Pétition internationale pour la libération de Laurent Gbagbo: Le Message de Joseph Koffigoh

Par Ivoirebusiness - Le Message de Joseph Kokou Koffigoh à l'occasion de la Cérémonie Solennelle de lancement de la Pétition pour La Libération de Laurent Gbagbo.

Joseph Kokou Koffigoh.

Distingués invités,
Mesdames et Messieurs,

Souvenez-vous, il y a déjà six ans! Nous étions peu nombreux à lever le petit doigt face à l'armada des forces coalisées, décidées à casser du Gbagbo et à exhiber ses restes au monde comme un grand criminel.

C'était en plein jour que l'on tordait le cou à la vérité. L'espérance s'en allait écœurée par tant d'injustice. L'espoir semblait sombrer dans un coma profond. L'injustice triomphait au son des trompettes des nouveaux conquérants soutenus par leurs parrains. La foi des compagnons de la vérité chancelait sur ses bases. Les frontières voyaient défiler, têtes basses, militaires et civils qui ont perdu la guerre en quête de refuge sur des terres inconnues.

Beaucoup qui sont restés, n'avaient plus de maison, même plus de quartier, même plus de village, même plus de région, et surtout plus de raison d'espérer des lendemains qui chantent. Le chef étant battu, ligoté et déporté comme jadis Behanzin "à quoi bon espérer" disaient-ils à voix basse. L'avenir semblait enterré dans une fosse commune ensemble avec la vérité, la liberté et la dignité.

C'est qu'on a vite oublié un adage que Gbagbo aimait à répéter: "LE TEMPS EST L'AUTRE NOM DE DIEU".
Ne voila-t-il pas Gbagbo bien qu'embastillé, serein et encore debout, pour porter le drapeau d'une Afrique qui ne peut jamais renoncer à sa dignité et à sa souveraineté acquise au prix de mille sacrifices.

Il suffit d'écouter et de sentir le malaise qu'éprouvent intellectuels et cadres et même les Chefs d'État dès qu'on invoque son nom pour mesurer l'ampleur du chemin parcouru. À cause de lui, ils vont jusqu'à remettre en cause la légitimité de la Cour Pénale Internationale. Le vent de l'histoire a ainsi tourné! Plus personne ne supporte que cet illustre innocent croupisse en prison. Même des "témoins à charge" et non des moindres, se sont retournés en leur âme et conscience pour se désolidariser de cette forfaiture.

À vous qui m'avez honoré en m'associant à la pétition que j'ai co-signée avec notre père et grand-père l'illustre écrivain Bernard DADIÉ que respectueusement je salue au passage, je vous remercie du fond du cœur et vous dis combien je garde la foi que bientôt nous pourrons ensemble fêter la Libération du Père de la démocratie ivoirienne, Laurent GBAGBO, devenu le héros de tout un continent.

Restons mobilisés mais sereins, vu la levée de bouclier qui se manifeste partout pour soutenir celui qui a tout sacrifié pour la Côte d'Ivoire et l'Afrique. L'injustice est flagrante: Cinq années de procédure à la CPI n'on servi qu'à mettre en relief la vacuité de l'accusation. De mémoire d'homme, on n'a jamais vu autant de mobilisation derrière un prisonnier accusé des crimes les plus graves contre l'humanité, une humanité qui gagnerait en dignité à voir plutôt juger les vrais coupables des guerres et massacres qui ont endeuillé cette Terre d'Espérance.

Je m'associe donc à vous, membres du Comité de pilotage, pour réitérer au monde qui nous suit, nous écoute et nous lit, un appel pressant afin qu'il se ressaisisse et se mobilise comme un seul homme en vue d'obtenir la fin de l'injustice contre Laurent Gbagbo, Blé Goudé, Simone Gbagbo et tous ceux qui sont injustement embastillés et spoliés de leur droits dans le cadre de la grave crise qu'a connue ce beau et noble pays qu'est la Côte d'Ivoire. Le peuple des profondeurs a besoin de réconciliation et cette réconciliation passe obligatoirement par le rétablissement de la justice pour tous, à commencer par le chantre de la paix et de la liberté qui est Laurent Gbagbo.

Fait à Lomé le 21 juin 2016
Par Joseph Kokou KOFFIGOH
Ancien Bâtonnier de l'Ordre des Avocats du Togo
Ancien Premier Ministre
Ancien chef de la Mission de l'Union Africaine pour l'Observation des Élections Présidentielles 2010 en Côte d'Ivoire,
Écrivain-poète.