Procès café-cacao / L’audition des témoins révèle : Un trou d’1 milliard découvert dans les caisses de la Sifca-Coop

Publié le mercredi 28 mars 2012 | L'intelligent d'Abidjan - L’audition des témoins dans le cadre du procès des ex-barons de la filière café-cacao suit son cours au tribunal de première instance d’Abidjan-Plateau. Ce mardi 27 mars 2012, ce sont des témoins de la Sifca

Coop qui ont été auditionnés par les juges.

Tapé Doh, ex-président de la BCC.

Publié le mercredi 28 mars 2012 | L'intelligent d'Abidjan - L’audition des témoins dans le cadre du procès des ex-barons de la filière café-cacao suit son cours au tribunal de première instance d’Abidjan-Plateau. Ce mardi 27 mars 2012, ce sont des témoins de la Sifca

Coop qui ont été auditionnés par les juges.

Appelé à témoigner à la barre, l’ancien chef comptable de la Sifca-Coop entre 2001 et 2008, Kouassi Zahui, a indiqué que comme tout citoyen, en 2004 il a entendu parler par voie de presse du don de 5,5 milliards FCFA de l’Etat ivoirien à son entreprise dans le cadre du financement des coopératives à l’occasion de la campagne café-cacao. Mais dans la pratique, il a eu à gérer 4,5 milliards de FCFA. Quant au milliard restant, c’est le substitut du procureur, Fernand Oulaye qui lève un coin de voile. Il a indiqué que la Sifca-Coop avait deux comptes domiciliés à la BFA (Banque de Financement de l’Agriculture) qu’on pourrait nommer 1101 et 1103. Pendant que le compte 1103 a reçu effectivement les 5,5 milliards FCFA de l’Etat ivoirien, la somme de 4,5 milliards FCFA a été transférée sur le compte 1101. Et le reliquat sur l’autre compte a pu être retiré par décaissements successifs par le directeur général d’alors, Joëlle Adou. 530 millions FCFA en 2004 et 250 millions FCFA en 2005 et d’autres sommes ont ainsi été retirées jusqu’à épuisement du milliard restant sans qu’on ne sache l’usage qui a été fait. Autre personne appelée à témoigner, Me Sery Briza, fiscaliste ayant exécuté un contrat pour le compte de la Sifca-Coop. Il lui était demandé de faire une étude pour que la société paie le moins d’impôts possibles. Mais au final de l’étude et au cours de l’instruction de l’affaire, il lui a été reproché par Mme Kadjo, travaillant à la Sifca-Coop et Kra Bally, directeur général de la compagnie au moment des faits, d’avoir reçu en espèces 60 millions FCFA une fois et une autre fois la somme de 95 millions FCFA pour le paiement de ces impôts. Accusations qu’il a rejetées, arguant que le paiement des impôts en espèces au-delà de 200 000 FCFA entraînait des conséquences que les entreprises n’étaient pas toujours disposées à prendre.

