Londres/ FÊTE DE LA LIBERTÉ : FONDEMENTS HISTORIQUES ET DÉFIS À RELEVER POUR LA CÉLÉBRATION DE NOUVELLES VICTOIRES, PAR RAYMOND KOUDOU KESSIÉ

Par Elite TV 1- Londres – LA FÊTE DE LA LIBERTÉ. FONDEMENTS HISTORIQUES ET DÉFIS À RELEVER POUR LA CÉLÉBRATION DE NOUVELLES VICTOIRES, PAR RAYMOND KOUDOU KESSIÉ.

De g -à-droite, S.E. l’Ambassadeur Koudou Kessié, Me Habiba Touré & Mr François Mattei.

L’INTÉGRALITÉ DE L’INTERVENTION DE L’AMBASSADEUR RAYMOND KOUDOU KESSIÉ À LA FÊTE DE LA LIBERTÉ DU FPI QUI S’EST DÉROULÉE À LONDRES LE SAMEDI 30 AVRIL 2016 ET POUR LA PREMIERE FOIS EN DEHORS DE LA COTE D’IVOIRE.

THEME: LA FÊTE DE LA LIBERTÉ: “FONDEMENTS HISTORIQUES ET DÉFIS À RELEVER POUR LA CÉLÉBRATION DE NOUVELLES VICTOIRES”.

Introduction

La portée historique et universelle de la notion de liberté n’est plus à démontrer. De la Grèce antique à la Rome antique, de l’époque médiévale au Siècle des Lumières, du « Commonwealth » britannique à la « Convention » de la Révolution française, du parti-Etat au multipartisme ivoirien, la lutte pour la liberté a parcouru un long chemin fait d’embûches mais aussi de victoires, toujours à actualiser car celle-ci n’est jamais acquise une fois pour toute. Quels en sont les fondements historiques et les significations, surtout pour le FPI qui a institué une Fête de la liberté dans un contexte de dictature rempante et de régime liberticide de M. Ouattara.
◾Liberté, Fête, Fête de la liberté : Définitions

La Liberté vient étymologiquement du mot latin liber, qui signifie libre, et se définie comme l’état d’une personne ou d’un peuple qui ne subit pas de contraintes, de soumissions, de servitudes exercées par une autre personne, par un pouvoir tyrannique ou par une puissance étrangère. (Dictionnaire Politique en ligne Toupictionnaire[1]). Utilisé seul, le terme “liberté” recouvre à la fois la liberté individuelle, la liberté civile et la liberté politique. Utilisé avec un substantif ou un adjectif, le terme de “la liberté …” décline les principes de la liberté appliqués à un domaine comme par exemple la Liberté religieuse, la d’opinion, de pensée ou d’expression (en matière politique, religieuse, philosophique), la Liberté de la presse, la Liberté de mouvement, la Liberté d’association, la Liberté syndicale, Liberté économique, Etc. La Fête, elle, est une manifestation pour célébrer un événement ayant marqué la vie d’une institution, d’une nation, d’une communauté, d’une organisation ou d’une personne (une réussite, une victoire, un anniversaire par exemple). Quand, la Fête de la Liberté se veut quant à elle une manifestation festive instituée pour se souvenir et commémorer un des acquis importants de la lutte politique, que sont les libertés publiques.
◾La contribution historique des penseurs à la prise de conscience et à l’émergence de l’idée révolutionnaire de liberté dans la cité

Nous avons retenu le nom de trois penseurs parmi ceux qui se sont investis dans la réflexion sur la possibilité de créer une société de justice où tous les Hommes devraient être libres et égaux en droit. D’abord dans la Grèce antique, Périclès (495-429 av. J.-C.) qui disait, en l’honneur des soldats athéniens morts durant la première année de la guerre du Péloponnèse : « Heureux sont les (hommes) libres (et) libres sont les (hommes) courageux » ; car pour lui la liberté demande un courage tel que le sacrifice des guerriers est souvent inévitable. Les Grecs disaient aussi, se référant à leur indépendance vis-à-vis des Turcs Ottomans en 1821 : « Mieux vaut une (1) heure de liberté que 40 ans d’esclavage ».

Ensuite, en Angleterre, John Locke (1632-1704) qui écrivait lui, qu’il faut séparer les pouvoirs législatif, exécutif et judiciaire pour éviter qu’ils reposent dans les mains d’un seul homme. Pour lui, le peuple doit se révolter contre l’État si ce dernier menace les libertés individuelles. Et enfin, en France, Louis de Montesquieu (1689-1755) abonde dans le même sens Locke : « […] c’est une expérience éternelle que tout homme qui a du pouvoir est porté à en abuser. […] Pour qu’on ne puisse abuser du pouvoir, il faut que, par la disposition des choses, le pouvoir arrête le pouvoir. » Ou encore que : «Tout serait perdu, si le même homme […] exerçait (ces) trois pouvoirs : celui de faire des lois, celui d’exécuter les résolutions publiques, et celui de juger les crimes ou les différends des particuliers. »
◾La contribution historique des nations et des peuples à la victoire des libertés

L’Angleterre d’abord, à travers trois actes fondateurs: la Magna Carta (la Grande Charte, 1215), l’Habeas corpus (1679) et le Bill of Rights (la Déclaration des droits, 1689). La Magna Carta a adopté le principe selon lequel le roi n’est pas au-dessus de la loi mais qu’il doit gouverner en la respectant. L’Habeas corpus qui a stipulé qu’aucun homme libre ne doit être arrêté, emprisonné, dépossédé de ses biens sans jugement. Et le Bill of Rights, qui consacra les droits et les libertés du citoyen.

