3e mandat illégal de Ouattara : Une ivoirienne interpelle des Elus français et Européens. Le Député Fabien Roussel saisit Macron

Par Ivoirebusiness/ Débats et Opinions - 3e mandat illégal de Ouattara. Une ivoirienne interpelle des Elus français et Européens. Le Député Fabien Roussel saisit Macron.

Fabien Rousse, Député français GDR de la 20ème circonscription du Nord.

Madame la députée, Monsieur le député // Madame la sénatrice, Monsieur le sénateur,

Objet : Lettre ouverte portant sur la violente crise politique que connait actuellement la
Côte d’Ivoire.

Depuis Paris, une ivoirienne a interpellé des députés français dont Olivier Faure, Jean-Luc Mélanchon, Fabien Roussel, Marine Le Pen, Frédérique, puis le sénateur, M. Pierre Laurent sur le viol de la constitution par M. Alassane Ouattara qui emprisonne ses opposants et massacre son peuple dont le seul tord est d'exiger le respect de sa constitution.
Suite à cette interpellation, des députés comme Fabien Roussel ont réagi et ont écrit au président Emmanuel Macron pour l'interpeller.
Sa lettre ouverte a été également adressée à une dizaine de députés européens.

Ci-dessous, le texte intégral de sa lettre ouverte de la franco-ivoirienne Léonie Monginou:

Ile de France, le jeudi 19 novembre 2020

Imposé en 2011 par la France, sous la présidence de M. Nicolas Sarkozy, M. Alassane
Ouattara accède au pouvoir en Côte d’Ivoire avec l’assentiment de l’ONU, de l’UA, de la
communauté internationale et avec la participation active et l’approbation de grands
responsables politiques ivoiriens tels M. Henri Konan Bédié et M. Soro Guillaume.

Ce concert d’actions coordonnées a permis que M. Alassane Dramane Ouattara brigue deux mandats
présidentiels successifs de 2011 au 30 octobre 2020 inclus. S’il n’avait pas eu le pouvoir
n’aurait-il pas mis le feu en Côte d’Ivoire, lui à qui l’on a toujours prêté les propos suivants « la
Côte d’Ivoire sera à feu et à sang si je n’ai pas le pouvoir ». Il a le pouvoir, mais le pays ivoirien
n’est-il pas à feu et à sang ? Ne serait-il pas en vérité si l’on s’hasarde fortement à le dire le
pyromane ?

À l’heure où les réseaux sociaux sont incontournables et à l’heure où les informations
se propagent en un clin d’œil et en quelques clics, nous voyons et nous comprenons ce qui se
passe ailleurs, dans d’autres pays. Aujourd’hui, la Côte d’Ivoire traverse une crise politique
dont les racines s’originent dans les crises successives survenues depuis 2002. En dépit des
résolutions onusiennes visant à apporter la paix, on déplore de nombreux morts dont la
responsabilité a été principalement imputée au clan politique des vaincus, le FPI, laissant l’autre
camp vainqueur, le RHDP sans réelles poursuites judiciaires ni sur le plan international ni sur
le plan national, excepté quelques boucs émissaires.

La justice des vainqueurs a conduit de facto
à placer en prison, à la CPI, Messieurs Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé, des hommes
politiques ivoiriens renommés. Que d’injustices et que de violations des lois ivoiriennes !
Bafouant et piétinant la constitution ivoirienne, le clan RHDP, en la personne de M. Alassane
Ouattara se maintient de force au pouvoir en 2020 et reproduit de ce fait les mêmes maux qui
ont rongé la Côte d’Ivoire en 2010 et fait couler tant de sang. En tant que citoyens d’une nation
et aussi citoyens du monde pouvons-nous fermer les yeux sur les injustices et toutes sortes
d’atrocités commises dans ce pays par ce régime sans réagir ?

Aujourd’hui, nous savons que de fortes tensions agitent la Côte d’Ivoire depuis la
déclaration de M. Alassane Dramane Ouattara, en date du mois d’août 2020, de briguer un
troisième mandat en tant que président de la république ivoirienne. Par ce fait, il viole
ouvertement la constitution ivoirienne en son article 55 qui prohibe de briguer un troisième
mandat. Une forfaiture que la France et le reste de l’UE, l’ONU, l’UA et la CEDEAO
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demandent au peuple ivoirien d’avaler sans sourciller. En ce qui concerne la France quelle
position adopte-t-elle, au travers des paroles et actes de M. Jean-Yves le Drian ? Quelle
couleuvre veut-il faire avaler continuellement aux élus du parlement et du sénat français et aux
Ivoiriens ?

Cher.e. élu.e ne soyez pas dupes concernant la posture qu’épouse M. Jean-Yves Le
Drian. Il tente de justifier l’injustifiable en Côte d’Ivoire. En effet, le ministre des Affaires
étrangères explique sans remord aucun que la mort du dauphin de M. Alassane Dramane
Ouattara, M. Gon Coulibaly, survenue à quelques jours avant les élections du 31 octobre, ouvre
sans contredit les portes de la haute magistrature à M. Alassane Dramane Ouattara pour une
troisième mandature. Le ministre noie le poisson en alléguant qu’il n’est pas à même
d’interpréter les lois de la constitution ivoirienne, mais en même temps il laisse entendre qu’il
y a plusieurs interprétations de la constitution ivoirienne.

Aucun constitutionnaliste renommé
de chaque pays du monde ne peut valablement défendre cette thèse bancale et dénuée de toute
logique et de tout fondement. De surcroît, le ministre des Affaires étrangères veut nous
endormir en arguant d’une nouvelle constitution en Côte d’Ivoire. Dans un tel cas, l’opposition
et le peuple ont-t-il été convoqués pour donner tour à tour leur approbation ? De son palais
présidentiel, M. Alassane Dramane Ouattara, accompagné de ses ministres et des députés acquis
entièrement à sa cause auraient-ils conçu une nouvelle constitution et république échappant à
la totale connaissance des Ivoiriens ?

M. Jean-Yves Le Drian persiste et signe dans ces postures
et opinions particulièrement dangereuses pour la démocratie ivoirienne. Si l’on reproche aux
opposants ivoiriens d’être extrêmement tatillons et rigides dans le commentaire rigoureux de
l’article 55 de leur loi fondamentale ne faudrait-il pas appliquer le même raisonnement, la même
logique dans l’interprétation de la constitution française en son article 6 ? Que stipule à cet effet
l’article 6 de la loi fondamentale française ?

« Le Président de la République est élu pour cinq ans au suffrage universel direct.
Nul ne peut exercer plus de deux mandats consécutifs.
Les modalités d'application du présent article sont fixées par une loi organique. »
Pourrait-on valablement défendre que l’article 6 de la constitution française peut faire
l’objet de plusieurs interprétations et permettre qu’un président français puisse briguer trois
mandats successifs ? Quel élu français approuverait une telle ineptie ?

Quel citoyen français
accepterait que la constitution de son cher pays fasse l’objet d’une flagrante violation et
d’interprétations fantasques ? Lequel d’entre les Français agréerait une telle bouffonnerie ?
Lequel d’entre les Français se contenterait sans réagir d’une telle galéjade alors que, par le
passé, des citoyens français sont morts, en grand nombre, pour que ne ressurgisse jamais plus
la royauté avec ses dérives, ses maux et ses douleurs ? Lequel d’entre les Français voudrait voir
mourir la démocratie obtenue avec ses privilèges et ses devoirs au prix des larmes et du sang ?
Lequel d’entre les Français ?

