Côte d’Ivoire: le désarmement a coûté 105 milliards de FCFA d’octobre 2012 à octobre 2015

Par APA - Côte d’Ivoire. Le désarmement a coûté 105 milliards de FCFA d’octobre 2012 à octobre 2015.

Image d'illustration.

Le processus de désarmement, de la démobilisation et de la réintégration (DDR) des ex-combattants de Côte d'Ivoire a coûté 105 milliards de FCFA en trois ans, soit d'octobre 2012 à octobre 2015, a appris APA, jeudi, de source officielle dans la capitale politique et administrative ivoirienne.

"Le processus DDR a coûté d'octobre 2012 à octobre 2015, 210 millions de dollars (1O5 milliards de FCFA)", a déclaré le Directeur général de l'ex-Autorité pour le Désarmement, la démobilisation et la réintégration (ADDR) des ex-combattants, Fidèle Sarassoro, au cours d'un séminaire international sur le processus DDR en Côte d'Ivoire.

Selon M. Sarassoro, également actuel Conseiller spécial du Président Alassane Ouattara, sur ce montant l'Etat ivoirien a mobilisé 144 millions de dollars (72 milliards de FCFA ), soit 68%, le reste ayant été mobilisé par les partenaires. " (...) Environ 10 000 ex-combattants sont en cours de réinsertion", a ajouté la patronne de l'Opération des Nations unies en Côte d'Ivoire (ONUCI) Aïchatou Mindaoudou.

L'ADDR dont la mission a pris fin le 30 juin dernier, a été remplacée par la Cellule de coordination, de suivi et de réinsertion (CCSR) des ex-combattants dirigée par Kodia Christian Ago. Il faut près de 4 milliards de FCFA pour le suivi de l'effectif déjà réintégré et le traitement des "cas résiduels".

Le Général Sénégalais Babacar Gaye, ex- Représentant spécial du Secrétaire général de l'ONU et le chef de la Mission multidimensionnelle intégrée de stabilisation des Nations unies en République centrafricaine (MINUSCA) du 15 septembre 2014 jusqu'à sa démission le 12 août 2015, a salué "l'exemple ivoirien qui trace les contours de l'engagement des autorités".

M. Gaye, par ailleurs Grand Témoin de ce séminaire, a souligné l'introduction d'une étape importante dans le processus DDR en Côte d'Ivoire. Il s'agit de la resocialisation des ex-combattants, qualifiée par tous les partenaires d'innovation majeure.

"C'est une avancée majeure dans la recherche de al paix et de la sécurité. Il convient véritablement pour d'autres de tirer des leçons de cette expérience ivoirienne", a-t-il estimé. Ce succès est selon lui, la volonté politique affichée qui a été un "élément catalyseur".

La Guinée, le Mali, la Centrafrique, le Congo, le Sénégal, le Burkina Faso et la Côte d'Ivoire ont participé à ce séminaire dont les travaux ont été clôturés par le ministre d'Etat ivoirien, ministre de l'intérieur et de la sécurité Hamed Bakayoko, représentant le Premier ministre Daniel Kablan Duncan.

La mission DDR en Côte d'Ivoire recouvrait le désarmement, la démobilisation, et la réintégration des 74 000 ex-combattants identifiés comment ayant participé à un moment ou à un autre à la longue période de crise de dix années qui a secoué la Côte d'Ivoire de 2002 à 2011.

Après plusieurs tentatives infructueuses, cette mission a été confiée à l'ADDR en août 2012, organisme unique placé sous l'autorité du Conseil national de sécurité présidé par le Président de la République. Il s'agissait de contribuer à la restauration de la sécurité, la consolidation de la paix, à la réconciliation et au développement en Côte d'Ivoire.

Après trois années d'action, la mission s'achève avec succès , puisque 93% des ex-combattants, soit 69 505 personnes dont 6105 femmes ont pu être réinsérées et réintégrées par l'ADDR. Au niveau du désarmement, 39 279 armes et explosifs dont 35 628 armes ont été collectés et près de 3,3 millions de munitions ont été récupérées.

APA