Parti unifié/ Pr Guikahué, Secrétaire Exécutif du Pdci, crache ses vérités: «Le parti unifié ne marche pas. Il faut dire la vérité à Ouattara...»

Par IvoireBusiness - Rhdp-Parti unifié, Pr Guikahué, Secrétaire Exécutif du Pdci-Rda, crache ses vérités «Le parti unifié ne marche pas. Il faut dire la vérité à Ouattara...».

© Partis Politiques par DR Maurice KaKou Guikahué, Secrétaire exécutif du PDCI-RDA.

Le Professeur Maurice Kakou Guikahué, Secrétaire Exécutif du Pdci-Rda, a tenu à cracher ses verités au RDR et à son Président d'honneur Alassane Ouattara, concernant les blocages rencontrés dans la mise en place du parti unifié, au lendemain de la 101ème session du secrétariat exécutif du Pdci-Rda, mardi 27 février, au siège dudit parti à Cocody.
Il s’est défendu contre les attaques dont il est l’objet dans la presse, par les dignitaires du RDR l'accusant de saboter le parti unifié, affirmant n'être qu'un serviteur en mission pour le compte du Pdci et de son Président Henri Konan Bédié. Autrement dit, s'il y a blocage, il faudrait s'en prendre au président du parti.

« J’ai lu avec amusement des attaques contre moi dans la presse. Mais qui suis-je pour m’opposer au parti unifié? Moi, je ne suis qu’un serviteur du Pdci-Rda. Je ne suis pas le Pdci. Il ne faut pas être prétentieux. En quoi je peux bloquer quelque chose? Ce que je vais dire, c’est que je suis le secrétaire exécutif en chef du Pdci-Rda. Je suis chargé de l’animation du Pdci-Rda. Donc, tant que le Pdci-Rda va exister, je vais l’animer sans complaisance. Le jour où on dit qu’il n’y a plus Pdci, ma mission n‘existe plus. Donc, je fais ma mission parce qu’on m’a nommé pour animer le Pdci et le Pdci existe. Donc, je l’anime et je dois bien l’animer. Donc, je ne suis pas un obstacle. En quoi je peux être un obstacle ? Mais il y en a qui disent que je suis prestidigitateur. Jusqu’ à présent, ce sont eux qui sont magiciens. Mais moi, je suis réaliste. Je suis fils de paysan. Et je suis médecin, je suis pragmatique. Aujourd’hui, ce que je dis dans les discussions que nous avons et je ne cache pas. C’est que pour l’instant, les coordinations du Rhdp ne marchent pas bien et que les bases ne sont pas préparées à nous suivre. Alors ça sert à quoi d’aller seul en laissant les bases. Il faut qu’on les prépare. Les choses ne se font pas comme ça. On prépare et moi je dis toujours aux gens que si nous vivons bien et que nous sommes dans un système de partage, de générosité et je ne cesse de le dire, un matin, quand nos bases seront tellement contentes, elles nous diront : vous-là, vous attendez quoi ? Allons-y au parti unifié. Mais on ne peut pas l’imposer. Si vous êtes responsable et que vous avez des patrons, il ne faut pas être laudateur. C’est-à-dire que le service qu’on peut rendre aux présidents Bédié et Ouattara, c’est de leur dire ce qu’on voit sur le terrain. Par exemple, on dit que quelqu’un va aller emprunter une route. On vous dit allez-y voir pour sécuriser la route. Et les envoyés trouvent des troncs d’arbres sur la route. Et ils viennent dire que la route est bonne, on peut y aller. Si vous y allez, vous allez buter sur des troncs d’arbres. Mais s’ils viennent dire : attention, les gens ont fait tomber 4 arbres là-bas, il faut des tronçonneuses, vous prenez vos dispositions. Maintenant que les militants ne sont pas en phase avec nous pour le parti unifié, qu’est-ce qu’on fait pour convaincre les militants. Voilà la question que moi Guikahué, je pose. Moi, je plaide pour qu’on convainque les militants. La politique, c’est un jeu d’intérêt. Donc, les militants, quand ils sont réticents, il faut qu’on voit pourquoi ils sont réticents et puis régler les problèmes. En ce moment-là, quand on y va, c’est définitif. Les gens content l’histoire de l’Ump. Mais on sait comment ça s’est passé. Ils ont fait mais est-ce que cela est allé loin ? ça s’est cassé. Donc ce n’est pas un bon exemple qu’il faut donner. Même les Républicains avec les Macron compatibles et puis Bayrou, ça n’a jamais voulu aller à l’Ump. Donc, il faut aller patiemment. Parce que quand on construit, on met le pied, on teste l’appui et on avance. C’est la politique des petits pas d’Henri Kissinger. Donc, moi, je ne suis ni prestidigitateur, ni magicien comme certains. Je suis fils de paysan, pragmatique, qui connait les réalités et qui compte avec les réalités. Un parti politique n’est pas une entreprise. C’est dans une entreprise, il y a un directeur qui paye les gens. Donc, il peut leur en imposer. Dans un parti politique, il y a plein de militants qui ne seront jamais ministre, directeur, président de la République, mais ils aiment. Mais ceux-là, tu ne peux pas les brusquer. Tu les brusques, mais ils vont te quitter. Il faut les emmener à suivre. Deuxième élément, le Pdci aujourd’hui est traversé par un courant. Le Pdci est en mutation. Les gens ont oublié. Le président Bédié a façonné le Pdci sans que les ivoiriens ne le sachent. Parce que sa présidence a toujours fait l’objet de vote depuis 1995. Et puis en 2005, on devait aller aux élections, on a fait la convention en 2004. Il était candidat unique. Mais il a exigé qu’on fasse le vote. On a fait venir des gens de partout pour voter pour montrer qu’ils adhèrent à la candidature de Bédié. Ensuite quand il est revenu d’exil pour être le candidat du Pdci, il s’est fait voter. Il aurait pu dire, c’est moi et puis on avance. Mais, on a voté dans l’urne. Il y avait des candidats contre lui. On a voté dans l’urne et il a gagné. Au dernier congrès, le 12ème. Il voulait être candidat. C’était la même chose. On a voté. Donc, le président Bédié a fait rentrer la démocratie au Pdci. Les gens ne s’en rendent pas compte, mais le Pdci est très démocratique aujourd’hui et l’opinion de la base existe. Celui qui va penser que la base n’existe pas au Pdci, il se trompe lourdement et moi en tant qu’animateur, si je viens dans une équipe, c’est que le monde est venu. Pour l’instant, je ne suis pas capable de venir comme ça, donc, moi j’alerte les gens pour dire attention, le dossier n’est pas prêt. C’est mon rôle d’alerter. Les gens nous ont envoyés en mission il faut qu’on leur dise les choses telles qu’elles sont. Nous sommes les conseillers des présidents Ouattara et Bédié. Il faut qu’on ait le courage de leur dire la vérité qu’à la base, le Rhdp ne marche pas. Comme ça, ils vont savoir comment on va marcher pour arriver à notre but. Voilà la position de Guikahué mais je ne bloque rien et je ne rame pas à contre-courant. Le président Bédié, le patron du Pdci, m’a demandé d’animer le parti. Je l’anime. Mais pour qu’on soit nombreux, il faut que je tienne compte des autres. Qu’est-ce qu’on me donne comme argument politique pour les convaincre? C’est ce que moi j’attends. Sinon, Guikahué n’est rien pour s’opposer à quoi que ce soit. Je vous remercie ».

Maurice Kacou Guikahué
Secrétaire exécutif du PDCI-RDA