Refusant le viol de la constitution, l’opposition ivoirienne toute entière a sans cesse
averti, interpelé à maintes reprises M. Alassane Dramane Ouattara sur ce coup de force qui, je
vous l’affirme, est anticonstitutionnel. L’opposition désire nouer un dialogue inclusif avec
toutes les forces vives en vue d’œuvrer à la paix civile. Tous ses efforts ont été balayés du revers
de la main par M. Alassane Dramane Ouattara et son clan, le RHDP. Pis encore, à l’issue d’un
simulacre d’élections présidentielles le 31 octobre où la quasi-totalité de l’opposition ivoirienne
s’est abstenue, M. Alassane Dramane Ouattara a été proclamé par la CEI et le conseil
constitutionnel président de la république ivoirienne, avec un score à en faire pâlir plus d’un
postulant à la mandature suprême, celui de 94, 27 % des voix avec un soi-disant taux de
participation de 53,90 %. À s’y méprendre est-ce véritablement une victoire écrasante ? Or,
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vous conviendrez avec moi que ce taux de participation est faussé et a même été revu à la baisse,
estimé à 10% voire moins de 10%. Quid de l’impartialité de ces deux institutions ivoiriennes !
Qui peut croire au score de 94, 27% lorsque la quasi-totalité de l’opposition s’est abstenue, à
l’exception de KKB qui s’est maintenu ?

Des élections présidentielles crédibles et valides ?
L’opposition, exclue volontairement du scrutin, a logiquement invité les Ivoiriens au boycott.
Ceux-ci, massivement pour ne pas dire tous comme un seul homme ont suivi le mot d’ordre de
l’opposition, le boycott.

Oui, j’ose le dire 90% d’Ivoiriens n’ont pas participé au vote si l’on
s’en tient au nombre de votants. Alors, comment le clan RHDP peut-il prétendre avoir obtenu
un tel score et un tel taux de participation ? Comment aurait-il pu gagner ces élections ?
Arithmétiquement parlant est-ce possible ? Peut-on à ce point piétiner la loi d’un pays pour
rester au pouvoir ? Indubitablement c’est la pire farce électorale que l’histoire de l’humanité
retiendra comme un camouflet fait à l’opposition et aux 90% d’Ivoiriens.

Voudrait-on nous
faire passer des vessies pour des lanternes que l’on ne s’y prendrait pas mieux.
Le silence voire la gêne dans laquelle se drape, aujourd’hui, la communauté
internationale en dit long sur sa difficulté à véritablement trancher en faveur du respect de la
constitution ivoirienne et à défendre les Ivoiriens, afin que leur démocratie et leur constitution
soient respectées. Si les représentants élus de ces organisations internationales veillent
scrupuleusement au respect de chacune des constitutions en leur sein pourquoi en devrait-il être
autrement en Afrique, notamment en Afrique subsaharienne ?

Par ailleurs, la Côte d’Ivoire se distingue tristement par le sort réservé aux opposants
politiques. En effet, depuis 2011, la liste des personnalités politiques et militaires et acteurs de
la société civile emprisonnés ne cesse de croitre. La politique des vainqueurs en Côte d’Ivoire
a été implacable à l’endroit des nombreux opposants notamment du FPI.

Ceux-ci ont été
incarcérés. Et pour celles et ceux qui ont réussi à s’échapper, ils ont emprunté le chemin de
l’exil sans en avoir le choix. Pourquoi ont-ils été pourchassés, emprisonnés, torturés, contraints
à l’exil ? Tout simplement parce qu’ils ne partagent pas les mêmes idées que le pouvoir RHDP
en place. La justice des vainqueurs s’abat sur eux car leur tort principal est d’avoir exercé le
pouvoir politique avant 2011.

Quant aux opposants qui ont fait l’objet d’arrestation depuis 2011
à ce jour, ils l’ont été parce qu’ils continuent de défendre des idées que l’actuel pouvoir ne
partage pas et ne tolère pas. Force est de constater que depuis son accession au pouvoir, les
opposants ivoiriens continuent d’être pris en tenaille et d’être humiliés par ce dernier quand
vient le temps des élections. À cette même opposition traquée comme des bêtes, la communauté
internationale somme de ne pas troubler la paix, de ne pas user de violence, de se soumettre au
hold-up électoral, de tolérer l’intolérable !

Elle, l’opposition dont les seules armes sont la parole
et des moyens de lutte pacifiques comme les manifestations et ou la désobéissance civile.
Doit-on encore rappeler que la liberté d’expression, d’opinion que révèrent tant les
citoyens des pays occidentaux est également chérie en Afrique ? Faut-il encore ici pérorer sur
le fait qu’exprimer son opinion est un droit humain et que nul ne doit être inquiété, ni être
emprisonné à plus forte raison assassiné, décapité aux motifs qu’il défend son point de vue,
qu’il appartient à un parti politique différent, opposé au sien ?

Or la liberté d’opinion,
d’expression, droit universel et inaliénable, tant adulé et précieusement protégé dans les nations
occidentales s’avère pourtant dénié, piétiné et foulé aux pieds dans de nombreux pays africains
et en l’occurrence en Côte d’Ivoire. En effet, sur le continent africain, les acteurs de la société
civile et personnalités politiques et militaires qui osent exprimer leurs opinions, leurs
désaccords, sont sévèrement punis par le régime en place (intimidations, brimades, tortures,
mutilations, assignations à résidence, incarcérations, décapitations, assassinats…). De telles
conditions d’exercice du pouvoir en Afrique enfantent des tensions qui débouchent souvent sur
des fortes discordes communautaires, des guerres civiles, des tueries, voire des génocides et
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profitent encore et encore aux multinationales occidentales qui se frottent les mains et à
quelques élites politiques africaines qui s’engraissent à vue d’œil.
Regardez pour le reste ce qui arrive aux opposants depuis les élections présidentielles
du 31 octobre 2020 ? La plupart d’entre eux est incarcérée, excepté M. Bédié, anciennement
assigné à résidence et quelques autres leaders.

Une sanction que le pouvoir a assorti d’un blocus
de la résidence de Bédié dont la surveillance a été confiée à quelques membres de l’armée, une
armée expurgée et qui, malheureusement, se plie aux ordres du pouvoir. Une assignation levée
grâce aux nombreuses protestations et pressions ! Est-ce là le meilleur des mondes possibles
que bâtit le régime ivoirien actuel dans lequel il ordonne à tous les Ivoiriens sans exception de
vivre ? Or ce meilleur des mondes participe allègrement à l’exil massif des Ivoiriens qui
viennent en grand nombre trouver refuge en France.

Les Ivoiriens ne constitueraient-il pas
véritablement le troisième groupe le plus important d’exilés à côté des Afghans et des
Guinéens en France (cf. l’article dans paru Le Monde Afrique diaspora de M. Mustapha
Kessous du 14 mis à jour le 15 novembre novembre 2020) ? C’est à n’en pas douter, cher.e
élu.e, l’état de félicité dans lequel se prélassent ces chers ivoiriens ! C’est à n’en pas douter non
plus un pouvoir que les Ivoiriens sont sommés de plébisciter sous peine de répression ! La
France ne devrait-elle pas œuvrer fortement à l’instauration d’une véritable démocratie en Côte
d’Ivoire et éviter ainsi un exil massif d’Ivoiriens sur son territoire ? Quid d’une telle
immigration ? Que gagne la France à laisser perdurer une telle situation sociale, politique et
économique ? À qui profite l’exil des Ivoiriens ?

Cher.e élu.e que devient M. Affi N’Guessan, une des figures emblématiques de
l’opposition ? Est-il bien traité ? En avez-vous la preuve ? Quid de son état de santé ! Dans
quelles conditions est-il incarcéré ? Ne veut-on pas lui faire avouer de force des crimes et crier
encore plus fort au complot pour pouvoir justifier son incarcération ? Les avocats de M. Affi
N’Guessan ne savent pas où il est incarcéré ?

Dans quelles conditions sont emprisonnés les
autres opposants ? Quelles justifications seront-elles données par les autorités françaises,
notamment en la personne de M. Jean-Yves Le Drian au sujet de M. Affi N’Guessan, une des
grandes figures de la politique ivoirienne et des nombreux prisonniers politiques qui croupissent
dans les geôles ivoiriennes ? Un complot ourdi par M. Affi N’Guessan et ses acolytes
opposants ? Qui est en vérité le comploteur ? Les autorités françaises ne prennent-elles pas à
mon grand désarroi la parole du pouvoir ivoirien comme une parole d’Évangile ? Alors que
l’opposition est rudement maltraitée et tyrannisée, le pouvoir actuel, lui, jouit d’une excessive
liberté d’agir, d’aller et de venir. Il crie en prétendant que toute l’opposition a comploté, ce qui
lui a permis de justifier l’emprisonnement de M. Affi N’Guessan dans des conditions indignes
qui ne respectent pas son immunité parlementaire.

