CPI/ Levée des sanctions par l'ONU et la Suisse: La libération de Gbagbo et Blé se précise

Par EventNews TV Levée des sanctions par l'ONU et la Suisse: La libération de Gbagbo et Blé se précise-

Laurent Gbagbo et Blé Goudé à la CPI. Photomontage.

Les dernières évolutions de l’actualité laissent présager un lendemain heureux pour l’ex-président ivoirien Laurent Gbagbo et son ministre de la jeunesse Charles Blé Goudé, détenus depuis cinq ans La Haye.
« Le temps est un autre nom de Dieu. Le temps, comme la vérité, finira par enlever le mensonge de leurs yeux. », dixit Laurent Gbagbo aux heures de braise de la crise postélectorale de 2010-2011. Après cinq années de détention à la prison de Scheveningen en Hollande, cette prophétie semble s’accomplir tant le vent est plus que favorable à la libération des prisonniers les plus célèbres que cette institution politico-judiciaire ait connus.

En effet, après la levée des sanctions de l’ONU à l’encontre de l’ex-président ivoirien et de son épouse Simone ainsi que de Charles Blé Goudé, ce sont les médias français qui prennent le relai, se rangeant cette fois-ci du côté de la vérité. Ainsi, dans sa publication du 10 mai dernier, intitulée ‘‘procès Gbagbo : le témoin P441 plein de contradictions à la barre’’, RFI met l’accent sur les élucubrations du témoin se reclamant de la mosquée Lem dans le quartier de Yopougon.

S’entendant comme larrons en foire, le journal Le Monde a emboîté le pas à RFI. Le prestigieux journal français vieux de 72 ans donne d’emblée la parole à l’icône de la musique africaine Alpha Blondy qui appelle à la libération de Gbagbo et Blé Goudé. Puis, vient le point d’orgue. Quelques jours plus tard, le même média récidive en donnant la parole à un ancien diplomate français.

Ce dernier revient sur l’épineuse question du véritable gagnant de la présidentielle 2010 : Qui a gagné les élections ? Cette même question légitime qui avait pourtant été balayé du revers de la main par Nicolas Sarkozy et Barack Obama au profit du bombardement de la résidence présidentielle de Gbagbo. « Plus de votants que d’inscrits. Pour Nicolas Sarkozy et la diplomatie française, cette élection ne peut avoir qu’un seul résultat acceptable : la victoire d’Alassane Ouattara.

Il règne à l’Elysée et au Quai d’Orsay une véritable hystérie anti-Gbagbo. Les esprits sont préparés à un conflit, pas à une négociation. La France était obsédée par le départ de Laurent Gbagbo, parant le candidat Alassane Ouattara de toutes les vertus. », a revelé Laurent Bigot, ancien diplomate français, par ailleurs sous directeur pour l’Afrique de l’Ouest au Quai d’Orsay en 2010. Le diplomate termine en disant que les résultats certifiés par les Nations Unies ne sont pas les bons. Alors Bigot qui avait eu le nez creux en 2012 en annoncant la chute de Blaise Compaoré annonce-t-il ainsi la libération de Gbagbo ? Nul besoin d’être oracle pour le prédire.

A cela s’ajoute l’opinion française. Outre certains leaders politiques tels que Mélenchon, des voix s’élèvent désormais pour dénoncer la main mise des puissances occidentales sur la Cour pénale internationale (CPI). C’est le cas d’un jeune français âgé de 26 ans. « La CPI confie des enquêtes aux grandes puissances, aux ONG qui sont leurs yeux, y compris même aux services secrets.

C'est déjà arrivé qu'elle confie directement une enquête à la France qui a des troupes sur le terrain, et qui est par conséquent partie prenante dans le conflit.
Elle n'enquête jamais sur les crimes commis par les grandes puissances et sélectionne ses enquêtes. Bush, Sarko, Blair, Obama, etc.. n'y ont jamais été poursuivis. », a-t-il fait savoir sur France 2. En somme, si ces sorties calibrées dans leurs moindres mésures ne font pour l’instant qu’office de mise en bouche, il est clair que le pont La Haye-Abidjan est plus que dégagé pour le retour triomphal de Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé.

Cyrille NAHIN, Abidjan