Burkina Faso : Roch Marc Christian Kaboré réélu pour un second mandat

Par Le Point - Burkina Faso. Roch Marc Christian Kaboré réélu pour un second mandat.

Roch Marc Christian Kaboré réélu pour un second mandat avec 57,87 % des voix dès le premier tour de la présidentielle.

« COUP K.O. ». Selon les résultats provisoires, le président sortant remporte une large victoire avec 57,87 % des voix dès le premier tour de la présidentielle.

Par Le Point Afrique

Trois jours après le double scrutin du 22 novembre, la Céni a annoncé les résultats provisoires pour la présidentielle. Le président sortant Roch Marc Christian Kaboré a été réélu dès le premier tour à la tête du Burkina Faso pour un deuxième mandat, a annoncé ce jeudi 26 novembre, le président de la Commission électorale indépendante (Céni) Newton Ahmed Barry.
L'opposition pourrait contester ces résultats

« M. Kaboré, Roch Christian Marc, avec 57,87 % des suffrages est déclaré élu provisoirement dès le premier tour comme président du Faso » a-t-il affirmé. Eddie Komboïgo, candidat du parti de l'ex-président Blaise Compaoré, arrive deuxième avec 15,48 % des voix devant Zéphirin Diabré (12,46 %), considéré comme le chef de l'opposition jusque-là.

« Dans une élection, il y a un vainqueur et des gens qui ont perdu. Mais cela ne doit pas nous détourner du fait que nous sommes tous des Burkinabè aspirant à construire ensemble un Burkina Faso meilleur pour l'ensemble des populations », a dit Kaboré dans un discours rassembleur au moment de l'annonce de sa victoire, promettant une « concertation permanente » et « d'être le président de tous les Burkinabè, sans exception ».

Le clan présidentiel avait prédit, comme en 2015, une victoire au premier tour de ce scrutin considéré comme le plus ouvert de l'histoire du Burkina qui a connu de multiples coups d'État depuis son indépendance. Roch Marc Christian Kaboré est un homme du sérail, bien connu des Burkinabè. Il est resté 26 ans compagnon de Blaise Compaoré, occupant des postes prestigieux (Premier ministre, président de l'Assemblée), avant de tomber en disgrâce et de quitter le régime juste dix mois avant la chute de l'ancien homme fort du Faso.

Durant sa campagne, il a promis de s'attaquer à la lutte contre le terrorisme, le Covid-19 et ses conséquences ou encore de parachever la réconciliation nationale.

Sans fournir de preuves, l'opposition avait affirmé samedi qu'une « fraude massive » était en préparation, menaçant de ne pas reconnaître « des résultats entachés d'irrégularité ». « Il est absolument inconcevable après avoir parcouru tout le Burkina Faso de penser avoir un parti gagnant dès le premier tour », avait notamment indiqué Zéphirin Diabré.

Les éventuels recours doivent être déposés au Conseil constitutionnel ou le Conseil d'État dans les sept jours à compter de l'annonce des résultats. Le Conseil constitutionnel ou le Conseil d'État doivent proclamer les résultats définitifs dans les quinze jours qui suivent l'expiration du délai imparti pour les recours.

L'insécurité, au rang des priorités

Pays sahélien pauvre et enclavé, le Burkina Faso (20,3 millions d'habitants) est en proie depuis 2015 à des attaques djihadistes récurrentes qui ont fait au moins 1 200 morts et plus d'un million de déplacés internes.

Selon les chiffres donnés par la Céni, le Corps électoral a été ramené de 6 490 662 à 5 893 400 en raison de la non-ouverture de quelque 1 300 bureaux de vote à cause de l'insécurité liée aux groupes djihadistes. Quelque 800 autres bureaux, qui auraient dû ouvrir, sont également restés fermés.

Le gouvernement a « condamné avec fermeté toute dérive » et « invité l'ensemble des parties prenantes (au scrutin) à un strict respect des textes en vigueur ».

Les partis de la majorité présidentielle ont eux appelé mardi au « respect des résultats », assurant que « les insuffisances relevées, bien que regrettables, ne sont pas d'une ampleur susceptible d'impacter de manière significative le résultat du scrutin ».

Le représentant spécial du secrétaire général de l'ONU pour l'Afrique de l'Ouest et le Sahel, Mohamed Ibn Chambas, avait évoqué les critiques de l'opposition, encourageant les acteurs « à recourir aux voies constitutionnelles et légales existantes pour régler les contentieux éventuels ».

Réputé consensuel, le président Kaboré doit surveiller de près les résultats des législatives qui se sont également tenues dimanche, dont l'annonce par la Commission électorale est attendue vendredi. Si sa victoire à la présidentielle était prévue par la plupart des observateurs, il pourrait avoir des difficultés à obtenir une majorité absolue à l'Assemblée nationale.

Roch Christian Marc Kaboré, qui a promis plus de résultats dans la lutte contre les groupes jihadistes, devra tenter de réaliser cette promesse dès le début de son second mandat. Comme un symbole, cinq Volontaires pour la défense de la patrie (VDP), des civils participant à cette lutte, ont été tués dans une attaque mardi.

La création de ces milices pour aider les forces de sécurité était une des réponses aux attaques jihadistes proposées par le président Kaboré. Mais malgré de lourdes pertes, à l'image de l'armée ces volontaires n'ont pas réussi à enrayer la spirale de violences.

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