Pour affaiblir et décapiter l’opposition, unie
pour la première fois, le pouvoir actuel emprisonne la majorité de ses leaders et laisse un seul
opposant en liberté, M. Bédié. Quant aux autres opposants, pour éviter d’être emprisonnés,
molestés, torturés, ils ont fui leur pays. Est-ce à un tel régime que la France accorde son blancseing pour que ce dernier continue de régner ? Est-ce un tel régime que la France congratule
alors que des milices procèdent à des tueries, des décapitations sans que ces dernières ne soient
poursuivies ni emprisonnées ? Quid des décapitations à M’Batto comme celui de feu
N’Guessan Koffi Toussaint ! Qui consolera sa mère, son père et sa famille entière ?

Où ses
bourreaux, ses meurtriers se trouvent-ils ? Seront-ils comptables de ce crime ? Pour quelles
raisons ces milices découpent-elles des citoyens à la machette et assassinent-elles de simples
ivoiriens ? À qui profite le crime ? À qui profite donc le chaos ? À qui appartient ces machettes,
ces couteaux et ces armes ? Du reste, quels en sont les véritables commanditaires ? Pourquoi
ne sont-ils pas rapidement inquiétés par l’actuel régime et traduits en justice ? Que penser
aujourd’hui de la justice ivoirienne qui est, elle, si prompte à emprisonner les opposants ? Si ce
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pouvoir sait aisément traquer et retrouver des opposants en fournissant des preuves et motifs
farfelus comment le pouvoir échoue-t-il à trouver les milices ?
Pensez au grand désarroi de 90% d’Ivoiriens qui se sont abstenus. S’ils sont bâillonnés
et viennent les mains nues pour exprimer leur désapprobation que dire adonc de la communauté
internationale qui semble regarder les Ivoiriens se démener comme si elle assistait à un
spectacle exotique et macabre ! Quid de leur sort ?

Le régime ivoirien actuel va-t-il tous les
emprisonner afin qu’il n’y ait plus aucune opposition ? Seraient-ils les sacrifiés dudit régime
parce que tous contraints au silence ? Devrait-on rester sourd à leurs angoisses quotidiennes
résultant de la peur d’être décapités à leur tour ? Devrait-on alors rester sourd à leurs murmures,
à leurs gémissements, à leurs plaintes, à leurs larmes ? Le devrait-on ? Mais quelles
justifications M. Jean-Yves Le Drian assénera-t-il encore une fois devant les élus de la nation
française ?
Que penser d’un autre côté de la CPI si prolixe en 2010 qui se mure, aujourd’hui, dans
un silence coupable. Comment interpréter leur mutisme lorsque des Ivoiriens sont mutilés et
assassinés ? Il semble au demeurant que la CPI soit soudainement frappée de cécité
relativement aux meurtres d’Ivoiriens. Elle semble en outre frappée de surdité concernant les
larmes et gémissements des Ivoiriens endeuillés. Ce qui arrive aux Ivoiriens semble la laisser
de marbre. Son attitude me conduit à conjecturer que cette instance internationale est purement
et simplement partisane.

N’a-t-elle pas clairement choisi le camp de M. Alassane Dramane
Ouattara dont aucun d’entre eux n’a encore été inquiété ? Quel crédit le monde africain peut-il
valablement donner à une institution si partisane ? N’y aurait-il que des politiciens africains
véreux passibles de sanctions comparativement aux autres politiciens d’Europe ou d’autres
continents ? Quel bénéfice l’Afrique, notamment l’Afrique subsaharienne tire-t-elle s’il n’y a
pas d’égalité de traitement ? Les pires politiciens viendraient-ils exclusivement de ce
continent ? De là à déclarer que c’est dans leur gêne, leur ADN, il n’y a qu’un seul pas à
franchir ! Quant aux autres institutions de la communauté internationale, elles semblent
curieusement s’accommoder voire détourner leurs yeux au regard des violences qui agitent la
Côte d’Ivoire et par extension de nombreux pays africains dont les chefs d’État refusent de
céder démocratiquement le pouvoir. Or la règle adoptée par la quasi majorité des pays de la
CDEAO est l’interdiction de briguer un troisième mandat présidentiel.
En 2020, les autorités françaises se taisent, elles.

Elles deviennent ejusdem farinae
muettes. Ne sont-elles pas embarrassées, alors qu’elles étaient si loquaces en 2010 pour
crédibiliser le pouvoir de M. Alassane Dramane Ouattara et lui confier encore son blancseing en 2020 ? Je constate que la position de la France envers la Côte d’Ivoire n’a pas changé
en dix ans. Les présidents, Messieurs Nicolas Sarkozy, François Hollande et Emmanuel Macron
ont adopté la même position envers M. Alassane Dramane Ouattara. Une unanimité, je me
permets d’affirmer, qui pose question si tant est que l’on ait envie de réfléchir. Comme ses
prédécesseurs, le président de la république, M. Emmanuel Macron se range du côté du même
président de la république ivoirienne, M. Alassane Dramane. Il « semble » approuver la
réélection de M. Alassane Dramane Ouattara pour un troisième mandat alors qu’en même
temps, il « parait » désapprouver la réélection de M. Alpha Condé en Guinée et ne s’en cacherait
pas aujourd’hui.

Deux poids, deux mesures ! Je vous l’avoue sans ambages, le président de la
république française se trompe radicalement parce qu’il ne soutient pas un président en fonction
de sa capacité à respecter les principes démocratiques, la constitution, les droits et souhaits du
peuple africain. Quelle différence peut-on trouver entre ces deux présidents qui violent la
constitution de leur pays ? Pourquoi la France envers les pays de l’Afrique subsaharienne
adopte-t-elle une position continuellement à géométrie variable ?
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Quant au but final de ce pouvoir, n’est-ce pas de soumettre le peuple ivoirien coûte que
coûte ne fût-ce même au péril de leur liberté et de leur vie ? Car que vaut la vie d’un Ivoirien
et par extension même la vie d’un Guinéen, d’un Africain pour les puissants de la communauté
internationale ? Que vaut la vie d’un Ivoirien, d’un Africain lorsque les intérêts des grandes
sociétés européennes, notamment françaises en Côte d’Ivoire, en Afrique subsaharienne sont
menacés ?

La bonne attitude consisterait-elle à détourner le regard, laisser faire, laisser mater,
laisser tuer pourvu que les intérêts des Européens, notamment ceux des français y compris ceux
de l’élite actuellement au pouvoir en Côte d’Ivoire soient préservés. Quels sont les véritables
gagnants ? Quels sont les incontestables perdants ? Nous savons hélas que c’est au prix du sang
d’Ivoiriens que les intérêts des grandes sociétés françaises sont maintenus et protégés. Ce n’est
un secret pour personne ! Cher.e élu.e de la nation française allez-vous ne rien dire ?
Je me permets d’attirer votre attention entre autres sur l’« inaudibilité » de vos voix
tendant à réclamer des comptes sur cette mascarade électorale et l’audit des listes électorales
en Côte d’Ivoire. Cette forfaiture fait hélas le lit d’un contexte politico-social explosif. Dans
cette situation politique grotesque, M. Alassane Dramane Ouattara veut que tous les Ivoiriens
le félicitent pour son hold-up présidentiel ? Faut-il en rire à défaut d’en pleurer ? Quel crédit
accorder aujourd’hui à sa parole fluctuante alors qu’il a déclaré le cœur sur la main qu’il n’allait
pas se représenter une troisième fois ?