Franck O

CACAO : BARRY CALLEBAUT ANNONCE DE GROS INVESTISSEMENTS EN CÔTE D’IVOIRE

Publié le mercredi 28 mars 2012 | Le Patriote

21,7 milliards de FCFA ! Tel est le montant que Barry Callebaut, leader mondial des fabricants de produits à base de cacao et de chocolat de qualité supérieure, va consacrer à certains pays producteurs, pour les dix prochaines années. Et la Côte d’Ivoire en sera un des grands bénéficiaires. Même si le budget réservé au premier pays producteurs mondial de cacao, est tenu secret, il est colossal, à en croire certaines sources et l’on évoque même des milliards de FCFA. Cet investissement sera axé sur la durabilité du cacao. Ce projet, dénommé « Cocoa Horizons », a pour but d’accroître la productivité des plantations, améliorer la qualité du cacao et les conditions de vie des familles des pays producteurs de cacao en Afrique de l’Ouest et du Centre ainsi qu’en Indonésie au cours de la prochaine décennie. Le nouveau projet à plusieurs volets de « Cocoa Horizons », repose sur le Programme Partenaire de qualité (PPQ) de Barry Callebaut, un programme majeur destiné à promouvoir la durabilité du cacao avec trois piliers. Pour le volet ‘‘Pratiques des planteurs’’, Barry Callebaut ouvrira un Centre d’excellence du cacao et cinq Académies de planteurs en Côte d’Ivoire. En prime, une formation à l’agriculture moderne qui permettra aux planteurs d’améliorer encore leur production et d’obtenir une certification indépendante. Pour l’ ‘‘Education des planteurs’’, des actions seront centrées sur les communautés afin de promouvoir la formation à la culture du cacao et l’acquisition de compétences commerciales qui viseront à développer la prochaine génération de planteurs. Un autre volet, c’est celui de la ‘‘Santé des planteurs’’. A ce niveau, la structure entend mettre l’accent sur des actions intégrées dans le domaine de la santé et de l’eau potable qui serviront à améliorer le bien-être des communautés rurales et à soutenir les institutions et services locaux en la matière. Ce projet qui repose sur le Programme Partenaire de qualité (PPQ) a fait ses preuves dans les coopératives de planteurs de cacao. Lancé en 2005 et impliquant actuellement plus de 40 000 planteurs en Côte d’Ivoire et au Cameroun, PPQ a été le premier programme de ce genre à mettre l’accent sur des objectifs d’amélioration de la qualité du cacao et des pratiques agricoles. « La pénurie de cacao de qualité provoque une grande inquiétude qui touche au cœur de nos activités, car il est impossible de produire plus de chocolat si nous n’obtenons pas plus de cacao. Il est urgent de trouver des solutions globales et innovantes afin d’inverser la spirale descendante de la production mondiale de cacao, », a déclaré Juergen B. Steinemann, CEO de Barry Callebaut. Aussi, l’entreprise a-t-elle fait du cacao durable, un pilier de la stratégie de croissance. « Cocoa Horizons », est non seulement le projet le plus récent de ce leader mondial, mais aussi ‘‘le programme de durabilité le plus ambitieux et d’une envergure jamais atteinte dans l’histoire de Barry Callebaut’’. Qui estime que d’ici à 2020, l’industrie mondiale du cacao et du chocolat aura besoin d’un million de tonnes supplémentaire pour satisfaire la demande croissante de chocolat, alimentée par les marchés d’Asie, d’Europe centrale et des Amériques. C’est donc un programme qui doit permettre aux planteurs d’avoir un revenu équitable. Le nouveau projet « Cocoa Horizons » définit un ensemble de techniques d’amélioration de la productivité visant à accroître les rendements par hectare et la qualité du cacao cultivé par les petits planteurs. Différentes approches et méthodes de formation, telles que les « Farmer Field Schools », seront utilisées pour promouvoir de saines pratiques de travail et d’agriculture, une fermentation et un séchage appropriés ainsi qu’une bonne gestion des maladies et des nuisibles. Des plantations modèles seront établies en collaboration avec les communautés locales. Ces établissements seront utilisés pour la recherche et pour toute une série de formations, notamment celles qui sont spécialisées dans le greffage et la régénération des cacaoyers. Barry Callebaut prévoit d’enrôler, au cours des dix prochaines années, 50 000 planteurs supplémentaires dans ces diverses activités. Rien qu’en Côte d’Ivoire, la société a ouvert plus de quatre cents « Farmer Field Schools » et collabore avec plus de cinquante coopératives pour aider les planteurs à réaliser leurs objectifs en termes de certification indépendante. En 2011, Barry Callebaut a commencé à commercialiser « Terra Cacao », un chocolat innovateur fabriqué à partir de fèves « zéro-défaut » provenant de Côte d’Ivoire, et qui lui a permis de décrocher plusieurs distinctions convoitées. Fort de cette réussite, Barry Callebaut a lancé un programme similaire au Cameroun où les planteurs qui y participent gagnent plus que le prix moyen du cacao fermenté et séché selon les méthodes traditionnelles dans ce pays. Ces actions seront entreprises en collaboration avec des experts de l’agriculture et du développement ainsi qu’avec des institutions gouvernementales. Barry Callebaut se concentrera d’abord sur les grands pays producteurs, tels que la Côte d’Ivoire, le Ghana, l’Indonésie, le Cameroun et le Brésil. Il cherchera, au cours des années à venir, à étendre « Cocoa Horizons » à d’autres pays producteurs disposant d’un grand potentiel de développement. C’est donc un projet qui est en phase avec les aspirations du gouvernement Ouattara à travers la nouvelle réforme de la filière café-cacao. Faut-il le rappeler, en août 2011, Juergen B. Steinemann, en visite à Abidjan et après son audience avec le chef de l’Etat ivoirien, Alassane Ouattara, avait révélé que ‘‘la Côte d’Ivoire et sa structure pouvaient faire beaucoup de chose ensemble’’. Il avait donc annoncé un partenariat entre ces deux entités.

Jean Eric ADINGRA