Côte d'Ivoire/ Enrôlement: Les universitaires du FPI appellent au boycott de l’enrôlement sur la liste électorale

Par IvoireBusiness - Côte d'Ivoire/ Enrôlement. Les universitaires du FPI appellent au boycott de l’enrôlement sur la liste électoral.

2e à partir de la gauche. Pr Dedi Sery, président de la Cellule universitaire de Recherche et de Formation politique du FPI.

Cellule universitaire de Recherche
et de Formation politique du FPI

Appel au boycott de l’enrôlement
sur la liste électorale

1. Le mercredi 16 mai 2018, un Conseil des ministres s’est tenu qui, sur proposition de la Commission électorale indépendante (CEI), a annoncé la Révision de la Liste électorale (RLE) pour la période du 15 au 24 juin 2018. Cette opération doit aboutir, en principe, à l’établissement d’une liste électorale, première étape importante du processus électoral que tous les acteurs politiques ivoiriens ainsi que la société civile souhaitent démocratique, juste et transparent.

2. Pour atteindre un tel objectif, la liste électorale doit être établie de manière consensuelle, avec la participation des partis politiques et de la société civile. Par ailleurs, il est évident que ce consensus que tous appellent de leurs vœux ne saurait se construire autour de la CEI actuelle, forclose, illégitime et illégale, son mandat ayant pris fin depuis 2016 aux termes de la Constitution ivoirienne. Or, c’est à cette institution dirigée par celui par qui la guerre postélectorale est survenue, le sieur Youssouf Bakayoko, que le pouvoir Ouattara, de façon unilatérale, comme à son habitude, a confié la conduite de l’opération en cours, affichant encore une fois son mépris pour toutes les propositions formulées par l’opposition significative ivoirienne et la société civile, appelant à une réforme consensuelle de la CEI.

3. Pour rappel, le FPI, dans un mémorandum transmis au régime Ouattara, a souligné la nécessité d’équilibrer la composition de la CEI entre les partis de l’opposition et ledit régime, et de faire la part belle à la société civile. Cette proposition du FPI a été unanimement saluée et reprise par la société civile ivoirienne. Celle-ci a recommandé au régime Ouattara, le mercredi 23 mai 2018, par une déclaration intitulée « Communiqué de presse relatif à la révision de la liste électorale annoncée, une opération expéditive, confiée à une Commission électorale indépendante (CEI) contestée ! » de :

« Procéder à la réforme de la CEI pour conformer sa composition et son fonctionnement aux engagements internationaux de la Côte d’Ivoire ;

- Suspendre toutes les opérations liées aux processus électoraux, jusqu’à la réforme de la CEI, qui devra être faite de façon consensuelle, c’est-à-dire, dans le dialogue et en concertation avec toute la classe politique, la société civile et les forces vives de la Nation ;

- Conformer toutes les opérations liées aux processus électoraux, y compris la révision des listes, aux dispositions des lois et règlements en vigueur ;

- Veiller à faire de la Côte d’Ivoire un Etat de droit et une démocratie dont les processus électoraux sont conduits de manière participative, consensuelle et transparente, ce qui sera le gage de la crédibilité des résultats, de leur acceptation par tous, et de la préservation de la fragile paix sociale » (La Voie Originale, édition spéciale n° 20 du 28 mai 2018).

Ce sont le refus, l’allergie du régime Ouattara pour le consensus et son addiction pour le passage en force qui fondent l’appel au boycott lancé par le FPI de la révision de la liste électorale en cours.
4. LA CURFP exprime son soutien sans réserve à cet appel au boycott lancé par le FPI et invite les démocrates de tout bord, les militants et sympathisants du FPI, ainsi que toute la population ivoirienne à refuser de s’associer à cette forfaiture. Deux raisons essentielles au moins fondent le soutien de la CURFP à l’appel au boycott lancé par le FPI :
Primo, il faut s’abstenir de se faire enrôler parce qu’au terme des textes instituant la CEI, le mandat de six ans (06), non renouvelable de celle-ci est échu depuis 2016 ;
Secundo, il faut s’abstenir de prendre part à l’opération en cours, parce que le FPI, rejoint aujourd’hui par la quasi-totalité des acteurs politiques et les partenaires de la société civile, réclame depuis le 29 septembre 2011 le départ de Youssouf Bakayoko et l’instauration d’une CEI réformée, adaptée et consensuelle ;

5. La CURFP attire l’attention des militants et sympathisants du FPI, des démocrates et des Ivoiriens que, contrairement à ce qui se raconte, la révision de la liste électorale n’est pas une simple opération technique et administrative. Toute opération liée aux élections, si elle n’est pas transparente, revêt un caractère politique parce que soumise à toutes les manipulations et autres tripatouillages. N’oublions pas qu’en février 2010, Beugré Mambé avait introduit frauduleusement quatre cents vingt mille (420 2000) électeurs fictifs dans le fichier électoral au profit de son camp politique, le RHDP. Que se serait-il passé si cette fraude n’avait pas été démasquée et Beugré Mambé lui-même, démis de ses fonctions ?

6. La CURFP exhorte par conséquent le peuple de Côte d’Ivoire à répondre favorablement au mot d’ordre de boycott lancé par le FPI et à demeurer toujours mobilisé pour le combat pour la restauration des Institutions républicaines et de la démocratie.

Fait à Abidjan, le mercredi 20Juin 2018
Pour la CURFP
Le Professeur Dédy Séri
Secrétaire national