Mutinerie en Côte d’Ivoire/ Déclaration de la Société Civile Digne de C.I: " Que le Chef de l’Etat cesse de faire la sourde oreille face aux revendications des populations civiles"

Par IvoireBusiness - Mutinerie en Côte d’Ivoire. Déclaration de la Société Civile Digne de Côte d'Ivoire " Que le Chef de l’Etat cesse de faire la sourde oreille face aux revendications des populations civiles".

Voilà un peu plus de 72 heures que le sommeil et la quiétude des citoyens se trouvent perturbées par des mouvements d’humeurs militaires. Cette vague de mécontentement au sein de l’armée a gagné plusieurs villes du pays ainsi que la capitale économique Abidjanaise. Une première victime collatérale de cette mutinerie a été signalée dans le village d’Akouédo. Une chose est sûre, les Ivoiriens n’admettront en aucune manière de faire davantage les frais de folles promesses d’un régime dont le jeu favori est de se moquer des souffrances du peuple. Depuis son accession à la magistrature suprême, le Chef de l’Etat n’a eu de cesse de faire la sourde oreille face aux revendications des populations étouffées et anéanties par la misère, qui ne demandent pourtant qu’un mieux être. Et dire que le gouvernement annonce chaque jour à coup de renfort médiatique des taux de croissance extraordinaires comme pour mieux nous narguer. Face à cette prétendue embellie économique qu’ils sont assurément les seuls à voir et à en bénéficier, l’on comprenait difficilement que le chef de l’Etat soit incapable de tenir des promesses faites à ceux là même qui ont en charge la sécurité du pays. Et que croulant sous le poids de la misère à l’instar du reste de la population, les hommes en tenues se voient obligés de recourir aux armes pour se faire entendre. Le comble de l’inconcevable.
Fort heureusement, la requête des contestataires vient de trouver des réponses favorables si l’on s’en tient à la déclaration du chef de l’Etat.
Au terme d’un Comite Exécutif de crise tenu ce jour, nous, membre de la Société Civile de Côte d’Ivoire,
Nous félicitons de l’accord trouvé entre les deux parties même si la méthode de revendication utilisée suscite beaucoup de commentaires et d’émotions diverses.
Maintenant que le Chef de l’Etat et son gouvernement viennent d’apprendre la nécessité du compromis, de la concertation et de la négociation, nous osons croire que les complaintes des populations civiles seront également prises en compte. Ces populations auxquelles les plus belles réponses servies depuis 2011 sont menaces, intimidations, brimades, enlèvements, emprisonnements...
Nous prions donc les tenants du pouvoir à trouver ici les revendications les plus pressantes qui peinent encore à trouver une oreille attentive.
1- La baisse du coût de l’abonnement CIE/SODECI à hauteur de 20.000 FCFA parce que l’eau et l’électricité continuent d’être un luxe pour une très grande majorité des Ivoiriens tant leur pouvoir d’achat est quasi inexistant,
2- La prise en compte des revendications des fonctionnaires portant entre autres sur la reforme controversée de la retraite, le paiement du stock d’arriéré…,
3- Le retour au montant initial de six mille francs CFA comme frais d’inscription à l’université,
4- La gratuité de la préinscription en ligne à l’université pour les élèves en classe de terminale,
5- La réintégration des ivoiriens injustement licenciés après la crise postélectorale dans les services publics, Le reversement intégral du stock d’arriéré de salaire de plus de 60 mois à ces derniers et le paiement au bénéfice de ces chefs de familles des dommages et intérêts appropriés, à la hauteur des préjudices subis,
6- Se pencher efficacement sur le problème du chômage,
7- La libération des prisonniers politiques et militaires de la crise postélectorale,
8- Le retour des exilés,
Nous invitons avec la plus grande insistance le Chef de l’Etat à se prononcer sur ces questions de façon diligente comme il vient de le faire avec celles des militaires.
Le peuple souverain et digne de Côte d’Ivoire attache du prix à ces requêtes. Les ignorer sera considérer comme une incompétence et une incapacité notoire de la part du régime à conduire les affaires du pays.
C’est le lieu de rappeler que la colère d’un peuple constamment bafoué dans sa dignité est toute aussi redoutable que celle d’une armée.
Nous appelons en conséquence, à la mobilisation de toutes les organisations de la société civile pour sortir de la passivité et jouer pleinement le rôle qui est le nôtre ; celui de veiller à la bonne gouvernance. Car de toute évidence, le développement de notre pays passe par la constitution d’une société civile forte.
Abidjan, le 07 janvier 2017

Pour la Société Civile Digne de Côte d’Ivoire
Patrick SAHI
Président