Afrique: L'exemple de coopération touristique entre la Côte d'Ivoire et la RD Congo à promouvoir

Par Ivoirebusiness/ Débats et Opinions - L'exemple de coopération touristique entre la Côte d'Ivoire et la RD Congo à promouvoir, Par Dapa Donacien.

Yves Bunkulu, Ministre du Tourisme de la République démocratique du Congo.

A la clôture du 1er forum mondial de l’Organisation Mondiale du Tourisme (OMT) sur l’investissement touristique en Afrique, le 21 février 2020 à Abidjan, 140 projets ont été présentés aux investisseurs d’Afrique, d’Asie et d’Europe pour des intentions de financement qui s’élèvent à 1320 Millards de francs CFA.

Ce forum qui a réuni plus de 700 acteurs de l’industrie touristique avait pour objectif de promouvoir les investissements pour le développement et la valorisation du tourisme sur le continent.

Parmi la kyrielle d'invités VIP, s'il y'a une personnalité qui aura marqué le diner gala de clôture dans la somptueuse salle des congrès du Sofitel Hôtel Ivoire d'Abidjan, c'est bien M.Yves Bunkulu, Ministre du Tourisme venu tout droit du réputé laboratoire africain de danses urbaines, j'ai nommé la République Démocratique du Congo.

J'en étais si fier d'autant plus que mes études approfondies m'ont localisé ce territoire d'Afrique central comme le point de migration préhistorique du peuple Kolango auquel j'appartiens. Ce qui va suivre n'est donc point péjoratif mais plutôt la traduction de l'adage selon lequel le tabac ne peut jamais finir dans la tabatière. Le ministre en authentique congolais nous fait rappeler ce jour-là les deux talentueux noms de la danse congolaise: Koffi Olomidé et Fally Ipupa.

Le temps de quelques pas de danse en compagnie du Secrétaire général de l'OMT et de l'ensemble des ministres présents en provenance de nombreux pays, le podium s'est transformé en une piste de vedettariat musical totalement sous contrôle exclusif du Ministre Bunkulu, au bon plaisir de son complice ivoirien le Ministre Siandou Fofana du Tourisme et Loisirs, organisateur en chef du 1er forum mondial de l’Organisation Mondiale du Tourisme (OMT) sur l’investissement touristique en Afrique.

Le test réussi avec brio à Abidjan aux côtés de son homologue ivoirien , où il a capté les regards des sommités du tourisme mondial, le collaborateur du Président Félix Antoine Tshisékédi Chilombo,va implémenter la bonne prise à Kinshasa où il organisera dix mois plus tard le 1er Salon International du Tourisme corollaire du Salon International d'Abidjan, devenu une tradition.

Le plan directeur du Tourisme ( plan stratégique) dénommé "Vision Sublime Côte d'Ivoire", a sans doute également donné des idées... En effet, la star d'un jour soulevant les foules au Sofitel Hôtel Ivoire a initié l'élaboration d'un plan directeur adapté au contexte congolais, avec en bonne place, la Route des Esclaves, comme circuit. Bien sûr avec l'appui de l'OMT comme en Côte d'Ivoire.

S'agissant de la Côte d'Ivoire, il faut le dire avec amertume. La COVID 19 a infligé un vilain coup au moment où les acteurs ivoiriens du tourisme, de l'hôtellerie, amorçaient l'envole en orbite au moyen du plan sublime Côte d'Ivoire, après avoir promu et inscrit de fort belle manière la destination Côte d'Ivoire à Dubai puis à Hamboug juste avant cette pandémie.

L'inspiration du tourisme congolais à partir de l'exemple ivoirien en pleine mutation devrait constituer un motif de satisfaction en vue d'un réarmement moral des acteurs à tous les niveaux de la chaîne des valeurs.

Dans cette dynamique de repositionnement enclenché de la promotion touristique, il faut saluer l'ingéniosité de la jeunesse du zanzan, région du patron tourisme et des loisirs. Il s'agit bien de l'essor des festivals Todjo,un concept Koulango de restauration, unique en son genre et objet de curiosité. Il ne se passe plus de week-end sans que les cadres de la classe moyenne ne sortent des agglomérations urbaines (Bondoukou-Abidjan et bien d'autres villes à l'intérieur du pays ) pour des excursions récréatives en campagne aux alentours desdites villes autour d'une partie de Todjo.

Le Todjo est un festin à l'origine qui se mange au champ et est entièrement cuisiné par le genre masculin.

C'est ainsi une occasion pour l'homme de montrer de la tendresse et du romantisme à la femme. C'est lorsque tout est prêt que la femme est invitée à se restaurer. Le Todjo se mange généralement en groupe suivi d'un temps de repos sous l'ombre des feuillages de grands arbres.

Foutou d'igname + viande d'une abondance exagérée + Sauce chaude faite avec des ingrédients 100% bio -Vin de palme. NB: l'accent est mis sur son caractère bio excluant les huiles en dehors de l'huile contenue dans la viande.

De plus en plus, le todjo fait tendance et s'affirme comme une spécialité ivoirienne en plus de l'attiéké.

Si l'attiéké a été labellisé en Chine et au Burkina Faso par manque de vigilance des autorités ivoiriennes, cette inquiétude est pour l'instant écartée dans la mesure où le todjo n'est pas seulement un menu, mais bien plus, un état d'esprit convivial. Pour dire vrai, à moins d'être foncièrement individualiste, le todjo, cultive à souhait l'esprit de groupe. Lorsque l'intéressé est seul, il y renonce quelquefois pour rentrer à la maison.

Nul doute que la prochaine invitation en Côte d'Ivoire du ministre Yves Bunkulu, c'est à Bunduku où le Ministre Fofana Siandou et son sympathique hôte se réuniront autour d'un Todjo.

Une manière de dire que malgré le coup porté par la COVID, la vision Sublime Côte d'Ivoire est épousée par la jeunesse ivoirienne,qui réagit à son rythme et avec les moyens de bords.

La coopération Sud/Sud peut se dérouler à travers le partage des cultures et modes de vie pour s'étendre sur des domaines plus techniques et ambitieux.

Par exemple, tandis que la RDC reprend en interne le circuit touristique "Route des Esclaves", concept emprunté à la vision touristique de la Côte d'Ivoire, notre pays pourrait s'inspirer du plan stratégique et révolutionnaire de concession de l'exploitation minière en République Démocratique du Congo inspiré par le président Joseph Kabila et endossé par l'actuel président.

Avec le changement des fréquences de la mobilité des personnes et des biens entre les pays du Nord et ceux du Sud, du à la COVID, ne faut-il pas plutôt amplifier la coopération Sud/Sud ?

C'est le prix à payer pour la survie de l'industrie touristique, hôtelière (hébergement et restauration) et des loisirs des pays africains.

Par Dapa Donacien, Bunduku, Côte d'Ivoire

Email:dapadonacien@gmail.com