Procès de Simone Gbagbo: La Défense suspend sa participation tant que Guillaume Soro, Brindou M’bia, Kassaraté, Mangou, Ahoussou, Charles Diby…, ne viennent pas témoigner

Par IvoireBusiness - Procès de Simone Gbagbo. La Défense suspend sa participation tant que Guillaume Soro, Brindou M’bia, Kassaraté, Mangou, Ahoussou, Charles Diby…, ne viennent pas témoigner.

Lundi 10 octobre 2016. Le procès de Simone Gbagbo, l`ex-Première dame ivoirienne, reprend à Abidjan après plusieurs semaines d`interruption.

Les avocats de l’Ex-première Dame Simone Ehivet Gbagbo, ont suspendu leur comparution au procès jusqu'à nouvel ordre après avoir réclamé, lundi, la comparution à la barre de plusieurs personnalités proches du régime d’Alassane Ouattara dont le ’’témoignage est capital’’ selon eux, pour la manifestation de la vérité dans les faits qui sont reprochés à leur cliente.
Parmi eux, le Directeur général de la police et Contrôleur général Brindou M’bia, le ministre d’Etat Ahoussou Kouadio, l’Ambassadeur Édouard Kassaraté Tiapé (Commandant Supérieur de la gendarmerie au moment des faits), le Président du Conseil économique et social, Charles Diby Koffi (ministre de l’économie à l’époque).

Un deuxième groupe de ’’témoins’’ réclamé par la défense comprend le président de l’Assemblée nationale, Guillaume Kigbafori Soro (Premier ministre au moment des faits mais organisateur de la marche, selon la défense, sur la RTI), l’Ambassadeur Philippe Mangou, ex-chef d’Etat-major de l’armée au moment des faits, le Pr Yapo Etté, Okénéré Ouattara, ancien commandant du camp Commando d’Abobo.

Selon Me Rodrigue Dadjé devant la Cour, ces personnes étant ’’des acteurs majeurs dans les faits qui sont reprochés à Mme Simone Gbagbo, leur témoignage est capital’’.Le président de la Cour, Boiqui Kouadjo a observé que ’’dans le dossier’’ en possession de la juridiction, ’’aucune citation de ces témoins n’est versée’’.

’’Nous avons adressé par respect de leurs fonctions des courriers avec décharge pour leur comparution, en tant que témoin, aujourd’hui. Nous constatons M. le Président, qu’aucun d’eux ne s’est présenté. C’est pourquoi la défense de Mme Gbagbo sollicite un report pour amener ces personnes à venir comparaître’’, a plaidé Me Dadjé.

Pour le Parquet général, ’’on a suffisamment entendu des témoins ici que le témoignage des personnes citées n’est plus nécessaire. Surtout que parmi elles, il y a un membre du gouvernement et un président d’institution dont les comparutions nécessitent des procédures particulières, notamment, la saisine du Conseil des ministres. On peut donc se passer de ces témoins pour continuer car leur témoignage n’apportera rien au dossier’’, a requis le procureur général Yéo Ali, suivie par la partie civile.

’’Pour le respect de notre justice, il est important que ces témoins comparaissent. Parmi eux, certains sont allés jusqu’à La Haye pour témoigner pourquoi ne viendraient-t-ils pas devant la Cour présente pour témoigner ? Les faits reprochés à notre cliente sont d’une extrême gravité que nous exigeons leur comparution’’, a répliqué Me Mathurin Djirabou selon qui ’’ rien ne dit dans les textes que l’absence de citation dans le dossier est frappée de forclusion’’.

Le président de la Cour, Boiqui Kouadjo, a rejeté la requête de la défense après deux heures de suspension de l’audience.

La défense pour qui ces témoignages sont d’une extrême importance, a immédiatement suspendu ’’jusqu’à nouvel ordre sa participation’’ au procès devant la Cour d’assises d’Abidjan où comparaît sa cliente Simone Gbagbo depuis mai 2016.

’’La Cour a estimé qu’il n’était pas nécessaire de faire comparaître des témoins, acteurs majeurs des faits qui sont reprochés à Mme Simone Gbagbo que nous avons identifiés. Dès lors, on nous refuse ce droit de la défense, nous avons décidé de suspendre notre participation à ce procès’’, à déclaré à la presse, Me Blédé Dohora.

Nous y reviendrons.

Patrice Lecomte