Secteur privé: LES PATRONS TRACENT LES SILLONS DE L’INTÉGRATION ÉCONOMIQUE À ABIDJAN

Le 13 septembre 2010 par Fraternité Matin - C’est un grand virage

Le 13 septembre 2010 par Fraternité Matin - C’est un grand virage

que va amorcer la Fédération des organisations patronales de l’Afrique de l’Ouest (composée de 16 pays) avec cette assemblée générale mixte qui se tiendra sur les bords de la lagune Ebrié à Abidjan. Deux jours pour repenser l’organisation, mais surtout pour emprunter le chemin d’un avenir élagué de toutes les embûches qui ont freiné son élan. A partir de lundi donc, à l’hôtel Pullman, les patrons ouest-africains vont se retrouver, jusqu’au mardi, pour définir « la stratégie de développement du secteur privé dans le marché ouest-africain». Il était temps. En effet, pour le cinquantenaire à venir, le secteur privé veut affirmer sa place et jouer pleinement son rôle dans le développement du continent par l’émergence d’une économie inscrite dans la modernité. L’Etat, qui a été très présent dans l’économie des différents pays de la Fopao, pendant des années, commence aujourd’hui à s’essouffler. Il laisse du coup un vaste champ d’action au secteur privé. C’est donc pour prendre pleinement en main les missions qui sont les leurs que les patrons ouest-africains, après s’être organisés en fédération, se retrouvent, une fois encore, pour penser l’avenir. Pas celui solitaire qui les enferme dans des petits marchés sans prospectives ni perspectives, mais celui ouvert, qui offre des opportunités plus larges et surtout incite à la mise en route d’une politique de développement commun.
Les enjeux de la rencontre d’Abidjan
La rencontre à laquelle le président de la Confédération générale des entreprises de Côte d’Ivoire (Cgeci), Jean Kacou Diagou, convie ses pairs apparaît comme celle de tous les enjeux. Le thème (définir la stratégie de développement du secteur privé dans le marché ouest-africain) s’inscrit dans l’affirmation de l’implication du secteur privé dans le développement des Etats africains.
Pendant deux jours donc, les patrons plancheront sur les conditions de création de l’envol économique de leurs pays respectifs, mais surtout de leur espace sous-régional. Car, nul ne peut se leurrer et croire qu’il peut, tout seul, tracer le chemin et agrandir la voie d’une existence épanouissante. C’est parce que la conscience d’une exigence de vie économique communautaire s’est imposée aux dirigeants du secteur privé de l’Afrique de l’Ouest, il y a déjà des années, qu’est née la Fopao. Une histoire qui commence par des réunions successives (Dakar, 1993; Genève, 1994 ; Tunis, 1994 ; Libreville, 1995 ; Genève, 1995 ; Addis-Abeba, 1996 ; Genève, 1996). Puis, la décision d’élargissement de la Fédération à la région Cedeao prise à Bamako en février 2006.
Le processus d’intégration économique régionale engagé par les Etats de l’Afrique de l’Ouest dans le cadre de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) et de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (Uemoa) ne peut être une réalité que si les premiers acteurs de l’économie consolident la voie tracée par les politiques. Le secteur privé régional s’est, dès lors, invité à jouer pleinement son rôle de créateur de richesse, en ayant en point de mire la concrétisation de l’intégration régionale.
A Accra, en octobre 2007, lors du premier forum du secteur privé de l’Afrique de l’Ouest, la Fopao a décidé de franchir un autre pas, plus grand : mettre en place une organisation représentative du secteur privé de la région, forte et apte à s’impliquer plus efficacement dans la construction du processus d’intégration régionale et dans la conduite des différentes négociations, notamment celles de l’Ape qui étaient entrées dans une phase critique.
Même si les pays ont continué de parler en leur seul nom, ils ont atteint un niveau qui leur rappelle qu’au bout du compte, il y a cette certitude : c’est ensemble que les entreprises ouest-africaines se développeront, à moins de vouloir périr dans la solitude des marchés étroits qu’offrent les différents pays pris seul. La rencontre de la Fopao à Abidjan est donc un rendez-vous crucial pour l’Afrique de l’Ouest. Dans son entièreté.