood, la nuit a été longue pour les Français, entrés dimanche dans la légende des Oscars.
Un frisson parcours l'assemblée... Ce genre de licence verbale n'est pas du meilleur goût aux Etats-Unis -- même si beaucoup ont dû attendre la traduction pour comprendre ses propos -- et l'acteur euphorique et sourire charmeur présentera quelques excuses en coulisses, devant la presse.
Mais dimanche soir, personne ne lui en veut car comme dirait Woody Allen, "tout le monde dit I love you" à "The Artist" et à son équipe, qui viennent de remporter cinq Oscars, dont ceux de meilleur film et du meilleur acteur.
Et l'heure n'est pas au calme et au recueillement pour les vainqueurs, car les obligations sont nombreuses.
Après les questions aux journalistes dans les coulisses du théâtre, il faut filer au Governors Ball, le "Bal des Gouverneurs", passage obligé de tous les vainqueurs, à côté du théâtre. Entre les petits fours et les grands plats du chef autrichien Wolfgang Puck, les "Artistes" sont assaillis par les membres de l'Académie des Arts et des Sciences du cinéma, qui ont décerné pour la première fois de leur histoire la statuette du meilleur film à un film non anglo-saxon.
Après les poignées de mains officielles, direction le luxueux hôtel Mondrian, sur le "Strip" (promenade) de Sunset Boulevard, le lacet glamour de la célèbre artère, qui surplome la mégalopole Los Angeles. C'est là qu'Harvey Weinstein, distributeur américain du film et artisan de la campagne victorieuse des Oscars, organise sa fête, toujours très prisée.
Sur le strip, les voitures de luxe et les limousines sont déjà pare-choc contre pare-chocs, déversant dans les restaurants et les nombreux hôtels leur lot de stars, pour fêter les lauréats de la 84e cérémonie des Oscars.
Au Mondrian, la presse française et américaine s'échauffe, alors que son également présents des officiels français: le secrétaire d'Etat au commerce Frédéric Lefebvre, de passage à Los Angeles, et le consul David Martinon.
La cérémonie est finie depuis plus de deux heures mais les "Artistes" se font attendre. Dans le hall, starlettes en robe de soirée, attachées de presse débordées et vraies stars -- Kenneth Branagh, parmi de nombreux autres -- se fraient un chemin comme ils peuvent.
Thomas Langmann , le producteur, est le premier à faire son entrée, sous les applaudissements. Langmann (fils de Claude Berri) est dirigé fissa vers les journalistes français et le ton monte un moment entre les représentants américains du film et leur homologues français. "C'est peut-être un film français, mais ce sont les Oscars américains", lâche une attaché de presse excédée.
Encore une grosse demi-heure et voilà Jean Dujardin qui fait son entrée triomphale sous les vivats, légèrement groggy. La rumeur le disait à la fête voisine de Vanity Fair -- la plus courue chaque année -- mais l'acteur avoue qu'il vient juste de dormir 20 minuts dans la voiture. Et de montrer fièrement sa statuette: "Je vous le présente, il s'appelle Oscar, il pèse 2 kilos".
Michel Hazanavicius le suit, d'un calme olympien comme à son habitude, et pense à sa femme Bérénice Bejo, la première personne à qui il a pensé en entendant son nom pour l'Oscar du meilleur réalisateur. "J'avais envie de l'embrasser", confie-t-il à l'AFP. Il ne s'en est pas privé. Débarrassés de leurs obligations médiatiques, les artistes du film s'engouffrent par une porte dérobée, pour rejoindre les invités de Weinstein.
La saga « Dujo » aux Etats Unis ne fait que commencer, dira un habitué des célébrités naissantes aux Usa.
La Une du prochain film de « Dujo » pourrait s’intituler « A frenchman in Hollywood ».
Wait and see.

Oumou Djénéba, correspondante permanente aux Usa
Source Afp