RDC: Malgré les trois jours de travaux préparatoires du dialogue à Kinshasa, l’incertitude plane toujours !

Par IvoireBusiness/ Débats et Opinions - RDC. Malgré les trois jours de travaux préparatoires du dialogue à Kinshasa, L’incertitude plane toujours !

A droite, Théo Kintuki, chargé de communication de l'ARP.

La République Démocratique du Congo entre dans une phase très critique de la survie ou non de tout processus politique digne d’apaiser les esprits des acteurs politiques, de la société civile et du peuple congolais tout entier dont la seule équation reste le départ du pouvoir de l’actuel Président Joseph Kabila. Pour rappel, le deuxième et dernier mandat de Joseph Kabila prend fin le 19 décembre 2016, selon les textes de la Constitution en vigueur. Et le 31 juillet dernier, lors du plus grand meeting de l’opposition autour d’Etienne Tshisekedi désigné président du Rassemblement des Forces sociales et politiques de Genval (Bruxelles), ce dernier a rappelé à l’assistance que Joseph Kabila doit quitter le pouvoir le 19 décembre 2016 à minuit.
La résolution 2277 de l’Onu impose « un dialogue inclusif » afin de créer le mécanisme d’aboutir à un compromis devant servir de cadre pour définir le processus d’engager une alternative à la fin du mandat de Joseph Kabila. Cette résolution a souligné l’importance de la tenue des élections libres et indépendantes selon le respect du délai constitutionnel.
Pour Théodore Kinkuti, secrétaire national en charge de la communication de l’ARP (armée de résistance populaire) : « Eden Kodjo, facilitateur désigné par l’Union Africaine a ouvert les travaux préparatoires du dialogue sans respecter et ni honorer le cahier de charge de l’Opposition qui exige, entre autres, la libération des acteurs politiques, des jeunes Lucha, des prisonniers d’opinion… La libération de l’espace politique et la désignation d’un autre médiateur en lieu et place d’Eden Kodjo qui fait preuve de partialité et de complicité avec le pouvoir en place. Eden Kodjo doit savoir qu’il n’a pas, ni les mains propres, ni les mains libres pour bien conduire lesdits travaux ».
Par ailleurs, il faut souligner le fait que la grande Opposition conduite par Tshisekedi a boycotté et a refusé de prendre part à cette table-ronde qui augure déjà une trahison du peuple congolais. C’est pourquoi, certains cadres des partis de l’opposition ont été exclus du grand rassemblement ou de la dynamique de l’opposition. C’est le cas de Vital Kamehere (président de l’UNC), Ingele Ifoto, Moleka Albert (vice -président de l’UDPS Kibassa, exclu du parti) et bien d’autres comme le député Samy Badibangi…
Pour l’ARP : « nous ne sommes pas d’accord, ni aspirant à un quelconque dialogue initié par Joseph Kabila ou encore présidé par le facilitateur Eden Kodjo qui a oublié de se comporter en acteur neutre, mais devient un kabiliste à part entière ! Nous serons participants du dialogue inclusif selon la résolution onusienne 2277 : - si et seulement s’il n’y aura pas un quelconque compromis politique visant à maintenir Joseph Kabila au pouvoir au-delà du 19 décembre 2016 ; - avec un autre facilitateur neutre ; - à condition de procéder à la libération des acteurs politiques ; - la libération de tous les membres ARP détenus dans diverses prisons ;- la tenue du dialogue inclusif dans un autre pays non partisan de la crise en RDC ; - la libération de tous les espaces de libertés et médias ; - l’annulation de la condamnation par contumace du général Munene par le Tribunal partisan en 2010.»
bordant la question liée à la sécurité nationale : « je ne comprends pas comment les acteurs politiques congolais ne peuvent pas prendre au sérieux la question de la sécurité sur toute l’étendue de la République et surtout au Nord et Sud Kivu et toute la partie Est du pays qui devient un théâtre des actes terroristes, des viols et des crimes contre l’humanité… La complicité ou l’incapacité de ce régime doit être mise en exergue afin de bien comprendre les enjeux sécuritaires. Et ce qui est très frappant est que c’est le plus souvent lors du passage de Joseeh Kabila à l’Est que les assaillants exécutent les massacres en répétition. S’agit – il d’une complicité ou d’une coïncidence hasardeuse ? »
Au regard de ces interpellations : « Malgré les trois jours de travaux préparatoires du dialogue à Kinshasa, L’incertitude plane toujours comme lors des concertations nationales de triste mémoire » conclut Théodore Kinkuti. : « Je voudrai rappeler, ici, que l’ARP est l’un des mouvements politiques dont les membres condamnés et arrêtés ne font jamais partie des personnes qui sont soit graciées officiellement, libérées malgré toutes les promesses ou les gestes posés par le pouvoir. Ceci est dû au fait que l’ARP liée à son Président, le général Faustin Munene avait été condamné, par contumace, à prison à vie et au payement de 5 milliards de dollars US de dommages et intérêts, et ce, injustement par le pouvoir en place le 08 mars 2011 ».

RAPPELS IMPORTANTS DE CES FAUSSES CONDAMNATIONS EN 2011
« Soixante-dix-sept condamnés du procès ministère public contre le général Faustin Munene et consorts ont été transférés samedi à la prison de Makala, à Kinshasa. Les autorités judiciaires du Bas-Congo n’ont pas donné les raisons de ce transfert. Des sources indépendantes affirment, cependant, que la prison de Matadi qui héberge actuellement 399 détenus ne pourrait en accueillir davantage. Ces condamnés ont été acheminés à Kinshasa sous une escorte militaire et policière dans un bus loué à une entreprise privée.
Parmi les détenus, on compte des civils, dont le directeur de Canal Congo télévision (CCTV/ Matadi), et des militaires condamnés par le tribunal militaire de garnison de Matadi, vendredi 4 mars, à une peine de 20 ans de prison et au renvoi du corps des Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC), pour participation à un mouvement insurrectionnel.
Les soixante-dix-sept condamnés doivent aussi payer près d’un million de francs congolais de dommages et intérêts. Six prévenus ont été acquittés. Me Eley Lofele, l’un des avocats de la défense, a qualifié ce procès d’injuste et d’inéquitable. Quatre condamnés ont fait appel de leur condamnation ».
Le peuple congolais est appelé toujours à la vigilance et à la résistance suite à cet autre complot qui se dessine à l’issu de ce dialogue qui n’a pas encore fait preuve de son caractère « INCUSIF »
« La date du 1er Septembre 2016 (le début du DIALOGUE) doit faire partir de l’histoire de la résistance du peuple congolais comme en janvier 2015. La classe politique de la vraie opposition et toutes les forces acquises pour la cause du peuple doivent s’apprêter à déjouer ce coup de forces et pourquoi pas recourir à l’application de l’Article 64 de la Constitution, dans le cas où un individu ou un groupe d’individus veulent se maintenir au pouvoir par la force, le peuple doit faire échec. »
Voilà qui justifie encore ma conclusion : « Malgré les trois jours de travaux préparatoires du dialogue à Kinshasa, du 25 au 27 août 2016, L’incertitude plane toujours ! »

Par Robert TISON S.