Scandale: D'Abidjan à La Haye, la justice ne lâche pas la famille Gbagbo

Par IvoireJustice.net - D'Abidjan à La Haye, la justice ne lâche pas la famille Gbagbo.

De gauche à droite : Simone Gbagbo, Michel Gbagbo et Laurent Gbagbo. Crédits photo : ANP

À La Haye, le procès conjoint Gbagbo/Blé Goudé suit son cours avec des spéculations sur une éventuelle libération de Laurent Gbagbo. À Abidjan, Simone - l’épouse de Gbagbo - et Michel, le fils aîné de l’ancien président ivoirien, n’en finissent pas avec les ennuis judiciaires. Revue.

Hier, jeudi 26 mai 2016, apprend-on de Fraternité Matin, « la Cour suprême de Côte d’Ivoire [...] a rejeté le pourvoi en cassation de Simone Gbagbo ». Ce qui rend « définitive sa condamnation », indique le quotidien gouvernemental.

Le « 10 mars 2015 », la justice ivoirienne condamnait l’ex-première dame à « 20 ans de réclusion pour ‘’attentat à la sûreté de l’Etat” », rappelle Le nouveau Réveil. « Un verdit lourd, estime le journal citant l’AFP (Agence France presse), car il doublait les réquisitions du parquet général, soit 10 ans de prison ».

Maître Rodrigue Dadjé, avocat de Simone Gbagbo, qualifie de « décision politique » l’arrêt de la Cour suprême de ce jeudi 26 mai 2016, rapporte Soir Info. « Il y avait assez d’éléments juridiques pour annuler la condamnation », lâche-t-il à propos.

Le 31 mai prochain, annoncent L’inter et Le nouveau Réveil, l’ex-première dame sera à nouveau « devant les Assises pour crimes contre l’humanité lors de la crise postélectorale ». Le Nouveau Courrier dénonce un acharnement du régime « sur la famille Gbagbo », non sans se plaindre de « la justice [qui] se met au service de la haine ».

Michel Gbagbo inculpé à nouveau

Le fils aîné de Laurent Gbagbo vient d’être inculpé pour « délit de divulgation de fausses informations », apprend-on du quotidien Le Nouveau Courrier. Une inculpation intervenue « après une journée d’audition, mercredi 25 mai 2016, d’abord à la Brigade de recherches de la gendarmerie nationale au Plateau, et ensuite au Parquet au Plateau », souligne soirinfo.

« À la date du 30 mars 2016, 250 personnes étaient encore détenues dans les prison, la plupart, suite à la crise postélectorale. Plus grave, 300 personnes qui ont été inculpées et placées sous mandat de dépôt depuis 2011 sont portées disparues ». C’est cette sortie de Michel Gbagbo, le 02 mai 2016, via « koaci.com », qui lui vaut sa nouvelle inculpation, rapporte Le Nouveau Courrier.

Le procureur de la République, Richard Adou, reproche à Michel Gbagbo des déclarations « sans fondement » et « mensongères », livre Soir Info. Le 1er mai 2016, rappelle le magistrat, le chef de l’Etat Alassane Ouattara affirmait, lors de la célébration de la fête du travail, devant les centrales syndicales, que « la plupart des détenus de la crise postélectorale ont été libérés » et qu’« il ne restait que des cas résiduels de détenus en attente de jugement pour des crimes graves ».

Le Parquet que cite Soir Info indique, par ailleurs, n’avoir été « saisi d’aucun cas de disparition d’inculpés de la crise postélectorale ni par les parents des supposés disparus ni par les organisations nationales et internationales de droits de l’homme ». « Justifications foireuses », tonne Le Nouveau Courrier, soutenant qu’« il y a bel et bien des prisonniers politiques qui croupissent dans les geôles du régime ».

Inculpé, Michel Gbagbo a été « laissé en liberté », fait savoir Soir Info. « C’est une procédure d’instruction. Le juge va faire une enquête », relève Maître Dadjé Rodrigue, avocat de Michel Gbagbo, cité par Soir Info.

Poursuite des spéculations sur une éventuelle libération de Gbagbo

« Va-t-on vers la libération de Laurent Gbagbo ? », s’interroge LG infos. Dans une vidéo postée sur Facebook en date du « dimanche 22 mai 2016 », Alpha Blondy, star ivoirienne du reggae, interpellait ses compatriotes sur « la nécessité de mettre balle à terre, pour donner une chance aux négociations souterraines qui seraient en cours en vue de sortir l’ex-chef de l’Etat et son poulain des griffes de la justice internationale », relaie Soir Info.

Kouakou Kra, du FPI (parti de Gbagbo), dit accueillir « favorablement toutes les bonnes volontés, toutes les initiatives qui visent à écourter toutes les souffrances du président Gbagbo », livre L’inter. « Ce dossier n’est pas un dossier d’artiste », aura réagi Joël N’Guessan, porte-parole du RDR (parti d’Alassane Ouattara), joint par le journal. Et le cadre du parti au pouvoir d’ajouter : « C’est ce qui se passe à la Cour qui est notre boussole ».

Malgré « la dissimulation des témoins » aboutissant à « une inégalité de traitement en faveur de l’Accusation » et à « l’inintelligibilité du procès », note Notre Voie, les témoins présentés ne réussissent pas à « faire basculer le procès en faveur de l’Accusation ». Mardi 24 mai 2016, Nigel Walker, témoin britannique de l’Accusation, qui était dans le prétoire, « a multiplié les approximations », fait savoir Le Nouveau Courrier.

À en croire Soir Info, le mercredi 25 mai 2016, le témoin Nigel Walker a été « acculé, voire malmené » par les avocats de la Défense. Le témoin P-431 de l’Accusation, face aux questions de la Défense n’hésitera pas à confesser : « … Lorsqu’il s’agit des faits, je ne suis pas objectif », diffuse Soir Info, qui note un « coup d’éclat au procès de Gbagbo et Blé Goudé ».

« Bensouda s’est fourvoyée dans l’affaire Gbagbo », soutient Le Nouveau Courrier. «Très confiante au départ », la procureure de la CPI serait dans le « doute » actuellement, ébruite le quotidien. De fait, après « 9 témoignages, aucune preuve contre Gbagbo », signe Le Temps. Le Quotidien d’Abidjan évoque déjà « l’échec de Fatou Bensouda », quand LG infos pense, lui, qu’il faut « mettre fin au procès ».

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Cette revue de presse hebdomadaire est publiée en partenariat avec l'agence Infopresse.

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