ADRESSE À MONSIEUR SYLVAIN OURETO, PRÉSIDENT PAR INTÉRIM DU FRONT POPULAIRE IVOIRIEN

C’est avec le mot camarade que je m’adresserai à toi tout le long de ma note. Car, c’est ainsi que nous, membres du FPI, nous appelions. Cela

C’est avec le mot camarade que je m’adresserai à toi tout le long de ma note. Car, c’est ainsi que nous, membres du FPI, nous appelions. Cela

nous avait permis de voir la simplicité; disons la modestie qui caractérisait nos aînés-dirigeants. Cette humilité véhiculée par le mot ‘camarade’ avait fait du FPI le parti de tout le monde, sans exception. C’était le moment où il nous a été dit à plusieurs reprises que les décisions du parti viendraient de la base pour être amplifiées par la direction du parti. Ha, que les années passent vite, trop vite j’allais dire et que certains hommes et des femmes profitent du silence ou encore du respect du peuple, plutôt de la ‘base’, pour traiter celle-ci comme un con. Mes excuses si tu penses, camarade, que quelques mots, au passage te touchent un plus. Mais, comme je refuse toujours d’abdiquer devant l’adversité, je me dois te dire les choses comme elles se présentent. Les encenseurs sont très nombreux. Ils t’ont déjà élevé au rang de roi à travers des lettres qui font rêver. Ces ‘enfants de chœur’ ont, en grande partie d’ailleurs, participé de notre chute et de ta venue malheureuse à la tête de notre parti, le FPI. Je serai direct parce que j’aime mon pays, la Côte d’Ivoire que tu as eu le privilège et la chance à diriger aux côtés du président Gbagbo sous les lampions du Front Populaire Ivoirien.
D’abord, je suis déçu du fait que ce soit toi qui, suite au kidnapping du président Gbagbo par les forces françaises et les éventreurs de Ouattara, prenne la tête du FPI. Ma déception est à plusieurs niveaux. A Soubré, ta région, par ta politique, tu as créé la chienlit. La division a continué jusqu'à l’arrestation du président Gbagbo, c’est-à-dire celui-là même qui t’a fait connaître en t’imposant à notre conscience. Même à Soubré, chez toi où tu n’étais que l’hombre de toi-même, il a fallu les interventions répétées du président Gbagbo pour te faire connaître à la population qui t’a accepté comme une pilule amère au nom du respect dû au président Gbagbo. La zizanie que tu as semée à Soubré avec ta gestion calamiteuse du bien public a mis le président Gbagbo en minorité dans cette zone. Les votants, militants du FPI et sympathisants du président kidnappé, sont restés à la maison lors des élections présidentielles 2010. Et, bien avant les élections, peux-tu dire honnêtement que tu as fait ta campagne à Soubré ? Soubré a été une zone où le taux des inscrits était très bas. Pourquoi ? Tout simplement parce qu’avec ta politique qui a eu pour conséquence la bipolarisation de Soubré, les votants t’ont attendu vainement pour leur dire quelle direction suivre. Des villages entiers de plus 5000 à 10.000 adultes n’ont eu que 20 à 50 inscrits. Tu te battais pour conserver ta place du ‘boss’ de la région. Des millions de francs confiés à toi pour le développement de ladite région que tu présidais ont été engloutis dans une simple toiture d’une seule école. Et cette question, je l’ai posée à madame Marie-Odette Lorougnon lors de son passage à Londres. Mais, comme manger avec le président d’une république ne fait pas forcement de vous un sage comme lui, madame la députée d’Attiékoubé a vu en mon intervention la colère ‘d’un autre frustré qui souffrait du fait qu’il n’avait pas droit au gâteau FPI’. Madame la députée a même soutenu que le problème qui se posait à Soubré avait été réglé et qu’elle était de l’équipe qui a tout mis en place pour que tout se passe bien pour l’enfant de Koudou à Soubré dans les prochaines élections. Le constat me dit que de madame la députée à toi-même, vous faites partie de tous ces mange-mil qui ont noyé non seulement la politique du président Gbagbo, mais vous êtes entièrement responsables des malheurs qui frappent notre parti, nos militants, nos sympathisants et toute la Côte d’Ivoire. Vous avez caressé le président Gbagbo dans la sens du poil avec du miel au lieu de lui dire la vérité. Ne dit-on pas que ‘la vérité rougit les yeux mais ne les casse pas’ ? Un bon collaborateur, à mon sens, est celui qui dit la vérité à son patron. Vous allez payer, tous et toutes, sur l’autel de l’histoire de notre pays ruiné de votre haute trahison. Vous n’avez pas aidé avec honnêteté le président Gbagbo dans son rêve : donner au noir sa dignité. Tu fais partie, dûment, de la chute de Gbagbo. Tu es l’un de ceux qui ont construit la muraille de fer qui a transformé le président Gbagbo en un président inaccessible. De l’homme ouvert aux critiques, tes alliés et toi l’avez transformé en un moine, voire une momie. En un mot, tu fais partie des menteurs qui ont trahi le président Gbagbo dans le seul but de s’engraisser. Tu es l’un des chefs prébendiers qui, au lieu de porter la contradiction au président Gbagbo pour que son pouvoir et sa politique de libération de la Côte d’Ivoire deviennent une réalité, l’ont tout simplement et bonnement poignardé dans le dos. Le bilan, en dépit de vos acrobaties, nous le ferons au sein du parti et les responsabilités seront situées et punies par tous les moyens. Les vestes de chef que tu portes malgré toi, ne pourront pas arrêter le cours de l’histoire de notre parti auquel, comme des ‘akpanis*’, tes amis et toi êtes venus vous accrocher au moment où la graine a commencé à murir. Où étais-tu entre 1988 et 2000 et même au-delà? Quel acte concret as-tu posé à Soubré pour le compte du FPI? Rien.
