Scandale/Côte d’Ivoire : Un gigantesque trou de 500 milliards de FCFA (762 millions €) découvert dans la filière Cacao, selon le cabinet KPMG

Par IvoireBusiness - Scandale/Côte d’Ivoire. Un gigantesque trou de 500 milliards de FCFA (762 millions €) découvert dans la filière Cacao, selon le cabinet KPMG.

Massandjé Touré Litsé a été limogée de la direction générale du CCC suite aux 500 milliards de FCFA de pertes sèches, et remplacée par Yves Brahima Koné, un baron du RDR.

Selon la Lettre du continent N°775 du 25 avril 2018, 500 milliards de Fcfa de pertes sèches ont été enregistrées dans la filière cacao en Côte d’Ivoire.
Notre confrère cite les résultats d’un audit du système de commercialisation du cacao ivoirien pour la campagne 2016-2017 remis au gouvernement ivoirien le 12 mars dernier par le cabinet international d’expertise-comptable, d’audit, et de conseil KPMG.
Selon le rapport d’audit de 152 pages, des manquements et des défaillances graves ont lieu dans la filière cacao en Côte d’Ivoire, notamment la gestion approximative du conseil du café cacao (CCC) où aucun contrôle méthodique ou rappel à l’ordre de l’Etat n’est venu stopper l’hémorragie.
Nombre de sociétés exportatrices appartenant à des proches du régime ont bénéficié d’autorisations non justifiées alors même qu’elles n’avaient pas la taille, les compétences, ni la surface financière requises pour assurer ce type de contrats.
Conséquence : En 2016-2017, le volume de contrats en défaut (impossibilité pour l’exportateur de livrer sa cargaison ou pour l’importateur de la réceptionner) ont porté sur 220.000 tonnes de cacao équivalent à 400 milliards de Fcfa (608 millions d’€).
Et la revente partielle de ces contrats a couté 185 milliards de Fcfa (282 millions d’€).
Selon KPMG, les pertes globales pour les planteurs et l’Etat dues aux manquements de cette campagne ont atteint la somme astronomique de 500 milliards de FCFA (762 millions d’€).
Le cabinet dénonce vivement un rattrapage ethnique et un clientélisme au CCC qui se traduisent par des recrutements complaisants sur la base ethnique et familiale.
Ainsi, la majorité des membres du service de l’audit interne ne disposent pas diplôme professionnel d’auditeur, un problème qui perdure à l’heure actuel.
Et pour ne rien arranger, le conseil d’administration du CCC présidé par Lambert Kouassi Konan, un proche du président Henri Konan Bédié , a longtemps été tenu à l’écart de la gestion clientéliste.
Au final, le gouvernement ivoirien a dû emprunter 300 millions de $ de la banque mondiale pour relancer le secteur du cacao.

Patrice Lecomte