Non, M. Alassane Dramane doit céder le pouvoir afin de
faire respecter la constitution ivoirienne. Je le dis à haute voix en France, non à la violation de
ladite constitution et à ses interprétations les unes plus farfelues que les autres ubuesques visant
à justifier l’injustifiable ! Non ! Je vous le dis encore non !
Cher.e élu.e français, je vous demande instamment de vous saisir du dossier de cette
crise post-électorale qui, actuellement, secoue la Côte d’Ivoire. Car nous formons une
communauté d’êtres humains, de destins, de devoirs et aussi de droits qu’il ne faut pas piétiner
aux motifs que certains, notamment les Africains ne mériteraient pas que leurs lois
fondamentales soient respectées.

Cher.e élu.e, je vous demande d’exiger des comptes sur les crimes perpétrés par des
milices qui décapitent, tuent, pillent les Ivoiriens en toute impunité. Ne donnez pas entièrement
votre crédit sur des propos sans traces écrites venant des autorités françaises qui croient, me
semble-t-il, aveuglément aux paroles du pouvoir ivoirien.
Si la démocratie et votre constitution vous sont chères, elles le sont bien évidemment
pour les Ivoiriens. Nous devons toutes et tous veiller à ce que les lois fondamentales ne soient
pas violées quitte mêmement à fâcher nos amis. Si les Ivoiriens ont longtemps considéré la
France comme une nation amie, garante dans son rôle et son œuvre d’alliée pour que la
démocratie et la protection des lois constitutionnelles soient protégées en Afrique
subsaharienne, depuis 2010 à aujourd’hui le divorce entre les Ivoiriens et les Français n’est-il
pas en train d’être entériné au regard du passif de 2010 et de 2020 qui a permis d’assoir M.
Alassane Dramane Ouattara à la tête de l’État ivoirien ?

La France n’a -t-elle pas déserté son
poste de garante de la protection de la souveraineté des États et du principe de non-ingérence ?
N’a-t-elle pas franchi le Rubicon ? Mieux, la France, au travers de M. Sarkozy, président en
2010, a facilité l’accès au pouvoir de M. Alassane Dramane Ouattara en délogeant M. Gbagbo.
Ce n’est un secret pour personne. Quelques membres de l’opposition française s’en étaient
émus dont Madame Marine Le Pen. En 2010, les Ivoiriens ont été floués, en 2020, les Ivoiriens
sont de nouveau enfarinés et restent fort malheureusement les dindons de la farce de l’union
entre la France et la Côte d’Ivoire. Que penser à cet effet du déplacement de M. Alassane
Dramane Ouattara en France en septembre 2020 ?
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Depuis le mois d’août et ce jusqu’à la mi-novembre 2020, l’on a dénombré 85 ivoiriens
tués, pour les chiffres estimés au plus bas et 200 voire davantage pour autres les chiffres. Ce
n’est que le début du décompte macabre. Le 18 novembre, l’on comptait encore des morts et
de nombreux blessés. Attribuerait-on ces crimes sans mauvaise foi aucune aux opposants du
régime qui se saborderaient en commettant des actes aussi atroces ?

Que vaut alors la vie des
Ivoiriens pour qu’en France si peu d’élus s’en offusquent et s’emparent du dossier ivoirien ?
Faut-il combien de morts pour que l’on s’en émeuve au-delà des frontières ivoiriennes, afin que
leur loi fondamentale et leurs droits soient honorés ? Le menu proposé dans l’immédiat aux
Ivoiriens est assez copieux quoiqu’indigeste s’ils persévèrent à ne pas obéir : décapitations,
découpes d’Ivoiriens à la machette y compris jusque dans leur domicile par des microbes, des
milices de tous genres, emprisonnements des opposants, tortures, sévices. J’emprunterai ici
l’expression de M. Yves Thréard « la république des machètes sinon acceptez le troisième
mandat ! » évocatrice de la tragédie qui ébranle la Côte d’Ivoire. Ces actes criminels montrent
à voir le caractère prédateur et bestial d’un système à bout de souffle. Un tel système qui veut
se pérenniser se nourrit de la peur et de l’intimidation constantes de ses victimes. A cela s’ajoute
l’impunité lorsque les lois sont violées. Dans un tel contexte, la tentative d’incriminer
l’opposition est belle et toute trouvée.

Le pouvoir actuel ne va-t-il pas imputer ces désordres
aux opposants ? À écouter les membres du clan RHDP, tous les opposants qui ne pensent pas
comme eux et qui aspirent au respect strict de la constitution sont ceux qui saccagent,
décapitent, complotent, sèment le trouble. Voyons et soyons sérieux un instant ! Et si ce n’est
pas l’opposition qui commet alors ces odieux crimes ? À cette opposition ivoirienne coupable
de tous les maux ivoiriens, la communauté internationale la presse de rechercher le dialogue et
la paix, mais celle-ci ose à peine demander du bout des lèvres les mêmes recommandations à
M. Alassane Dramane Ouattara. Ladite communauté, notamment la CPI et le pouvoir ivoirien
en place et sa justice demandent-ils aux Ivoiriens brimés, molestés, humiliés, incarcérés de
souffrir en silence et d’obéir aux ordres illégitimes ?

Devant la communauté internationale et en particulier devant la France, M. Alassane
Dramane Ouattara arbore le comportement du bon démocrate, que dis-je, se montre à voir
comme le premier des démocrates que les Ivoiriens n’aient jamais connu à ce jour. C’est pour
cette raison qu’il doit briguer un troisième mandat ! Non et non pas de troisième mandat ! En
revanche devant les Ivoiriens, il adopte un tout autre comportement, une attitude contraire. En
effet, son pouvoir tient captif la justice qui agit selon le bon plaisir du président de la république
ivoirienne et des autres caciques du RHDP. Le bras armé du pouvoir est symbolisé en la
personne du procureur de la république, M. Adou Richard qui est sourd aux cris et aux pleurs
des familles ivoiriennes endeuillées, mais qui voit partout des actes séditieux commis par les
opposants.

Ce même procureur n’a pas non plus de réelles preuves contre les microbes, car rien
ne prouverait que de tels actes odieux soient commis par ceux-ci et ou par des milices. Ceux
qui affirment que les microbes tuent sauvagement et sèment la terreur sont assurément des
oiseaux de mauvais augure. Non dans le meilleur des mondes, en Côte d’Ivoire, il n’y a ni
prisonniers politiques, ni décapitations, ni tueries massives. Que l’on veuille nous prendre pour
des oies sauvages ou des personnes atteintes de crétinisme très élevé que l’on ne s’y prendrait
pas mieux !
Comment comprendre que ce président soit adoubé alors que la pauvreté gangrène la
société ivoirienne et qu’il n’a pas réussi à y remédier par une politique sociale plus dynamique ?
Que penser d’une croissance de 7% ou 6,5% en Côte d’Ivoire dans une telle situation de
pauvreté ? Cette croissance, qui fait sans doute pâlir les grandes puissances, ne profite en rien
à l’immense majorité de population ivoirienne, mais à une infime minorité de personnes. Dans
l’immédiat, ce n’est pas d’un métro dont les ivoiriens ont le plus besoin. Ils ont d’abord et avant
tout besoin de manger, de se vêtir, de travailler, de pouvoir scolariser leurs enfants, parents,
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d’avoir l’eau courante dans tous les endroits, l’électricité sans que les factures ne soient
singulièrement salées. Des besoins simples, élémentaires.

