Côte d’Ivoire : au moins 3 morts dans des affrontements à Bouaké entre démobilisés et policiers

Par Jeune Afrique - Côte d’Ivoire. Au moins 3 morts dans des affrontements à Bouaké entre démobilisés et policiers.

Soldats mutins bloquant le corridor de Bouaké lors de la mutinerie du 12 au 15 mai 2017. Image d'illustration.

Trois personnes ont été tuées ce 23 mai au matin lors d'affrontements à Bouaké entre policiers et ex-rebelles démobilisés qui bloquaient l'entrée de la ville, réclamant des primes similaires à celles des mutins qui ont ébranlé la Côte d'Ivoire la semaine dernière.

Trois corps ensanglantés ont été amenés au Centre hospitalier universitaire de Bouaké peu après l’assaut des forces de police qui ont dispersé les manifestants bloquant depuis la veille l’entrée sud de la ville vers 7 heures.

« C’est grave ce qui est arrivé. Nous avons trois morts dans nos rangs, a affirmé à l’AFP Amadou Ouattara, porte-parole adjoint des démobilisés. Je ne sais que dire. Je n’aurais jamais imaginé qu’on puisse tirer sur des personnes aux mains nues qui manifestaient ».

« Les forces de l’ordre nous ont chargé vers 8 heures au niveau du corridor sud. J’ai vu des hommes de la Brigade anti-émeute (BAE), des CRS, et des policiers. C’était très violent », explique un démobilisé présent lors des affrontements, contacté par Jeune Afrique en milieu de matinée. « Ils ont commencé à nous charger, à nous asperger de gaz lacrymogènes, mais on se devait de résister », affirme Amadou Ouattara auprès de Jeune Afrique. Enfin selon lui, le bilan se serait alourdi à quatre morts. L’un des démobilisés aurait succombé à l’hôpital des suites de ses blessures.

Selon un autre témoin, également joint par téléphone, une dizaine de démobilisés auraient été blessés par balles.

Journée d’action pour la mort d’un démobilisé

Les démobilisés qui réclament des primes, et dont le nombre est estimé à environ 6 000 à travers le pays, sont d’anciens rebelles qui n’ont pas été intégrés à l’armée, contrairement aux mutins.

Lors de la mutinerie mi-mai, un démobilisé avait été tué à Bouaké par des soldats révoltés qui estimaient que les revendications des démobilisés mettaient en péril le paiement de leurs primes.

Le défunt devait être enterré lundi 22 mai et les démobilisés avaient appelé à une journée d’action pour ses funérailles. Ils ont bloqué l’entrée sud à Bouaké et l’entrée nord de la ville de Korhogo, dans le nord du pays, dans la journée alors qu’une cinquantaine d’entre eux ont vainement tenté de bloquer l’entrée nord d’Abidjan.

Les démobilisés réclament 18 millions de francs CFA de primes (27 000 euros) alors que les mutins ont obtenu 12 millions (18 000 euros) après avoir mené deux mouvements en janvier et mai.

« Nous aussi on était sur le terrain, nous aussi nous avons fait la guerre, mais nous sommes les seuls sur le carreau », déplore Amadou Ouattara.

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