Bureau politique du Pdci– Appel du FPI au PDCI: Konan Bédié "J’attends le courrier officiel de Miaka"."Le Rhdp ne fonctionne pas"."J’appelle tous les fils et toutes les filles de ce pays à la paix, à la réconciliation"

Par IvoireBusiness – Bedié « Rien ne peut se réaliser dans le désordre et la violence ».

Hier à son siège d’Abidjan-Cocody, le PDCI-RDA a tenu son Bureau politique. Nous vous proposons ici de larges extraits du discours d’ouverture du président Henri Konan Bédié, président du PDCI-RDA.

Monsieur le Secrétaire
général du Parti,
Honorables membres
du Bureau Politique,
Mesdames et Messieurs,
Il y a un an, presque jour pour jour, le 2 juin 2012, le Bureau Politique de notre parti, tenait dans cette même salle, une séance de travail, après le premier et second tour de l’élection présidentielle et les élections législatives. Il a fallu, à cette occasion, faire le point de la vie de notre parti, nous interroger sur notre place sur l’échiquier politique national, examiner le fonctionnement de l’alliance à laquelle nous avons adhéré avec le RDR, l’UDPCI et le MFA. A cette occasion, nous avons dressé un diagnostic sans fioritures de la situation et nous avons été amenés à prendre un certain nombre de décisions importantes pour la vie de notre rassemblement.
Dans l’attente des décisions que la Chambre Administrative de la Cour Suprême sera amenée à prendre suite aux différentes réclamations à lui adressées, j’adresse mes vives et chaleureuses félicitations à nos futurs élus, maires et présidents de Conseils régionaux. Nous sommes heureux de leurs succès, après les dures épreuves des campagnes électorales qu’ils ont dû mener dans leurs circonscriptions respectives. Pour ceux des nôtres qui n’ont pas pu se faire élire, nous leur demandons de ne point se décourager, d’accepter au contraire la situation, pour mieux se préparer pour les prochaines échéances. Ils ne doivent surtout pas baisser les bras. Une défaite peut être un point de départ et l’occasion de tirer des leçons pour l’avenir. Ils ont tous nos encouragements.
Après avoir traversé la longue période qui a précédé l’élection présidentielle d’octobre 2010, nous nous réjouissons de la mise en place progressive des institutions de l’Etat, ce qui permet à la Côte d’Ivoire de retrouver sa place dans le concert des Nations. En dehors du Conseil Economique et Social dont les membres ne sont pas encore nommés, toutes les Institutions de l’Etat sont en place et fonctionnent et l’on peut penser que désormais, nous sommes redevenus un pays « normal ».
La sécurité des personnes et des biens revient lentement et sûrement. Progressivement, grâce à l’effort et à la volonté de tous, nous commençons à retrouver une situation normale et de plus en plus, il devient possible de sortir de chez soi la nuit, sans avoir la peur au ventre.
Grâce aux efforts quotidiens du gouvernement et singulièrement du Président Alassane Ouattara, le pays est devenu fréquentable. Pour s’en convaincre, il suffit de voir le nombre de visiteurs qui nous font l’amitié de fouler le sol ivoirien, qu’il s’agisse de diplomates ou d’hommes d’affaires. De même, le chef de l’Etat travaille au rayonnement continu du pays, avec les nombreux voyages qu’il entreprend de par le monde.
L’observateur note aussi que le pays est depuis quelque temps véritablement en chantier. De grands travaux de construction de routes, d’adduction d’eau, de logements et autres sont entrepris çà et là et permettent de transformer ce pays qui a tant souffert de plus d’une décennie de laisser-aller et de gabegie.
Nous venons de sortir des élections locales, couplées cette année, en ce que les municipales et les régionales se sont déroulées le même jour. Selon la Commission Electorale Indépendante, CEI, ces consultations se sont généralement bien déroulées. On déplore certes des dérapages, mais qui se sont pour la plupart, produits après les opérations de vote. Les cas de violence, les casses et autres dégâts matériels se sont produits après la proclamation des résultats sur les lieux de dépouillement des votes. On note par ailleurs de nombreuses réclamations déposées auprès de la Chambre Administrative de la Cour Suprême.