Quid du comportement des personnalités qui détiennent le pouvoir de force depuis
2010 ? De nombreux opposants ont été condamnés par ce régime prétextant que ces premiers
ont détourné des biens publics, mais qu’en sera-t-il pour ces nouveaux-maîtres du régime ?
Pourra-t-on dire sans manquer de s’étouffer que leur patrimoine n’a pas grossi démesurément
depuis 2010 ? Si M. Soro Guillaume et des membres de l’opposition sont accusés de
détournement de fonds publics eh bien la même règle ne devrait-elle pas s’appliquer à eux ?
Qu’en sera-t-il du patrimoine de chacun des caciques du pouvoir actuel, de leurs parents et alliés
qui ont occupé des hauts postes en Côte d’Ivoire ? Ne devrait-on pas être très vigilant dans le
suivi minutieux de l’évolution des patrimoines de Madame Dominique Ouattara, de M.
Alassane Dramane Ouattara, le brillant homme du FMI et président de la république ivoirienne,
de M. Téné Birahima Ouattara, frère du président de la République, de M. Adama Bictogo,
M. Moumouni Bictogo, frère de M. A. Bictogo, de M. Hamed Bakayoko ? Seraient-ils plus
blancs que la neige sans soupçon aucun ? Ces hommes et femmes à la tête de l’État ivoirien
seraient les plus vertueux, les plus justes et les plus irréprochables excepté, bien sûr,
l’opposition ! À en croire ce régime, ses éminents membres sont les meilleurs d’entre tous les
Ivoiriens ! Oui, c’est qu’ils veulent bien nous faire avaler !

La France ne devrai-elle pas soutenir la Côte d’Ivoire dans la mise en place d’une
institution qui puisse surveiller, contrôler les patrimoines en début et en fin de mandat d’un(e)
élu(e), d’exercice d’un poste ministériel en s’inspirant des règles de moralisation et de la
transparence de la vie politique et de la démocratie des pays de l’Europe du Nord ? Car ces
règles demeurent, aujourd’hui, une référence incontestable dans le monde. La France, ellemême, s’attelle à moraliser sa vie politique et sa démocratie cependant ne devrait-elle pas être
un véritable soutien dans la mise en place de cette institution en Côte d’Ivoire au lieu d’adouber
un autocrate qui viole la constitution ? Ce que les autorités et les élus français veulent pour la
France, pourquoi ne le désireraient-ils pas également pour la Côte d’Ivoire ? Les Ivoiriens en
seraient-ils indignes ? Pour ma part, j’impute aussi la faute de ces dérives en grande partie à la
Françafrique que je désignerai « France à fric », une expression empruntée, car celle-ci laisse
subsister des pratiques anciennes handicapantes pour l’Afrique subsaharienne et non bénéfiques
aux Français dans leur globalité.

Je ne peux dans ces conditions que m’insurger contre la
Françafrique qui, depuis la décolonisation, n’apporte rien aux citoyens français et encore moins
aux citoyens de l’Afrique subsaharienne. J’appelle de mes vœux à la disparition totale de la
Françafrique. Je rêve que progressivement les élus français veillent à ce qu’elle ne resurgisse
pas parce que seules quelques élites françaises et africaines en profitent goulûment et n’ont
aucun intérêt à ce qu’elle meure.

Prêtez l’oreille, je vous prie, à la voix des opposants, car ils ne sont pas devenus tous
incapables, tous incompétents, tous coupables, tous comploteurs, tous frappés de folie. Enfin et
contre toute attente, ils ont réussi à se regrouper et à parler d’une même voix. Pour détruire cette
opposition, ce régime veut la faire voler en éclat en emprisonnant la plupart des ténors et en
obligeant certains à rester en exil. Pour se justifier, ce pouvoir crie à tue-tête au complot, à la
sédition alors que la loi fondamentale est purement et simplement violée par ce dernier.
Que dire de la situation du président de la république ivoirienne, M. Laurent Gbagbo ! Après
d’interminables poursuites judiciaires orchestrées par la CPI, il a été « embastillé » dix longues
années pour enfin être acquitté. Mais la CPI n’est-elle pas en train d’examiner un recours en
appel ? La procureure de la CPI, Madame Fatou Bensouda persiste et signe en interjetant appel
en septembre 2019 contre l'acquittement prononcé en janvier de cette même année à l'encontre
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de l'ancien président ivoirien et de l’un de ses proches, M. Charles Blé Goudé. Pourquoi tant
d’acharnement alors que l’autre camp n’a pas été inquiété ? Est-ce là la justice équitable que
doit rendre la CPI ? Le camp RHDP n’a-t-il pas commis des méfaits ?

À la face du monde,
chacun sait que ce dossier a été exclusivement instruit à charge contre le clan des vaincus ! L’on
voudrait humilier et anéantir la vie d’un homme que l’on ne s’y prendrait pas autrement. Où
loge-t-il ? Où vit-il en ce 19 novembre 2020 ? Est-il retourné sur la terre de ses ancêtres bien
qu’il ait été acquitté ? N’est-il pas encore en exil en Europe ? Pour quelle raison ce pouvoir
n’autorise-t-il pas M. Laurent Gbagbo à retourner en Côte d’ivoire ? Ne lui a-t-on pas infligé
assez de souffrances et causé assez de torts ?
Quid de M. Soro Guillaume ! N’est-il pas lui aussi contraint de rester en Europe ? Au
merveilleux temps de son union avec M. Alassane Dramane Ouattara n’avait-il pas été célébré
en digne fils de la Côte d’Ivoire et mis sur piédestal tant qu’il s’alliait à lui ? N’était-il pas vu
par ce pouvoir comme un des meilleurs ivoiriens ? Hélas, n’est-il pas devenu peu à peu persona
non grata après qu’il ait apporté une véritable aide à ce pouvoir actuel pour s’assoir à la tête de
la Côte d’Ivoire ? Un pouvoir devenu aujourd’hui amnésique n’est-ce pas ? Pour l’évincer, les
amis d’hier lui reprochent aujourd’hui d’être un rebelle, un séditieux et pis encore un « voleur ».
Pouvons-nous continuer de détourner nos regards et rester sourds à cette façon cynique du
pouvoir de discréditer celles et ceux qui osent couper les ponts avec lui tandis que ce dernier
est de plus en plus acculé ?

Quel sort lui est-il réservé aujourd’hui ? M. Soro Guillaume, fils de
la Côte doit retourner sur la terre de ses pères et y vivre et ce, sans condition aucune et sans
qu’il ne soit porté atteinte à son intégrité physique et à sa liberté de circuler sur le territoire
ivoirien. Nous observons malheureusement que M. Alassane Dramane Ouattara a une rancune
tenace au regard des attitudes qu’il adopte et décisions qu’il prend. L’histoire retiendra aussi ce
pan de la vie des Ivoiriens. La situation scandaleuse des opposants atteste de la difficulté de M.
Alassane Dramane Ouattara d’être le démocrate que l’on a si bien vendu à la Côte d’Ivoire. Si
un doute vous traverse l’esprit regardez sur ces entrefaites le sort réservé à ses alliés d’hier et
qui se sont détachés de lui aujourd’hui !
Qu’en est-il du sort affligeant réservé aux grands hommes d’église, notamment les
catholiques romains en Côte d’Ivoire ? Sont-ils, quant à eux, épargnés ? Ceux qui ont osé
émettre quelques aristarques relativement à la difficulté de l’actuel régime de réconcilier les
différentes composantes ethniques ivoiriennes et à la violation de la constitution ont été
vertement remis à leur place.

Or ces hommes d’église sont connus pour leur extrême mesure et
prudence. Pourtant, ils n’ont guère échappé au courroux des partisans et membres du pouvoir.
Fort de leur écrasant pouvoir, le ministre Kobenan Kouassi Adjoumani, le porte-parole du
régime RHDP et quelques-uns de leurs acolytes et d’hommes munis d’armes n’ont-ils pas surgi
dans l'enceinte d’une église, la Cathédrale Saint-Paul d’Abidjan pour tenter de les faire taire ?
Le pouvoir ne défie-t-il pas de la sorte les croyants catholiques au mépris de la sacralité du
lieu ? Les hommes d’église et les croyants n’ont-ils pas ainsi été humiliés ? Et M. Alassane
Dramane Ouattara voudrait nous faire entendre et croire de nouveau qu’il sera le président de
tous les Ivoiriens en 2020 alors qu’il est l’apôtre de la fracture sociale ? Peut-on continuer de
donner du crédit à un tel pouvoir qui réprime autant qu’il est décrié ? Les Ivoiriens doivent-ils
pour lors courber l’échine sans qu’ils ne soient envahis peu à peu par le ressentiment ? Je ne
crois pas qu’il soit l’homme providentiel dont la Côte d’ivoire a besoin. Car on regarde l’arbre
a ses fruits. Force est de constater que les fruits sont amers pour la majorité des Ivoiriens et la
totalité des opposants.

