Côte d'Ivoire: Le Parlement ivoirien autorise Ouattara à gouverner par ordonnance, sans le consulter

Par IVOIREBUSINESS - Le parlement ivoirien légalise la dictature Ouattara.

ABIDJAN - L’Assemblée nationale de Côte d’Ivoire a voté hier mercredi, une loi autorisant Alassane Dramane Ouattara à gouverner par ordonnances, notamment sur les questions concernant son programme économique et social pour 2013, a-t-on appris de source officielle.

Au cours d'une session extraordinaire, les députés ont voté le projet de loi "portant habilitation du président de la république à prendre, par ordonnances, pendant la gestion 2013, pour l'exécution de son programme en matière économique et sociale, des mesures relevant du domaine de la loi".

"Les ordonnances prises sont soumises à la ratification de l'Assemblée avant la fin de la deuxième session ordinaire de l'année 2013", prévue fin décembre, poursuit le texte de loi adopté haut la main.

La majorité des élus présents (178) a voté pour et quatre contre. Le vote a enregistré une abstention.
Selon plusieurs analystes, « c’est une véritable regression démocratique que d’autoriser le chef de l’Etat, au pretexte qu’il y a urgence, à contourner l’assemblée nationale pour gouverner par ordonnance ».
« Par cet acte lourd de conséquences, l’Assemblée nationale vient de légaliser la dictature du régime Ouattara », selon ces derniers.

" (Ouattara) n'aura plus recours à l'Assemblée nationale, même pour le budget", a déploré, un spécialiste ivoirien des questions parlementaires ayant requis l'anonymat.

"M. Ouattara va adopter et exécuter le budget par ordonnance, y compris le programme de privatisation et les réformes économiques", a-t-il dénoncé, y voyant l'attitude d'un "maître absolu".

Mais certains hiérarques du régime Ouattara comme Adama Bictogo, ex-ministre démissionnaire pour corruption, y voient là une avancée démocratique majeur :
Selon lui, c’est "Face aux attentes de la population sur de nombreux projets et vu le temps que pourrait mettre le parlement pour légiférer, le président a sollicité la représentation nationale", qualifiant cette loi d’"avancée démocratique" conforme à la Constitution".

Eric Lassale