Ensuite, un chef est quelqu’un qui a certains atouts qui lui permettent d’être écouté, suivi et respecté par sa ‘troupe’. J’ai personnellement passé des nuits blanches pour trouver ce genre de forces en toi depuis ta prise de pouvoir au FPI. Le résultat ? Nul. Au contraire, tu te perds dans les contradictions. Tu es l’un de ceux qui refusaient de rentrer en contact avec le PDCI lorsque Mamadou Koulibaly le souhaitait après l’enlèvement du président Gbagbo par les colons français et leur élève Ouattara. Que constatons-nous ? Après le départ de monsieur Koulibaly, tu as conduit une’ forte’ délégation FPI qui est allée voir monsieur Bédié, le collaborateur de monsieur Ouattara l’éventreur des Ivoiriens. Monsieur Bédié, revanchard, en a profité pour vous ‘laver’ comme un linge sale. Il vous a rappelé que le FPI a été complice dans sa chute parce que son premier dirigeant d’alors, le président Gbagbo n’avait pas condamné l’acte des militaires en décembre 1999. Ce dernier, aveuglé par la haine, a oublié que c’est le président Gbagbo, le Cicéron africain, qui est allé le chercher au bord de la Seine pour le loger, laver et blanchir au bord de la lagune Ebrié. Monsieur Bédié vous a également fait savoir sa colère par rapport au fait que le président Gbagbo et son parti aient encouragé la création du RDR sous Djégny Kobena et aient écrit les textes de ce parti pour diminuer la force et la présence du PDCI sur le territoire ivoirien. Il n’a pas non plus omis de vous dire que le président Gbagbo l’a minimisé en formant le ‘Front Républicain’ avec monsieur Dramane Ouattara…Aujourd’hui, comme monsieur Koulibaly l’avait dit suite à ma note à lui (voir dans les colonnes de : ivoirebusiness.net), tu ne trouves même pas importante la libération de ton ‘sorteur du trou’ (je parle ici comme monsieur Boigny qui aimait infantiliser et insulter les Ivoiriens qui, bizarrement applaudissaient devant tous les abus de cet autre nain que la France nous a impose a une certaine époque) comme condition première a poser par l’éventreur Dramane si l’on doit parler de réconciliation. Certes, tu fais quelques sorties pour montrer que tu as du tonus. Sinon, le fond est totalement vide. Alors, je me demande pour quoi ta clique et toi continuez de parler du départ de monsieur Koulibaly comme une trahison lors que tu es en train de faire ce qu’il avait proposé lorsqu’il assumait le rôle qui est le tien aujourd’hui à la tête de notre parti ? Etait-ce par jalousie ou parce que tu penses mieux faire, toi, plus que monsieur Koulibaly ?
Enfin, malgré les injures et la haine de monsieur Bédié envers le FPI et le président Gbagbo, encore toi, camarade, tu te permets de trainer le parti, notre parti, le FPI, dans la boue de Daoukro en déclarant monsieur Bédié comme ‘une icône’ capable de recevoir le ‘Prix Alfred Nobel de la Paix’. Comment peux-tu dire, penser, voire même rêver un jour et dire que le FPI soutient monsieur Bédié qui a vendu notre terre à monsieur Dramane pour nous assassiner crapuleusement, dans son rêve de voir son nom sur la liste des postulants. Vraiment, monsieur Koudou Laurent Gbagbo est vraiment loin. Est-ce parce que le lion s’endort qu’il faut laisser les gosses jouer avec sa barbe ? Vraiment, camarade, tu n’es pas de la maison. Déclarer monsieur Bédié comme ‘une icône’ quelconque est en soi-même un crime. Si tu peins monsieur Bédié comme ‘une icône’, tu es un criminel au même titre que lui. Si le président Gbagbo est inculpé pour ‘crimes économiques’ par l’allié de Bédié, Bédié lui-même devrait être en prison depuis des décennies pour le même crime au moins. Je t’invite, camarade, à réviser tes leçons d’histoire pour savoir ce que monsieur Bédié a commis comme crimes en Côte d’Ivoire. Ta politique de ‘survie’ ou de ‘reddition’ confirme que tu n’es pas celui qui doit conduire les devants de notre parti. Tu n’as pas le minimum pour nous diriger.
Au FPI, il faut absolument un bilan pour avancer. Nous devons accepter nos erreurs, nos points faibles et forts. Les traitres seront expulsés de nos rangs. Il faut un congrès pour élire notre leader. Car, avec toi, c’est la mort du FPI. Il faut un congrès pour que les institutions de notre parti soient revues, révisées et même changées si cela s’avère nécessaire. Nous devons lutter autrement. Nous avons en face un assassin qui tue sans sommation. La France soutient monsieur Dramane dans ses assassinats et l’occident applaudit devant notre malheur. Réfléchissons et opérons autrement avec un nouveau leader élu par la vraie base.

SYLVAIN DE BOGOU
Auteur de ‘Unfinished Symphony’ (Songs in Memory of E.D. Gbale)
*Akpani : la chauve-souris.