L’histoire me donne raison depuis 2010, car je n’ai pas vu en lui l’homme
providentiel capable d’aider la Côte d’Ivoire et les Ivoiriens. J’y ai encore moins cru lorsqu’il
a été imposé en Côte d’Ivoire. Et ce n’est pas en 2020 qu’il deviendra subitement un saint,
pacifiste et juste président. Il n’est juste qu’envers son clan, le RHDP. Quid des geôles
ivoiriennes remplies de prisonniers politiques et de nombreux exilés ivoiriens qui inondent
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l’Afrique et peuplent peu à peu l’Europe au grand désarroi du continent africain qui perd un
vivier humain ! Est-ce là l’œuvre d’un grand démocrate !
M. Alassane Dramane Ouattara peut-il vraiment être le président de tous les Ivoiriens
alors qu’il n’a eu de cesse de favoriser un seul groupe ethnique, les Dioulas aux motifs
d’effectuer une politique « sociale » de rattrapage ethnique ? Ainsi de nombreux postes occupés
aussi bien dans l’armée, dans les ministères que dans toutes les sphères de l’économie
ivoirienne sont confiés aux Dioulas. Et il serait devenu aujourd’hui par magie le président de
tous les Ivoiriens ? Comment peut-il encore l’être au moment où il peine à réconcilier tous les
Ivoiriens ? Billevesées ! Ne nous y trompons point, M. Alassane Ouattara s’est fait le chantre
de la division en instillant habilement le venin de la haine dans le cœur des Ivoiriens, depuis
dix ans. Non au rattrapage ethnique, mais oui à une politique nationale arc-en-ciel qui intègre
toutes les ethnies ivoiriennes !

Que penser en ce cas de M. Alassane Dramane Ouattara, le président de ce régime ?
N’est-ce pas l’homme parfait qui a travaillé durant plusieurs années au FMI, adoubé par les
grandes puissances mondiales et intronisé en Côte d’Ivoire au prix du sang d’innombrables
innocents ivoiriens ? Ne se révèle-t-il pas aujourd’hui être un homme implacable, intransigeant
et intraitable envers les opposants comme envers de simples citoyens ivoiriens ? N’est-ce pas
le même homme tant légitimé hier qui, aujourd’hui, se révèle être un dirigeant qui s’accroche
au pouvoir au mépris des Ivoiriens quand certains d’entre eux sont décapités, tués par balle,
éclopés, éborgnés, mutilés par des milices ? Pourquoi ne tire-t-il pas sa révérence ?
Moi, je n’ai que ma voix pour vous interpeller. Rien que ma voix et vous, au moins,
vous avez votre pouvoir d’élu.e de la république.
Ne détournez pas les yeux et n’oubliez pas les opposants ivoiriens qui ont osé dire non
à cette dictature. Ne détournez pas les yeux lorsque les Ivoiriens crient à la mascarade
électorale. Ce pouvoir, je vous l’assure, tentera de justifier ces détentions qui sont tyranniques
par des explications clownesques.

J’ose le dire ! Que personne ne se laisse duper par l’apparente
bonhommie de M. Alassane Dramane Ouattara et de ces compagnons de route. Tous les
opposants et les personnalités de la société civile doivent être libérés, sans contrepartie, aucune.
Ne laissez pas tomber la Côte d’Ivoire ! Je crie vers vous car je ne peux me contenir tant ma
douleur est grande. Entendre mon cri poussé vers vous, je le sais, vous conduira peu à peu à
écouter les gémissements continus des Ivoiriens.
J’en appelle à votre sens de l’humanisme universel. J’en appelle aussi à votre
attachement au libre exercice du droit de s’exprimer qui est offert à tout citoyen du monde sans
qu’il n’en soit nullement inquiété. La violation de ce droit par certains États n’en fait pas pour
autant un droit à déconsidérer et à ne pas défendre en tout temps. Cette forme d’expression de
la liberté, faut-il encore ici le rappeler, constitue un des piliers essentiels d’une nation
démocratique. Elle est un des socles qui consolide toute démocratie et lui permet d’être pérenne
et respectueuse des hommes et des femmes rassemblés autour de valeurs communes. Elle est
facilitatrice d’un meilleur vivre ensemble et d’une construction collective autour de défis à
relever et de rêves communs à voir s’accomplir, nonobstant les adversités et les différends qui
ne manqueront pas de surgir.

Je serai reconnaissante de tous les efforts que vous voudriez bien fournir pour que les
dignes filles et fils de la Côte d’Ivoire retenus à tort captifs dans les prisons ivoiriennes et
d’autres qui ont été exilés puissent retrouver le chemin de la liberté, afin de pouvoir s’atteler à
bâtir une démocratie nouvelle qui devra inclure toutes les composantes ethniques ivoiriennes.
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Cher.e. élu.e, j’attire votre attention sur le sort infligé aux prisonniers politiques qui
pullulent dans les prisons ivoiriennes. Il vous revient ici de mesurer l’étendue de la souffrance
des opposants. Nombreux d’entre eux sont dans un état de santé déplorable (humiliations,
tortures, privation de médicaments, nombreux coups reçus, maltraitances...). Qui sont les réels
tortionnaires ? Comment donc accorder du crédit à un pouvoir qui muselle
férocement l’opposition et décrédibilise la parole de cette dernière inventant je ne sais quels
motifs fallacieux. Ce régime continuera de sévir de la sorte et la répression ira crescendo si les
élus des autres nations continuent de prêter uniquement l’oreille au discours policé et mielleux
de ce pouvoir et n’agissent pas. J’égrène ici une longue liste de noms de prisonniers politiques.
Ne m’en veuillez pas, cher.e élu.e si celle-ci contient de mineures erreurs dans la mesure où le
pouvoir actuel ne me la communiquera jamais. Qui suis-je ? C’est sans doute de bonne
guerre. Vous conviendrez avec moi que cette liste est loin d’être exhaustive, toutefois elle
permettra de mesurer l’ampleur de ces répressions.

Amnesty internationale s’en émeut (cf. https://www.amnesty.org/fr/countries/africa/cote-divoire/

