Côte d’Ivoire : Selon la France, "les jours de Gbagbo sont comptés"

Le 10 mars 2011 par IvoireBusiness – De source diplomatique française, Quai d’Orsay en tête, les jours du Président Laurent Gbagbo à la tête de la Côte d’Ivoire pays sont comptés du fait qu’il

Le Président Laurent Gbagbo recevant Ban Ki Moon lors de son séjour à Abidjan.

Le 10 mars 2011 par IvoireBusiness – De source diplomatique française, Quai d’Orsay en tête, les jours du Président Laurent Gbagbo à la tête de la Côte d’Ivoire pays sont comptés du fait qu’il

ne serait plus en mesure de payer les salaires des fonctionnaires et agents de l’Etat ainsi que ceux des forces de défense et de sécurité.
Pour la diplomatie française, les sanctions économiques imposées à Gbagbo portent leurs fruits. Ce dernier n’aurait plus la capacité de diriger le pays.
Les caisses de l’Etat sont désormais vides du fait de l’asphyxie financière de son régime, et la manne obtenue lors de la réquisition du siège national de la Bceao est épuisée. Le cacao par ailleurs ne s’exporte plus selon cette même source du fait des sanctions imposées au pays par la communauté internationale.
Le diplomate français affirme que des sacs de cacao pour une valeur de 1,5 milliard de dollars s`accumulent sur les quais du port d`Abidjan faute de pouvoir être vendus à l`étranger.

La décision de Laurent Gbagbo, lundi, de spolier les entreprises des filières cacao et café présentes en Côte d`Ivoire semble inopérante, dit-il.

Ces déclarations de la diplomatie française contrastent avec la sérénité affichée par le camp Gbagbo qui a multiplié depuis le début de la crise, les actes de défiance vis-à-vis de la communauté internationale.
Lorsque la signature à la Bceao pour le compte de la Côte d’Ivoire a été remise à Alassane Ouattara, Laurent Gbagbo a réagi en coupant tout lien avec la banque centrale et en réquisitionnant le siège national de cette dernière en Côte d’Ivoire.
En outre, il s’est permis le luxe de quitter la Commission bancaire de l’Uemoa, organe de décision de l’institution monétaire, un acte jusque-là inimaginable.
Par ailleurs, depuis trois mois, Laurent Gbagbo a réussi à payer les salaires des fonctionnaires alors qu’on ne vendait par cher sa peau.
Puis lorsque les banques étrangères ou ivoiriennes ont décidé de ne pas collaborer avec son régime et de suivre les recommandations de la Bceao, il les a tout simplement nationalisées.
Quand l’Union européenne (Ue) a récemment décidé de ne plus acheter le café-cacao de Côte d’Ivoire, le Président Gbagbo a réagi en nationalisant la commercialisation de ce binôme et en vendant la récolte ivoirienne à des acheteurs autres que ceux de l’Ue.
Cette dernière avait commencé par le sanctionner, lui et ses proches, ainsi que la hiérarchie militaire, l’interdisant de voyager à l’étranger et gelant tous ses avoirs dans les banques étrangères. Là encore, la moisson fut maigre car Laurent Gbagbo a toujours dit qu’il ne possédait aucun compte en Europe et aux Usa.
Et il se paie le luxe de refuser de se rendre aujourd'hui à Addis Abeba à la réunion du panel des chefs d’Etat de l’Ua sur la crise ivoirienne.

Les jours qui viennent nous confirmerons ou infirmerons les certitudes de la diplomatie française sur les « jours comptés de Gbagbo à la tête du pays ».

Catherine Balineau