Abel Naky, président du Cri panafricain : "J’invite tous les ivoiriens, africains et européens, le 13 août prochain à une grande levée de fonds, au profit des victimes de la guerre en Côte d’Ivoire"

Le 11 août 2011 par IVOIREBUSINESS - Abel Naky bonjour ! Dans quelles circonstances s’est déroulée la marche du 07 août dernier de la place du Trocadéro à la place Victor Hugo ?

AN : Nous avons appelé tous les ivoiriens, tous les africains et toutes les grandes associations à manifester ce jour là. Il y avait les associations du monde noir, les associations arabes et les associations caribéennes.
Le 07 août est une date symbolique pour nous car du 07 août 1960 au 07 août 2011, cela fait 51 ans que la Côte d’Ivoire est sous la tutelle de la France.

A droite: Abel Naki, président du Cri panafricain.

Le 11 août 2011 par IVOIREBUSINESS - Abel Naky bonjour ! Dans quelles circonstances s’est déroulée la marche du 07 août dernier de la place du Trocadéro à la place Victor Hugo ?

AN : Nous avons appelé tous les ivoiriens, tous les africains et toutes les grandes associations à manifester ce jour là. Il y avait les associations du monde noir, les associations arabes et les associations caribéennes.
Le 07 août est une date symbolique pour nous car du 07 août 1960 au 07 août 2011, cela fait 51 ans que la Côte d’Ivoire est sous la tutelle de la France.

Vous voulez donc dire que la Côte d’Ivoire n’est pas indépendante ?

AN : La Côte d’Ivoire n’a jamais été indépendante, et cela nous a été prouvé le 11 avril dernier lorsque le Président Laurent Gbagbo, démocratiquement élu par le peuple de Côte d’Ivoire, a été kidnappé par la force française Licorne.
Nous avons donc appelé le 07 août dernier à une marche pacifique et silencieuse. Silencieuse parce que depuis le 28 novembre 2010, lorsque le bicéphalisme a été crée en Côte d’Ivoire par la communauté internationale avec l’appui de Nicolas Sarkozy qui voulait nous imposer Alassane Dramane Ouattara à la tête de la Côte d’Ivoire, il y a eu des morts. Et ça s’est accentué le 11 avril où beaucoup de civils sont tombés sous les bombardements des troupes françaises présentes en Côte d’Ivoire.

Justement la marche du 07 août dernier n’a pas été pacifique et silencieuse ? Il y a eu beaucoup de bagarres entre policiers français et patriotes ivoiriens ! Que s’est-il passé ?

AN : Nous, nous avons fait une marche pacifique et silencieuse. Par contre la police française est rentrée dans une logique de provocation. Ils sont venus directement sur notre groupe électrogène et l’ont arrêté. J’ai parlé avec le responsable de la police qui m’a dit que ses éléments sont arrivés parce qu’ils ont pensé qu’on était en train de prendre de l’essence pour brûler.
Moi je voudrais dire à Nicolas Sarkozy que si on veut brûler la France, on va la brûler. Parce que lui quand il a brûlé la Côte d’Ivoire, il n’a pas demandé de permission à qui que se soit.
Nous aujourd’hui, s’il ne nous laisse pas manifester pacifiquement et exprimer notre indignation face à l’occupation coloniale en Côte d’Ivoire, il nous trouvera en face.
Qu’il regarde un peu Londres ! C’est des jeunes de 12 ans, d’autres même ont 7 ans, qui manifestent, car le monde entier en a marre de ce qui se passe aujourd’hui. Le nouvel ordre mondial, tout le monde en a marre. Donc nous, on était dans une logique de marche pacifique et Nicolas Sarkozy a envoyé ses éléments pour perturber la marche pacifique que nous avons organisée le 07 août pour commémorer nos morts et dire que la Côte d’Ivoire n’a jamais été indépendante.

Qui a lancé les premiers coups de poing, c’est les policiers ou les manifestants ?
AN: Ce sont les policiers qui ont lancé les premiers coups de poing. Et nous avons les images, toutes les images sur cette marche.

On vous a arrêté au cours de manifestation. pourquoi ?