Personnalités politiques et de la société civile
M. Affi N’Guessan, ancien premier ministre
Madame Amani Jeannette, présidente de la
coordination nationale des femmes secrétaires
de section)
M. Angoh Kouadio Casimir,
Madame Assoumou Béatrice, membre du
bureau politique du PDCI-RDA
Ex-sénateur, M. Bassy Koffi Bernard
Madame Bonifon Anne Marie (GPS, parti de M.
Soro Guillaume)
M. Blé Goudé Charles (CPI)
M. Djehi BI Cyrille (ACI)
Madame Gbalet Pulchérie Édith, présidente de
l’Alternative citoyenne ivoirienne (ACI),
secrétaire du bureau national d’étude technique
et de développement (SLT-BNETD)
M. Gbaou Gedeon Junior (ACI)
Madame Fallé Carole, membre du grand conseil
du PDCI
M. Kakou Guikahue Maurice, professeur
d’université, ex-ministre de la santé (PDCI)
M. Kamagate Brahima, responsable en charge
de la jeunesse du PDCI
M. Kouao Justin, secrétaire général adjoint du
FPI
M. Kouakou Aimé César (ACI)
M. Mangoua Jacques, vice-président du PDCI,
président du Conseil régional du Gbêkê
P. Miezan Kouatrin dit DJ Volcano (chanteur)
M. Lobougnon Alain
M. N’Dri Kouadio Pierre Narcisse, directeur
du cabinet du président du Pdci-Rda
M. N’Dri Jean Claude (pris enchasse par des
hommes encagoulés que devient-il ???)
M. Sekongo Félicien
Ex-Sénateur, M. Seri Bi N’Guessan
Messieurs Soro Simon et Rigobert
M. Hubert Oulaye, ex-ministre de la Fonction
publique, ex-député) assigné à résidence
Madame Yapo-Adaï Valérie Yolande,
secrétaire de l’exécutif du PDCI-RDA
Jeunes militants du PDCI-RDA en prison
M. Abedjé Loboué
M. Adjé Emmanuel
M. Aïsseu Badou Franck
Dr Anaman Yabo Narcisse
M. Bahoua Gnadja Cédric
M. Baroan Gogoua
M. Blé Bouabré Fulgence
M. Blyo Alain
M. Diagou Emmanuel
M. Dahia Gbély
M. Diomandé Gueu Ghislain
M. Djessa Attebi Jacques
M. Guel Alphonse
12
M. Guina Goua Hermann, SG JPDCI-RDA
Urbaine
M. Kadjo Bindé Remis
M. Kodjia Hypolite
M. Koffi Bi
M. Koffi Konan Hugues Landry
M. Kouakou Kouamé Ange A
M. Kouassi Koffi Ferdinand
M. Kouassi Raymond.
M. Kokora Yao Isaac
M. Koré Adolphe
M. Kpan Gueu Fulbert
M. Mango Lasme Badja Albert
M. Lago Hugues Bernard
M. Soro Siaka
M. Sou Ollé Modeste
M. Sery Boua Marcel
M. Guy Syé Olivier
M. Tiékoura Kouadio Drissa
M. Touré Nagnin Marius
M. Youwla Kouya Martial
D’autres jeunes auraient été enlevés et ou arrêtés le 21 novembre dans le village de Bozi
Ils sont baoulé
Amala Yao Leandre
Babia Yao Francis Aubin
Bakayoko Daouda
Brou Koffi Simon
Brou Yao Olivier
Brou Kouassi Charles
Djabouet N’Goran Donatien
Djachi Yambro Tieri
Houphoue Kouame Archile
Houphoue Steven
Kacou Bi
Kacou Koffi Norbert
Koffi Kouakou Innocent
Koffi René
Koffi Kouadi Quantin
Koffi Kouakou Sylvestre
Koffi Yao Vincent
Kouadio Brou Moïse
Kouadio Hamed
Kouadi Kouadio Émile
Kouadio Kouadio Hubert
Kouadio Kouamé Junior
Kouadio Yao Jores Beranger
Kouamé Zaguéhi Aymaro
Kouamé Kouassi Efreim Junior
Kouakou Emmanuel
Kouakou Houphoue
Kouakou Kouakou Yves
Kouakou Konan Ferdinand
Kouamé N’Goran Jean Charles
Kouassi Ehouman Angenor
Kouassi Donatien
Kouassi Kouamé Armand
Kouassi Kouassi Marius
Kouassi Koffi Serge Patrick
Kouassi N’Gbin Yves
Konan Kouadio Éric
Konan Kouassi Serge Oscar
Konan N’Goran Romaric
Konan N’Dri Hubert
Konan Konan Donatien
Konan Patric
N’Dri Konan Romaric
N’Dri Konan Hervé
N’Dri Kouadio
N’Dri Venceslas Kingsley
N’Goran Koffi Vincent
N’Goran N’Goran Marius
N’Guessan Kouadio Enos
N’Guessan Koumassi Honoré
N’Zi Yao Richard
Oura Yao Jean Delors
Seli Kouakou
Soro Kinio
Touré Yoregnouma Fidèle
Toutoukpo Ahuehi Noël
Yao Kouassi Norbert
Yao Kouassi Stéphane
Yapo N’Goran Patric
Yao Kouassi
Yarou Monkaud Antoine
Patrick le chauffeur
Stephane le vigile
Gérad le maçon
13
Hommes d’église en prison
Abbé Honore
Abbé Koua Christ Modeste
Abbé Monnet Eugene
Corps habillés en prison
Amiral Vagba Faussignaux (Bété)
Général Dogbo Blé Bruno (bété)
Colonel Aby Jean (M’Batto)
Colonel Adou Donga Denis
Médecin Colonel Daléba René
Lt Koue BI Suy
Lt-Colonel Gnatoa Katé Paulin (Bété)
Lt-Colonel Ohoukou Mody
Commandant Abéhi Jean Noel (Baoulé)
Commandant Atto Thibaut (ébrié)
Commandant Koukougnon Ossou Louis (Bété)
Commandant Kipré Gnagba (Bété)
Commandant Séka Yapo Anselme (Attié)
Commandant Toualy Ogou (Bété)
Commissaire Atsin Viviane (Akyé)
Commissaire Guédé Zakali (sécurité du
président Gbagbo)
Commissaire Gboko Zokou Jean-Claude
(Bété)
Commissaire Logney Osée (Bété)
Commissaire Monnet Dennis (Akyé)
Capitaine Maj. de Police Kobli Rémi
Capitaine Bley Kouassi Urbain
Capitaine Goué Blépou Jean-Franck Hilaire
(Yacouba)
Capitaine Zoh Loua Jean (Yacouba)
Capitaine Kabran Mian (Agni)
Capitaine Chiawa David (Attié)
Capitaine Monsia Désiré (Guéré)
Capitaine Kangbé Antoine (Wan)
Lieutenant Aman Aka Molière (Agni)
Lieutenant Djaco Ahi Landry (Bété)
Lieutenant Koé Bi Suy Christian (Gouro)
Lieutenant Kouyo Anderson (Bété)
Lieutenant Krappa Kouakou Bio Emmanuel
(Abron)
Lieutenant Kpidi Agnibi Hortense (Akyé)
Lieutenant Seri Mathurin (Bété)
Lieutenant Yobou Alain (Bété)
Lieutenant Zoh Loua Pierre (Yacouba)
S/Lieutenant N’Zué N’Guessan Hypolite
(Baoulé)
S/Lieutenant Séri Bouabré (Bété)
S/Lieutenant Zakro Hervé
Adjudant/chef Gnohouré Akahi Louis (Bété)
Adjudant/chef Kokobo Gokou (Bété)
Adjudant/chef Bédé Koffi (Abbey)
Adjudant/chef Gamené Lokrou (Bété)
Adjudant/chef Yapo Roger (Akyé)
Adjudant Gosse Mathieu
Adjudant Guie Guillaume (Gnamboi)
Adjudant Guéhoué Dibo Jean-Jaurès (Guéré)
Adjudant Kacou N’Cho Egui (Abbey)
Adjudant Kobou Decky (guéré)
Adjudant Kouame Kouakou (Baoulé)
Adjudant Koutouan Abrogoua Pierre (Ebrié)
Adjudant Zokou Bi Traboué (gouro)
Sergent/chef Ahiman Landry Charles (Ebrié)
Sergent/chef Boblahi Jean (Guéré)
Sergent/chef Chonou Séka Nazaire (Akyé)
Sergent/chef Faitai Kouakou Jean Henry
