CPI: Libérer Gbagbo, ici et maintenant ! Par Yacouba Gbané

Par Le Temps - CPI. Libérer Gbagbo, ici et maintenant ! Edito par Yacouba Gbané.

Le Président Laurent Gbagbo le 07 novembre 2017 à la Cour pénale internationale. Image utilisée à titre d'illustration.

Le fait de dire qu’il faut libérer le Président Laurent Gbagbo, ici et maintenant, n’est pas une parole en l’air. C’est la vérité. Rien que la vérité. Et les faits sont là. Implacables. Et indiscutables. A moins qu’on dise que c’est un procès politique. On se rappelle qu’avant la confirmation des charges, le lundi 3 juin 2013, les juges de la Cpi avaient estimé que le Procureur n’avait pas apporté de preuves suffisantes leur permettant de confirmer les accusations de crimes contre l’humanité portées contre le Président Laurent Gbagbo. Ajournant ainsi la décision de confirmer ou non, les charges de crimes contre l’humanité qui pèsent sur le Président Laurent Gbagbo. Et de demander au Procureur de fournir des preuves supplémentaires ou de mener des enquêtes supplémentaires. A cet effet,Fatou Bensouda a séjourné du jeudi 18 juillet au samedi 20 juillet 2013 en Côte d’Ivoire. Pour rechercher des preuves complémentaires dans l’affaire qui l’oppose au Président Gbagbo. Avant son départ, elle a animé une conférence de presse au cours de laquelle, elle soutenait avec beaucoup d’amertume : «Je n’ai pas les preuves avec moi pour aller avec à La Haye. Mais j’ai reçu l’assurance de mes enquêteurs sur le terrain de les avoir le moment venu pour les présenter aux juges. Il faut savoir que quand je viens ici, c’est pour faciliter le travail de mes enquêteurs dans la collecte des informations ». Il faut dire que les juges de la Chambre préliminaire, chargés d’examiner les charges étaient divisés. L’ex-juge Allemand, feu Hans-Peter Kaul s’était opposé à l’ouverture du procès. Sous prétexte qu’il n’y avait pas de preuves. Après sa mort, il est remplacé par la juge belge Christina Van Den Wyngart. Elle également soutient que le dossier n’est suffisamment pas solide pour aller au procès. Malgré cet état, la Cpi décide d’ouvrir le procès.

Les témoins de Bensouda blanchissent Gbagbo

La Procureure présente 80 témoins à charge. Ils devaient venir démontrer le plan commun mis en place par le Président Laurent Gbagbo pour éliminer les partisans de Ouattara. Tour à tour, ils n’ont pu le démontrer. Même les experts commis par la procureure Fatou Bensouda. Mateos Luis Mario est expert en authentification des vidéos. Il soutient, lors de son passage à la barre que la vidéo du massacre des 7 femmes d’Abobo est un montage. Le Professeur Até Kloosterman, second expert de Bensouda, spécialiste en Adn au National Forensic Institute (Nfi), l’institut médicolégal des Pays Bas ne dit pas le contraire sur la même question des femmes d’Abobo. « Nous avons fait des tests pour déterminer s’il y avait des traces de sang. Nous avons vu des tâches suspicieuses sur le t-shirt, et nous avons donc effectué des tests pour déterminer si c’était du sang, et tous les tests étaient négatifs » fait-il remarquer. Et de révéler : « Les échantillons de 12 des 15 victimes présumées ne correspondent pas à des parents biologiques de disparus ». Charles Finch, dernier expert de l’Accusation, est expert en balistique. Il soutient qu’il n’y avait aucune trace de cratère d’obus sur le site du marché Siaka Koné d’Abobo qui aurait été bombardé les Fds le 17 mars 2011. Alors que ce sont ces deux questions qui ont été brandies comme un chiffon rouge pour diaboliser le Président Laurent Gbagbo. Et précipiter sa déportation à La Haye.

Les médias occidentaux dévoient le complot

Les médias français montrent comment la diplomatie française a tout manigancé. Le site Médiapart allume la première mèche. Il dévoile les courriers entre l’Elysée et la Cpi. Les rencontres secrètes Ouattara-Juppé-Ban-Ki-Moon. Les messages entre Ouattara et Ocampo. En tout cas, c’est une enquête publiée par le site Mediapart et menée en collaboration avec huit autres médias internationaux membres de l’European Investigative Collaborations. Au total, c’est le résultat d’une analyse de plus de 40 000 documents confidentiels obtenus par Mediapart. Ocampo, demande à Ouattara de ne pas relâcher Gbagbo, le temps qu’un pays de la région accepte de renvoyer l’affaire devant la Cpi. Il n’y a pas à l’époque de base légale permettant d’engager des démarches judiciaires contre Gbagbo. François Soudan, Directeur de publication du magazine panafricain Jeune Afrique déclarait en octobre 2017 : « Malgré la récente décision de la Cpi, je maintiens mes informations, Laurent Gbagbo sera libéré d’ici la fin de l’année 2017 ou début 2018 ». Stéphanie Maupas de Rfi ne dit pas le contraire : « A La Haye, beaucoup de témoins ont, au contraire, renforcé les thèses avancées par les avocats des deux accusés : celle d’un pouvoir en train de s’effondrer, ciblant les combattants des Forces nouvelles et du Commando invisible, pas les civils ». Marianne également démontre le montage grossier contre le Président Laurent Gbagbo. Allons-y seulement. Haut les cœurs. La liberté vaincra ! A la semaine prochaine. Inch’Allah ! Que Dieu bénisse la Côte d’Ivoire.

Yacouba Gbané