Cette situation d’après élection a créé une atmosphère d’ensemble viciée et mis à rude épreuve notre alliance, le RHDP, au point que l’on entend des sons de plus en plus discordants, émanant souvent de nos militants dont certains se demandent s’il faut poursuivre dans cette voie. Dans ce cadre, on se souviendra de l’appel du pied que nous fait le Front Populaire Ivoirien, FPI(…)
Nos partisans se sont offusqués aussi du comportement de nos alliés sur le terrain et de conclure qu’il faut penser à revoir les termes de l’alliance. Le comportement de certains candidats issus de l’alliance, envers les nôtres, ont souventes fois ressemblé à tout, sauf à une compétition fraternelle. J’ai moi-même, la veille de l’ouverture de la campagne et un jour avant les opérations de vote, donné des consignes fermes à nos militants , pour que tout cela se déroule dans des conditions apaisées, surtout que nous avons affaire à des alliés, qui sont donc des frères et non des ennemis. J’ai la faiblesse de croire qu’aucun militant du PDCI-RDA n’ait pu se départir de cette conduite qui caractérise le PDCI-RDA au point de créer les désagréments qui ont été constatés.
Mais faut-il, pour cela, revenir sur la parole donnée et quitter une alliance parce que des éléments de l’association n’ont pas réussi à se maitriser ?(...)
Que le RHDP ne fonctionne pas, comme nous l’aurions souhaité est un fait, mais ne faut-il pas plutôt chercher à l’améliorer, que de la quitter ? Par ailleurs, le FPI, nous fait un appel du pied, dans les journaux(...)
Notre réponse à un tel appel interviendra lorsqu’une demande formelle nous sera adressée. En attendant, il importe que le RHDP se retrouve, procède à des discussions franches afin de ne pas remettre en cause ce bel instrument de combat politique.
Le PDCI-RDA a toujours prôné le dialogue et ce n’est pas aujourd’hui, face à quelques dérives que notre position changera. On ne détruit pas ce que l’on a bâti. Le Père de la Nation, le Président Houphouët-Boigny disait et je le cite : « la paix n’est pas un vain mot, mais un comportement ».
Nous appelons donc ce jour tous les fils et toutes les filles de ce beau pays à la paix, à l’union des coeurs et des esprits, à la réconciliation, quelle que soit leur obédience politique. Rien ne peut se réaliser dans le désordre et la violence.
Nous avons trop souffert de la crise postélectorale pour avoir à recommencer une telle expérience. Je demande pardon aux uns et aux autres, je leur demande de mettre balle à terre, d’accepter de se parler pour repartir sur de nouvelles bases(…)
Nous pensons à présent que les conditions sont réunies pour nous permettre de nous retrouver pour ce qui, pour moi, doit être une fête de retrouvailles, après ce que nous avons enduré aux cours de ces dernières années(…)
Dans le cadre de l’organisation du Congrès, je propose la convocation d’un conclave des secrétaires généraux de section accompagnés des délégués départementaux et communaux. Cette rencontre pourrait se tenir à Daoukro, le 1er août 2013. L’objectif de ce conclave est de mettre ces responsables à la base de notre parti, en mission d’explication et de sensibilisation sur les motivations des propositions de restructuration du parti, de modification des textes statuaires et réglementaires, du thème du Congrès et des modalités pratiques de son organisation.
Cette opération d’explication et de sensibilisation sera suivie par des pré-congrès qui pourraient se tenir dans la période du 18 au 19 août 2013. Les pré-congrès se justifient par le fait que le nombre actuel des membres statutaires du congrès s’élève à plus de 10 000 délégués, ce qui rend impossible la faisabilité d’un congrès efficace s’il doit se dérouler sur un seul site.
Les pré-congés éclatés se dérouleraient par département et par commune avec l’avantage de permettre à l’ensemble des militants, quelque soit le lieu où ils se trouvent de prendre part au débat démocratique que nous voulons instaurer aussi bien sur le thème que sur toutes les questions qui méritent d’être débattues.
S’agissant du congrès lui-même, je propose qu’il se tienne à Abidjan, du 3 au 5 octobre 2013.Je propose le thème ci-après : « Le PDCI-RDA face aux nouveaux défis : renouveau, rajeunissement et renaissance » (...).

Henri Konan Bédié.