Côte d’Ivoire : Ban Ki Moon continue de rêver malgré la décision de l’Union africaine de mettre sur pied un panel de cinq chefs d’Etat

Le 31 janvier 2011 par IvoireBusiness – Les raisons de la présence du secrétaire général de l’Onu, Ban Ki Moon, au 16e sommet de l’Union

Ban Ki Moon, secrétaire général de l'Onu.

Le 31 janvier 2011 par IvoireBusiness – Les raisons de la présence du secrétaire général de l’Onu, Ban Ki Moon, au 16e sommet de l’Union

africaine (UA) à Addis Abeba en Ethiopie, commencent à se savoir, passée l’effet de surprise de le voir à ce sommet. Ban Ki Moon, assis au côté du Président français dans la salle des plénières du sommet, entendait peser de tout son poids pour qu’Alassane Ouattara soit reconnu par l’Ua comme Président élu de la Côte d’Ivoire et que cette dernière avalise l’idée d’une intervention militaire de la Cedeao contre Laurent Gbagbo, conformément à la position de l’ONU depuis le début de la crise ivoirienne.
On se rappelle que grâce à la certification de Joung Jin Choi, son représentant spécial en Côte d’Ivoire, qui proclama la victoire l’Alassane Dramane Ouattara avant même le Conseil constitutionnel, instance juridique suprême ivoirienne, Ban Ki Moon fit avaliser dès le lendemain, la victoire de ce dernier par le Conseil de sécurité de l’ONU, qui enjoignit séance tenante à Laurent Gbagbo de céder le pouvoir à Ouattara sous peine de sanctions.
Le 16e sommet de l’Union africaine a tout simplement fait voler en éclats cette décision de l’Onu dès les premiers jours, provoquant la colère de Ban. L’idée d’un recomptage des voix a depuis fait son petit bonhomme de chemin et l’UA a décidé de la mise sur pied d’un panel de cinq chefs d’Etat africains pour enquêter sur les vrais raisons de la crise et savoir qui est le vrai vainqueur de cette élection, dans le respect de la constitution et de la souveraineté nationales.
Aussitôt, le secrétaire général de l’Onu, tout irrité, rappellera au cours d’une conférence de presse en marge du sommet, qu’Alassane Ouattara a été déclaré vainqueur par la commission électorale indépendante, dont les résultats ont été certifiés par les Nations unies et reconnus par la quasi-totalité de la communauté internationale.
Et qu’un recomptage des voix serait une grave injustice contre ce dernier.
Il a en outre a réitéré son appel au départ de Gbagbo. "Il est important que Gbagbo respecte pleinement la volonté des Ivoiriens", a-t-il dit. "Plus ça durera, plus les problèmes deviendront graves pour le peuple", a-t-il ajouté.

Pendant ce temps, son représentant en Côte d’Ivoire, Y.J. Choi, prévenait que les milliers de casques bleus déployés dans le pays étaient prêts à se battre si nécessaire. "Même si notre mission est de protéger, nous avons des équipements supérieurs et nous pourrons toujours riposter", dira-t-il.

On peine à comprendre à ce stade l’opposition farouche de Ban Ki Moon à un recomptage des voix. La où l’UA cherche en institution sérieuse à trouver une issue pacifique et impartiale à la crise ivoirienne, l’ONU use de dilatoire, de certitudes et de menaces, s’arcboutant sur un mensonge aujourd’hui largement dépassé : Celui de la prétendue victoire d’Alassane Ouattara.
A vrai dire, le diplomate onusien sait mieux que quiconque que la voie du panel de cinq chefs d’Etat impartiaux pour dénouer la crise est celle de la vérité et permettra à coup sûr de découvrir tout le tissu de mensonge dont s’est rendu coupable l’Onu et la communauté internationale dans la publication des résultats de la présidentielle ivoirienne.
D’où l’attaque en règle de Ban Ki Moon pour faire dérailler le processus.
Mais ce dernier peut rêver car les dignes fils de l’afrique ont désormais le dossier ivoirien entre leurs mains.

Eric Lassale