Sergent/chef Kouadio Koffi Remi (Agni)
Sergent/chef Lagaud Léon Jean Noël (Bété)
Sergent/chef Séry Joseph (Bété)
Sergent/chef Sian Désiré (Guéré)
Sergent/chef Yapo Cho Edwige (Akyé)
Sergent/chef Yaté N’Djaumon Gervais (Ebrié)
Sergent/chef Zogbo Guero Benoît Victor
(Bété)
Sergent/chef Touvori Jean Fidel Guié (Gouro)
Sergent-chef Dalé Debré Aimé
sergent-chef Dakouri Vincent (ex garde de
corps du ministre Lida Kouassi)
Mdl/chef Adohi Otokpa Samson
Mdl/chef Adon Eustache (attié)
Mdl/chef Anzoua Kouassi N’Guettia Marcelin
(Abron)
Mdl/chef Apka Akpes Hervé (Adjoukrou)
Mdl/chef Beugré Lacoste Guy (Adjoukrou)
Mdl/chef Djoman Billy Augustin (Bété)
Mdl/chef Ogou Parfait (Akyé)
Mdl/chef George Pegard Egni (Gouro)
Mdl/chef Zehe Bi Irié François (Gouro)
Mdl/chef Bah Sédoué Jean César (Guéré)
Mdl/chef Gbelia Francis (Bété)
Mdl chef Gnaloko Jonas
Mdl/chef Kamana Tanoh Brice Eric (Agni)
Mdl/chef Kouassi Antonio Démissère (Baoulé)
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Mdl/chef Meyan Abonin Jean (Ebrié)
Mdl/chef N’Guessan Yao Honoré Marc
(Baoulé)
Mdl/chef N’Dri Assémian Jean François
(Agni)
Sergent/chef Solon Tabile Elvis (koulango)
Mdl/chef Tapé Georges (Bété)
Mdl/chef Kobri Kouadio Paul (Agni)
MT Djoman Martin (Ebrié)
Mdl Akpa Akpess (Adjoukrou)
Mdl Amani Kouamé Christophe (Baoulé)
Mdl Assandi Valery (Abidji)
Mdl Aguia Kek Sylvanice (bété)
Mdl Aka Anoh Jaurès (Abbey)
Mdl Aka Mathurin (Baoulé)
Mdl Anho Logontché Henry Stéphane
(Alladjan)
Mdl Bah Jean Baptiste (Guéré)
Mdl Beugré N'drin Blanchard (avikam)
Mdl Blédou Sahiri Didier (Bété)
Mdl Coulibaly Drissa (Senoufou)
Mdl Edi Ossohou (Abbey)
Mdl Ekpide Jean Vial (Ebrié)
Mdl Essoh Yédane Hugues (Adjoukrou)
Mdl Gnamien Pierre (Baoulé
Mdl Gnahore Sylvain (bété)
Mdl Guebo Aimé Lidielly (Baoulé)
Mdl Goze Jean Jacques (Bété)
Mdl Kassi Aka Justin (Agni)
Mdl Kéné K. Laurent
Mdl Keyou Hugues Patrick (Bété)
Mdl Kla Felix Clark (Yacouba)
Mdl Kle Kamin Didier (Guéré)
Mdl Koffi Kokue Patrice (baoulé)
Mdl Komanon Samuel (Guéré)
Mdl Konan N'goran (Baoulé)
Mdl Kouao Kacou (Abbey)
Mdl Kouatchi Assie Jean (attié)
Mdl Kouby Nenefe Olivier (Bété)
Mdl Koué Darius Otis Georges (Gouro)
Mdl Kouakou Yao (Baoulé)
Mdl Kotia Samson (Akyé)
Mdl Mea Kouassi Thibeaut (baoulé)
Mdl M'Gbo Affoue (Baoulé)
Mdl Ninignon Kpagnoubo Laurent (Guéré)
Mdl Guy Pié Claude (Kroumen)
Mdl Sindou Fanny (Sénoufo)
Mdl Sopi Grah
Mdl Tama Bi Koffi Rostand (Gouro)
Mdl Tchika Fabrice
Mdl Tra Bi Roland (gouro)
Mdl Tuo Kolo (Sénoufo)
Mdl Yapo Benson (akyé)
Mdl Yayo Daba Loba Octave (Dida)
Mdl Zadi Gouhourou (Bété)
S/M N’Da Serge Hervé (Akyé)
Sergent Abalé Cyriaque (Dida)
Sergent Ahebe Christian (Attié)
Sergent Ahebe Christian (Attié)
Sergent Baumauher Koré Guillaume (Bété)
Sergent Bouazo Franck (Bété)
Sergent Brou Serge Pacôme Durand (Baoulé)
Sergent Datte Frédéric (Koulango)
Sergent de Police Deassé Ines Landry (Guéré)
Sergent Débaï Bohonébo (Guéré)
Sergent Dibi N’Doffou Jean-Baptiste (Abbey)
Sergent Diomandé Loua Sahi (Yacouba)
Sergent Dré Anéamian (Bété)
Sergent Ehouman Alphonse Boni (Agni)
Sergent Flan Derau (Wobé)
Sergent Gnamké Ekolan
Sergent Ali Gbizié Pierre (Dida)
Sergent Guiro Ernest (Guéré))
Sergent Golly Kouakou (Baoulé)
Sergent Guéi Kipré (Guéré)
Sergent Cherif Goue Edmond (Guéré)
Sergent Kouassi Jean-Michel (Gagou)
Sergent Koua Kouamé Baguyosse (Agni)
Sergent Kouassi Noël Jean-Claude (Baoulé))
Sergent Mahi Lorougnon (Bété)
Sergent Mel N’Da Guy (Adjoukrou)
Sergent Ncho Seka Guy Elysee (Attié)
Sergent N’cho Séka (Attié)
Sergent Niamba Niangoran Michel Francis
(Baoulé)
Sergent Nahounou Stéphane (Bété)
Sergent Oulai Gnatin Alexis (Guéré
Sergent Sery Tolou Dago Théodore (bété)
Sergent Toahahi Henri (Guéré)
Sergent Touali Noël (Bété)
Sergent Toh Ferdinand (Yacouba)
Sergent Zie Semene (Bété)
Brigadier Alla Aka Mathurin (Baoulé)
Brigadier Bahie Nado Nagnon (Bété)
Brigadier Brissi Guy Delmasse Gnakouri
(Bété)
Brigadier Lago Désiré (Bété)
Brigadier Atcha Vagbé Arthur (Ebrié)
Brigadier Déchi N’Takpé Jérémie (Abbey)
Brigadier Zan Bi Yao (Gouro)
Caporal/Chef Djidjé Alexis (Godié)
Caporal Attebe Christian (Dida)
Caporal Akpa Akpro Jean Claude (Adjoukrou)
Caporal Béglo Bliko Michel (Godié)
Caporal Bleka Oble (Bété) (Bété)
Caporal Boblou Charles (Guéré)
Caporal Dakpa Jean Olivier (Dida)
Caporal Daligou Roger (Bété)
Caporal Depie Gnoleba Marius (Bété)
15
Caporal Dobré Elie (Godié)
Caporal Dria Nessemon Landry (Guéré)
Caporal Gbessé Tapé (Bété)
Caporal Gnabély Henri Théodore (Bété)
Caporal Gnakry Obou Guy Mermoz (Bété)
Caporal Gnamien Godé Joseph (baoulé)
Caporal Guédé Tazéré Esaïe (Bété)
Caporal Guiro Leonard (Guéré)
Caporal Goze Falle (Bété)
Caporal Kabet Nahounou (Bété)
Caporal Mabré Alain (Guéré)
Caporal Nguessan Olivier (Baoulé)
Caporal Ouga Zokou Simplice (Bété)
Caporal Taho Serge (Guéré)
Caporal Tape Aimé Julien (Bété)
Caporal Tiama Yalley Simon (Gagou)
Caporal Tré Landry Igor (Bété)
Caporal Yoro Lago Maxime Antoine (Bété)
Caporal Yobo Jean Rodolphe (Bété)
Caporal Zaeli Dago Hermann (Dida)
Caporal Zamblé Bi Zamblé (Gouro)
Caporal Zézé Baudelaire (Bété)
Caporal Zézé Kabi Jean (Bété)
Caporal Zézé Nahounou (Bété)
Caporal Zirihi Toto (bété)
Caporal Zouzoua Balou (Bété)
QM1 Zéadé Pagnet (Guéré)
Marin Kouame Urbain (Baoulé)
Marin Adou Meledjro Etienne (Adjoukrou)
S/off marine Zadi Gbaka Samuel (Bété)
Togb Arnaud Marcel (Ebrié)
Koudou Kouassi Jean Noel (Bété)
Komanan Bi Gole Samuel (Gouro)
Gbale Fronce Fortune (Dida)
Ex-PJ Gbahi Samuel (Bété)
Ex-PJ Gnan Gauguet Xavier (Guéré)

Je vous prie de croire, Madame la députée, Monsieur le député // Madame la sénatrice,
Monsieur le sénateur, en ma parfaite considération.

Madame Léonie Monginou