Décryptage: Macron arrive à Gao, comme dans sa plantation, Par DAPA Donacien

Par IvoireBusiness/ Débats et Opinions - Décryptage. Macron arrive à Gao, comme dans sa plantation, Par DAPA Donacien.

DAPA Donacien.

Lorsqu'un fermier visite sa propriété foncière, il n'a nullement besoin de passer préalablement par le gardien des lieux, pour quelques civilités d'usage.

Cette image convient au refus de Macron de saluer la nation malienne à son siège officiel, c'est-à-dire au palais présidentiel à Bamako, avant d'avoir l'autorisation tacite de mettre le cap sur Gao. Le fait pour lui d’atterrir directement sur la base militaire française à Gao, signifie qu'il se considère toujours sur le territoire français. A Ibrahim Boubacar Kéita, de se déplacer vers lui. Belle claque à tous ces nègres qui se trémoussent gaiement de l'élection de Macron.

L'explication est simple. M.Macron introduit et inaugure l'ère de la gouvernance mondiale, qui méconnait les frontières et la souveraineté des Etats. Sa feuille de route à lui assignée par ses véritables patrons tapis dans l'ombre ( pas le peuple français), c'est de froisser la souveraineté des petits Etats.

Et je parie qu'il va multiplier ce genre d'attitudes à l'infini. Observez-le bien.

La réciprocité est-elle admissible pour un chef d'Etat africain en France ?

Nombreux sont ceux qui diront que c'est le Mali qui a besoin de la France et non l'inverse. Soit. Cependant raisonner ainsi, c'est transformer le bourreau en sauveur. Dans cette affaire, les africains ne doivent jamais oublier que la déstabilisation des États sahéliens par le djihadisme est la conséquence directe du désordre semé par l'occident en Lybie, à travers le bombardement de ce pays, précédemment rempart contre les actions terroristes dans le sahel.

De ce qui précède,M. Macron aurait dû inscrire plutôt sa venue au Mali dans une sorte de service après vente, voir un colmatage des brèches ouvertes par la barbarie perpétrée par Sarkozy et ses amis dans la région.

Dès lors, c'est au grandes puissances d'avoir le profil bas en venant au Mali et non l'inverse.

C'est pourquoi, nous disons très clairement que ces propos tenus ce 19 mai 2017 à Gao par M. Macron sonnent faux et frisent la condescendance, là où le peuple du Malii attendait que le compatriote de monsieur Sarkozy fasse preuve de contrition et de mea-cupabilité.

"La détermination de la France à vos côtés sera complète non seulement pour la sécurité non seulement du Mali, mais du Sahel.Peu de peuples ne volent aussi spontanément au secours de ceux qui ont besoin d'eau."

Non monsieur Macron ! N'eut été la conséquence de la déstabilisation du sahel par votre pays et l'ONU, le gouvernement Malien et la diaspora malienne seraient en mesure de pourvoir aux besoins, en eau, des populations maliennes, par la multiplication des forages, comme par le passé. Chose qu'ils ne peuvent plus aujourd'hui à cause des effets directs et collatéraux sus-mentionnés.

Juste pour vous signifier que nous sommes allés à l'école et que nous sommes capables de dévoiler une main qui nous fait miroiter des vessies pour des lanternes.

Un conseil: rachetez-vous lors de votre prochaine venue en Afrique. Car, on ne peut pas raisonnablement méconnaître le crime et le carnage perpétrés par l'occident à toute l'Afrique à travers la Libye, tout en reconnaissant que la colonisation est un crime contre l'humanité.Les deux types de crimes sont les deux faces de la même médaille: Les puissances européennes ont commis un crime contre l'humanité en Lybie, dont les Etats africains au sud du Sahara sont les victimes directes ou collatérales. Voilà le drame du Mali.

Dans ces conditions, Monsieur Macron devrait observer un profil bas et non élever le ton.

Et ça, l'Union Africaine doit le faire savoir de vive voix, en ce que cette attitude viole les usages diplomatiques et la coutume internationale.

Que l'on ne s'y trompe. C'est la tolérance des petits manquements à l'égard de l'Afrique qui confère la licence aux violations massives et ostentatoire de la souveraineté des Etats africains par l'occident.

Par K. DAPA Donacien
Chroniqueur Indépendant
Email: dapadonacien@yahoo.fr

Abidjan, Côte d'Ivoire