Côte d’Ivoire : Les volte-face de Raila Ondinga, le médiateur de l’Union africaine

Le samedi 29 janvier 2011 par IvoireBusiness – Et revoilà Raila Ondinga, le versatile médiateur de l’Union africaine dans la crise postélectorale en Côte d’Ivoire, et Premier ministre kényan. Hier à

Raila Ondinga, médiateur de l'Union africaine dans la crise ivoirienne.

Le samedi 29 janvier 2011 par IvoireBusiness – Et revoilà Raila Ondinga, le versatile médiateur de l’Union africaine dans la crise postélectorale en Côte d’Ivoire, et Premier ministre kényan. Hier à

Addis Abeba, devant le Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine, il a appelé de tous ses vœux les protagonistes de la crise ivoirienne, le Président Laurent Gbagbo et le Premier ministre Alassane Ouattara, à s’asseoir face-à-face pour discuter et trouver une issue à la crise qui secoue la Côte d’Ivoire. La semaine dernière, le même Raila Ondinga, après avoir été récusé par le gouvernement ivoirien par la voix de M. Alcide Djédjé, ministre des Affaires Etrangères, pour partialité et attitude irrévérencieuse lors de son dernier passage à Abidjan, sillonnait les capitales africaines pour appeler les chefs d’Etat du continent à utiliser la force contre Laurent Gbagbo, coupable à ses yeux d’être à la base de l’échec de sa médiation, du fait qu’il ait refusé de lever le blocus de l’hôtel du Golf, Qg d’Alassane Ouattara.
Cette version des faits avait alors été qualifiée de dilatoire et de partiale par la présidence ivoirienne, qui avait ensuite pris la décision de le récuser.
C’est donc une surprise de voir qu’aujourd’hui, ce dernier appelle de tous ses vœux Gbagbo et Alassane à s’asseoir et discuter.
En réalité, cette nouvelle posture cache mal la fébrilité du médiateur de l’UA et du camp Ouattara à l’avant-veille du sommet de l’Union africaine de dimanche à Addis Abeba, capitale éthiopienne, qui perdent un par un tous leurs soutiens. C’est même la raison pour laquelle le Président français Nicolas Sarkozy est annoncé dimanche dans la capitale éthiopienne à la tête d’une délégation de 60 personnes. Son objectif, convaincre les africains d’installer Ouattara au pouvoir par la force dite légitime.
Plus les jours passent, plus les soutiens à Gbagbo se multiplient. Après l’Angola et le Ghana, c’est au tour de la Guinée équatoriale, du Malawi, de la Libye et de l’Afrique du Sud de soutenir la légalité constitutionnelle en Côte d’Ivoire.
Guillaume Soro, Premier ministre d’Alassane Ouattara a d’ailleurs essuyé un lourd revers en Afrique du Sud, où le Président Jacob Zuma a refusé de le recevoir en audience, de même que l’ANC, le parti au pouvoir.
Les thèses guerrières du petit gros qui rêve d’une intervention militaire de la Cedeao pour extirper Laurent Gbagbo du pouvoir, ont fini par agacer plus d’un. L’image d’une Afrique qui s’entretenue sur ordre du maître blanc de l’Elysée a un effet ravageur dans l’opinion.
Raila Odinga l’a appris à ses dépens tout au long de sa tournée africaine, où les chefs d’Etat n’ont guerre été sensibles à l’option militaire contre Laurent Gbagbo.
D’où le zèle nouveau qu’il affiche à appeler les deux parties à s’asseoir autour de la même table pour discuter.
Mieux valait dans son cas, peut-être tard que jamais.
Christian Vabé