Vidéo/ Scandale de Corruption à la CPI: Luis Moreno Ocampo avoue "Mon salaire n'était pas suffisant"

Par IvoireBusiness - Vidéo. Scandale de Corruption à la CPI. Luis Moreno Ocampo avoue "Mon salaire n'était pas suffisant".

Luis Moreno Ocampo, ex-procureur en chef de la CPI, éclaboussé par un énorme scandale de corruption avoue "Mon salaire à la CPI n'était pas suffisant".

L’aveu d’Ocampo enregistré: «Mon salaire n’était pas suffisant»

Par A.L. avec EIC

Sociétés offshore, attrait du gain, amitiés compromettantes : « Le Soir » et ses partenaires du réseau d’investigation European Investigative Collaborations (EIC) révèlent les pratiques cachées de celui qui fut le premier procureur de la Cour pénale internationale, l’Argentin Luis Moreno Ocampo.

Ce lundi 25 septembre, nous avons confronté Luis Moreno Ocampo aux révélations concernant ses offshore.

Écoutez sa réaction, transcrite et traduite plus bas :

EIC : « Il y a un dernier point que je voudrais discuter. Nous avons reçu des informations selon lesquelles vous déteniez plusieurs sociétés offshore quand vous étiez à la CPI, quand vous étiez en poste. »

Ocampo : « Ha ha ha ! OK, montrez-moi, exposez-moi ce que vous avez. »

EIC : « L’une de ces sociétés était Yemana Trading, aux îles Vierges britanniques. Elle a été ouverte en 2002 et désactivée en 2010. Votre femme et vous-même en étiez détenteurs de parts… »

Ocampo : « Est-ce qu’il y a eu des mouvements (financiers) ? »

EIC : « La question est de savoir si vous avez cette société quand vous siégiez à la CPI ? Elle dispose d’un compte en banque au Crédit Agricole à Genève. Est-ce exact ? »

Ocampo : « Aha… Très intéressant. Waoww. Très intéressant. Comment connectez-vous cela à mon travail ? Où avez-vous trouvé l’information ? Vous m’avez hacké ? Vous avez la capacité de hacker ? »

EIC : « Je suis un journaliste, nous ne faisons pas de hacking. Je vous pose des questions, si vous ne voulez pas y répondre, c’est très bien. Vous faites votre travail, je fais mon travail. »

Ocampo : « Je ne pense pas que ce soit vos affaires. Vous savez, pendant mon mandat, mon salaire n’était pas suffisant. C’est bien. Non. Je n’ai pas besoin de vous donner aucune information sur ces choses privées. »

Mediapart
Ajoutée le 29 sept. 2017

Depuis son bureau de la Cour pénale internationale (CPI), le procureur Luis Moreno Ocampo gérait plusieurs sociétés implantées dans les pires paradis fiscaux du monde, selon des documents obtenus par Mediapart et analysés par l'EIC. L'ancien magistrat star parle de « choses privées ». Dossiers manipulés, comptes offshore, conflits d’intérêts... 40 000 documents confidentiels dévoilent les dessous de la Cour pénale internationale. © European Investigative Collaborations