Marche d’EDS/ La préfecture d’Abidjan était informée: « on n’a pas besoin d’autorisation pour manifester », selon un juriste

Par Pole Afrique - Marche d’EDS. La préfecture d’Abidjan était informée. « On n’a pas besoin d’autorisation pour manifester », selon un juriste.

Le porte-parole de EDS, Tchéidé Jean Gervais, lors de son arrestation le 22 mars 2018.

La marche de la plateforme de l’opposition politique, Ensemble pour la Démocratie et la Souveraineté (EDS) a été étouffée dans l’œuf ce 22 mars 2018 à Abidjan, pour dit-on, non autorisation. Ce qui, de l’avis d’expert, tranche avec la règle en la matière.

La police ivoirienne a empêché la marche prévue ce jeudi 22 mars par l’opposition réunie au sein de la coalition, Ensemble pour la Démocratie et la Souveraineté (EDS). Tchéidé Jean-Gervais, le porte-parole de la plateforme EDS et par ailleurs vice président du FPI tendance Sangaré et d’autres militants ont été interpellés à la place des martyrs à Adjamé, d’où devrait débuter la marche. Selon nos informations, ils ont été conduits à la préfecture de Police dans la mi-journée.

Dans une lettre d’information adressée au Préfet d’Abidjan et datée du 19 mars 2018 avec accusé de réception n° 395, dont pôleafrique.info a reçu copie, George Armand Ouégnin, président d’EDS informe l’autorité de la tenue de la marche et demande un encadrement sécuritaire : « EDS reste à votre disposition pour les modalités pratiques d’encadrement et de sécurisation de notre manifestation démocratique », lit-on avant la formule de politesse.

Un commissaire de police s’adressant un peu plus tard à la presse, a argué qu’aucune manifestation n’était autorisée en ce lieu. A l’en croire, la seule action autorisée est celle de l’opposition conduite par Affi N’Guessan qui a eu lieu à la Commission électorale indépendante (CEI) dans la commune de Cocody.

Information ou autorisation ? Quelles sont les étapes à franchir pour manifester en Côte d’Ivoire? « Les manifestations font parties des libertés définies. Les organisateurs déclarent simplement leur activité et il appartient à l’autorité de l’encadrer », indique Geoffroy-Julien Kouao, le juriste et politologue interrogé par pôleafrique.info. « Selon l’arrêt Félix Houphouet Boigny de 1956, on n’a pas besoin d’autorisation pour manifester. La marche est interdite lorsqu’il y a une menace de trouble à l’ordre public ou une insuffisance de forces de l’ordre pour sécuriser la manifestation. Cela reste à l’appréciation de l’autorité », précise le spécialiste.

Nesmon De Laure
Source: rédaction Pôleafrique.info