Côte d’Ivoire/ violences postélectorales: Le Cri panafricain au chevet des ivoiriens réfugiés

Le 12 août 2011 par IvoireBusiness - Combien sont-ils à ce jour, les ivoiriens qui ont dû fuir le pays du fait de la guerre ? 150.000, peu

Réfugiés ivoiriens au Ghana.

Le 12 août 2011 par IvoireBusiness - Combien sont-ils à ce jour, les ivoiriens qui ont dû fuir le pays du fait de la guerre ? 150.000, peu

avant la chute de l’ex président Laurent Gbagbo, ce chiffre aurait dépassé les 300.000, deux mois après le 11 avril 2011, selon le Haut Commissariat des nations unies pour les réfugiés (HCR).
Et malgré les appels incessants du nouveau pouvoir d’Abidjan au retour dans leur pays et une situation d’accalmie légère, ils sont un peu plus de 200.000 réfugiés ivoiriens répartis dans 12 pays d’Afrique de l’ouest, principalement au Libéria (22 000), Ghana (16 000, Togo (6000)…qui refuseraient toujours la main tendue des nouvelles autorités ivoiriennes ; évoquant une insécurité persistante en Côte d’Ivoire.
« Cette impasse qui empêche plus d’un demi-million de personnes de regagner leurs foyers ne peut plus être tolérée » avait déclaré fin juillet 2011, dans un communiqué, Gaëtan Mootoo, Chercheur d’Amnesty International sur l’Afrique de l’Ouest.
« Les autorités doivent mettre en place une chaîne de commandement bien établie et démanteler les milices qui, malgré la fin du conflit, continuent de propager la peur parmi les populations » avait-il ajouté.
Balluchons sur la tête, enfants au dos, femmes enceintes, handicapés, vieillards, ces hommes et femmes, qu’ils soient pro-Gbagbo ou Pro-Ouattara et qui ont fui les atrocités en Côte d’ivoire, croupissent parfois à ciel ouvert ou dorment sous des tentes de fortunes, aménagées pour la circonstance par le HCR. Et s’ils sont accueillis et pris en charge au nom de la Convention de Genève (1961) relative au statut des réfugiés, leur condition de vie reste précaire au vue des réalités des pays africains ; Et la diaspora ivoirienne principalement celle de France voudrait y apporter beaucoup. Organisée en mouvements soit de résistance soit en organisation humanitaire, celle-ci s’active à venir en aide à leurs compatriotes réfugiés dans les pays voisins ;
« Le Cri Panafricain en collaboration avec tous les mouvements de résistance, organise le grand élan de solidarité, de levée de fonds et de collecte de dons pour les réfugiés ivoiriens au Ghana, Togo, Bénin…ce samedi 13 août 2011 de 20h à l’aube, au 29, rue Sadi Carnot à Aubervilliers , métro Aubervilliers 4 chemins, ligne 7 » dit un communiqué de presse signé du président du Cri Panafricain, Abel Naki.
« A côté des marches et autres formes de protestations pour exprimer notre indignation face à la France et son représentant en Côte d’Ivoire, Alassane Ouattara, pour les crimes commis dans notre pays, nous pensons également à tous nos compatriotes contraints à l’exil après avoir tout perdu…Nous avons voulu cette soirée gratuite pour permettre aux nombreux donateurs de faire parler leurs cœurs » nous explique-t-il.
Faut-il rappeler que l’article 12 de la Constitution ivoirienne du 1er août 2000 dispose qu’aucun ivoirien ne peut être contraint à l’exil ?
La même Constitution qui consacre en son article 9, le droit à la liberté d’opinion et d’expression des citoyens et en son article 2, le respect du droit à la vie en réaffirmant que la personne humaine est sacrée et que toute sanction tendant à la privation de la vie humaine est interdite, ainsi que tous traitements inhumains, cruels, dégradants, la torture, les violences physiques et les mutilations et toutes les formes d’avilissement de l’être humain, serait-t-elle bafouée en Côte d’Ivoire ? Enfin, si la crise postélectorale a coûté la vie à plus de 3000 personnes en Côte d’ivoire et fait des milliers de déplacés, pour la seule année de 2011, ce sont plus de 37 millions de personnes à travers le monde qui ont été forcées de quitter leurs foyers à cause de la guerre, la persécution politique, la torture et la menace de violence (…) environ 20% de ces réfugiés vivent en Afrique, selon le HCR.

Philippe kouhon, journaliste indépendant