Côte d’Ivoire : Pourquoi le Président Gbagbo ne parle-t-il pas ? Le peuple et l’armée attendent pourtant son signal !

Le 17 mars 2011 par IvoireBusiness – C’est peu dire que le Président de la République, Laurent Gbagbo, est devenu avare de sa parole. La dernière fois qu’il a bien voulu s’exprimer devant ses compatriotes,

Le Président de la République, Laurent Gbagbo, s'adressant à des sympathisants.

Le 17 mars 2011 par IvoireBusiness – C’est peu dire que le Président de la République, Laurent Gbagbo, est devenu avare de sa parole. La dernière fois qu’il a bien voulu s’exprimer devant ses compatriotes,

c’était le jour de son investiture par le Conseil constitutionnel sous les ors du Palais présidentiel.
Ce jour-là, en bon historien, il avait expliqué avoir mis le doigt sur les causes de toutes les convulsions politiques en Afrique. Celles-ci se résument en une seule phrase : Non respect des lois. Pour lui, chaque pays, grand ou petit, a des lois et chacun a le devoir de les respecter. La Côte d’Ivoire n’échappe pas à cette règle.
Depuis, plus rien. C’est silence radio, motus bouche cousue chez le numéro un ivoirien.
Pour ma part, je pense que Laurent Gbagbo est resté trop longtemps sans parler à son peuple, et sans réagir devant l’avalanche de sanctions qui le frappent. Et ça commence à lui être préjudiciable. Trop de décisions ont été prises pour l’asphyxier financièrement, pour provoquer un soulèvement populaire contre son régime, sans qu’il ne bronche. Lui et une centaine de ses proches ont été sanctionnés. Leurs avoirs gelés et interdiction leur a été faite de voyager. Même le président du Conseil constitutionnel, l’organe législatif suprême du pays, Paul Yao N’Dré a été sanctionné par l’Union européenne, pour avoir déclaré Laurent Gbagbo vainqueur. Ce dernier n’a émis aucune protestation devant cette énième atteinte grave à la souveraineté de son pays. Pour ma part, c’était une erreur qui peut-être assimilée à une faiblesse et inciter à davantage de sanctions.
Devant une crise d’une telle ampleur que traverse son pays, le Président Gbagbo doit montrer un leadership fort, monter chaque fois qu’il est nécessaire au créneau, ne pas hésiter à montrer le chemin à son peuple, donner la direction qu’il entend prendre devant les évènements qui secouent son pays.
Aujourd’hui, la Côte d’Ivoire est en état de décomposition avancé, des embargos et sanctions la frappent, les unes plus incroyables que les autres.

Plusieurs médiations, jusque-là orientées à souhait, n’ont pu trouver une solution à la crise postélectorale que traverse son pays. La dernière en date, celle du panel des chefs d’Etat de l’Union africaine le 10 mars dernier à Addis Abeba en Ethiopie, a été comme toutes les autres rejetée par le camp Gbagbo, car inacceptable du fait qu’elle n’a pas tenu compte des preuves sur les irrégularités qui ont émaillé le scrutin et de la souveraineté de la Côte d’Ivoire.

Depuis le 10 mars, Laurent Gbagbo devait s’adresser à la nation, tracer sa route, impulser son leadership afin que les ivoiriens soient rassurés et que cessent les violences qui chaque jour font des victimes civiles et militaires.
Du fait de son silence, les insurgés sont peut-être encouragés à poursuivre leurs offensives dans tout le pays et à Abidjan. Chaque jour, des civils innocents sont massacrés froidement par les rebelles qui désormais paradent dans les rues d’Abidjan pour semer la mort. Les insurgés veulent à tout prix prendre la ville d’Abidjan et certaines villes clés de l’intérieur.
Il est temps que le Président Laurent Gbagbo, Président élu par le peuple de Côte d’Ivoire prenne ses responsabilités en annonçant la libération de la Côte d’Ivoire après l’échec des différentes médiations. L’armée et le peuple n’attendent que son signal.
Il doit pour ma part, comme on le murmure ces jours-ci, donner le signal dans les plus brefs délais, s’adresser à la nation pour annoncer la libération du pays, de peur qu’il ne soit trop tard !

Christian Vabé