AN: Nous avons été arrêtés avec la responsable du front populaire parce qu’ils ont pensé que tous les mots d’ordre viennaient de moi en tant que président du Cri panafricain.
Ils ont voulu neutraliser la tête, le leader pour mettre fin à la manifestation, afin que les gens puissent se disperser. Or c’est l’erreur qu’il ne fallait pas commettre. Il ne faut pas toucher à celui en qui les gens placent leur confiance. Car tout le monde est venu pour réclamer ma libération.

Vous appelez le 13 août prochain à un dîner Gala pour récolter des fonds. C’est une première pour des patriotes habitués à battre le pavé ?

AN: Le 13 août prochain, ce n’est pas un dîner gala ! C’est une levée de fonds que nous organisons.
Parce que vu l’agression de la France sur la Côte d’Ivoire, la guerre qu’il y a eu en Côte d’Ivoire, beaucoup de personnes par millions sont sorties du pays de peur de se faire bombarder. Ces dernières sont aujourd’hui dans des camps de réfugiés. Il est difficile pour elles de pouvoir joindre les deux bouts.
Nous organisons le 13 août, une soirée de levée de fonds que nous appelons « Grande soirée de solidarité » pour venir en aide à nos frères qui souffrent dans des camps de réfugiés au Togo, au Ghana, au Benin et au Liberia.
Là, on appelle toutes les bonnes volontés, tous ceux qui pensent qu’il est aujourd’hui important d’aider les ivoiriens, tous ceux qui pensent que ce qui se passe en Côte d’Ivoire n’est pas normal, tous ceux qui ont la compassion des personnes qui sont sorties et qui vivent dans des conditions dérisoires et précaires, le 13 août 2011 de 21h à l’aube au 29 rue, Sadi Carnot M° Aubervilliers-Pantin quatre chemins ligne N°7, pour faire parler leur coeur.

Combien de fonds croyez-vous pouvoir lever cette nuit là ?

AN: Nous faisons confiance à tous nos adhérents que je salue au passage, et qui ont toujours eu la main sur le cœur pour des actions nobles comme celles là.
Je salue aussi tous ceux qui ont cru aux messages et aux mots d’ordres du Cri panafricain depuis le 11 avril dernier, jour de l’enlèvement du Président Gbagbo par la France en son palais. Ils sont massivement sortis ce jour là et ont pris leurs cartes d’adhésion du Cri panafricain.
Nous comptons sur tous les ivoiriens, sur tous les africains et les européens qui nous soutiennent aussi.
Nous prenons toutes sortes de dons à cette soirée. Des habits, des médicaments, de la nourriture, mais surtout de l’argent pour aider nos frères. Parce que tout ce que nous allons récolter, il faudra les transporter par conteneurs et ça nécessite de l’argent.

Beaucoup d’exilés se plaignent de ne jamais rien recevoir pourtant de l’argent est collecté par beaucoup d’associations en leur nom ?

AN: Il faut savoir qu’au niveau des réfugiés il y a plusieurs camps et plusieurs contacts. Les gens sont en contact avec diverses personnes.
Ceux qui sont par exemple au Ghana et qui ont reçu une aide de la part de Paris seront heureux. Par contre ceux qui sont au Togo n’auront rien reçus.
Nous au Cri panafricain, nous n’avons jamais fait de levée de fonds. Le 13 août prochain sera notre première levée de fonds en faveur des réfugiés ivoiriens. Et nous irons jusqu’au Ghana pour le leur remettre en mains propres et voir les conditions dans lesquelles ils vivent.
Jusqu’à présent, nous avons demandé des contributions pour faire nos manifestations. C’est ce qui nous permet de louer le matériel pour les manifestations que nous organisons.

Est-ce le 13 août prochain, une levée de fonds du Cri panafricain seul ?
Non, ce n’est pas une levée de fonds du Cri panafricain seul. Nous l’organisons avec toutes les autres organisations à savoir le FPI, le CRD, le CURCI, le COPACI, l’UMAD, le COJEP, Génération patriotes, Les Femmes Patriotes, le CODESCI, et tous les autres mouvements qui n’ont pas été cités et que nous citerons le 13 août prochain.

Quels sont les artistes invités ?
On aura la présence de Gadji Celi, De John Yalley, de John Jay, et de toute une pléiade d’artistes que vous découvrirez à la soirée.

Propos recueillis à Paris par Christian Vabé