La France ensuite, à cause de sa Déclaration des Droits[2] de l’Homme et du Citoyen votée le 26 août 1789 par l’Assemblée Nationale Constituante qui gouverna la France du 21 septembre 1792 au 26 octobre 1795 lors de la Révolution française. Elle est la garante de toutes les libertés et subséquemment des Droits et Devoirs de tout citoyen. C’est donc historiquement, la revolution francaise qui institua pour la premiere fois une fête dite fete de la Liberté pour commémorer le souvenir de la victoire de la liberté et de la prise de la Bastille.

De tous les événements historico-politiques de cette période, c’est la Révolution française qui a profondément bouleversé les fondements de la démocratie, des droits de l’homme et des libertes publiques dans le monde. Elle a fait naître le concept de « Nation » formée de citoyens et détentrice de la souveraineté par l’entremise d’une assemblée représentative. L’égalité devant la loi a été proclamée, la société de privilège issue du Moyen Âge abolie et la Déclaration universelle des droits de l’homme et du citoyen est devenue une inspiration et une référence pour la plupart des pays du monde.
◾La fête de la liberté est avant tout célébrée par le FPI pour célébrer la victoire du retour au multipartisme

En Côte d’Ivoire, la constitution ivoirienne qui avait prévu le multipartisme en son article 7 a été ignorée par M. Houphouët-Boigny qui a imposé au pays le parti et la pensée uniques pendant trois décennies à travers le PDCI et l’UGTCI. Le retour au multipartisme décrété le 30 avril 1990 par M. Houphouët-Boigny lui a été imposé par la rue mobilisée par le FPI et les organisations syndicales comme le SYNCASSCI, le SYNESCI et le SYNARES[3]. Mais cette victoire était surtout celle d’une ligne politique sur une autre dans la clandestinité, celle de Laurent Gbagbo et du FPI, son parti. Pourquoi cela ?

A l’époque en effet, un certain nombre d’entre nous avions soupçonné Laurent Gbagbo d’avoir abandonné l’idéal de la lutte de gauche dont l’objectif était la révolution nationale, démocratique et populaire au profit d’une ligne pour le seul multipartisme ; ligne qui, plus est, n’épargnait ni l’URSS et le PCUSS, ni l’Albanie et le PTA, ni la Chine et PCC. La chute du mur de Berlin ainsi que des régimes de parti unique en Russie comme par la suite en Côte d’Ivoire ont cependant fini par nous convaincre du caractère visionnaire du camarade Laurent Gbagbo et de la justesse de la ligne adoptée par lui et le FPI. C’était donc finalement pour nous à bon droit que le FPI fêtait la victoire de la liberté politique dans notre pays.

Car, cet acquis important de la lutte politique a eu des répercussions sur toutes les organisations de la société civile. En témoignent, la création et la déclaration des partis politiques autres que le PDCI-RDA tels que le FPI, le PIT, l’USD et le PSI ; la création de nouvelles centrales syndicales autres que l’UGTCI telles que la FESACI et DIGNITE ; la naissance de la nouvelle organisation de défense des Droits de l’Homme comme la LIDHO.

Cette victoire méritait donc d’être célébrée. Méritait-elle cependant d’être érigée et instituée au rang de Fête de la Liberté ?

C’est la base d’une nouvelle polémique amenée surtout par le front syndical qui voyait ainsi la fête de la liberté organisée par le FPI le 1er mai, date historique de la fête du Travail comme une récupération politique du FPI d’une date, symbole de la victoire des travailleurs sur le patronat pour une semaine de travail ne dépassant pas 40H. Une même date pour deux fêtes aussi importantes, n’était-ce pas de trop pour les membres du même front de lutte ?

Mais, plus au fond, le débat s’était déplacé sur la question théorique de la confusion supposée entre la liberté et le multipartisme. En effet, comment pouvait-on célébrer ou commémorer la liberté alors qu’elle continue d’être bafouée sous le multipartisme. Cette question est finalement celle qui va donner tout son sens à la fête à laquelle nous prenons tous désormais part après de nombreux débats contradictoires. Pourquoi cela ?
◾La fête de la liberté du FPI est un moment pour braquer tous les projecteurs sur la nature réelle du régime Ouattara-Bédié : un régime de non droit et de type moyennâgeux

Nous avions conquis le droit au multipartisme sous le règne de M. Houphouët-Boigny, mais les autres droits et libertés, abondamment proclamés demeuraient massivement violés sous son règne ( Degni-Segui R.). Sous le régime du Président Gbagbo alors qu’ils ont été largement promus, tous ces droits y compris la Constitution elle-même, sont aujourdhui totalement ignorés par le régime de M. Ouattara.

Pourquoi alors fêter la liberté là où il nous aurait suffi de célébrer le retour au multipartisme qui ne couvre pas toutes les libertes ? Au moment où le pouvoir RHDP de M. Ouattara-Bédié interdit nombre de nos meetings avec une répression sans précédent sur les militants, empêche la sortie du territoire de certains de nos cadres comme cela a été longtemps le cas du camarade Président Délégué, Akoun Laurent et comme c’est actuellement le cas de la camarade Vice Présidente, Marie Odette Lorougnon, l’on ne peut parler d’un Etat de droit et de liberté.

Au moment où des centaines et des centaines des nôtres sont enfermés en prison depuis longtemps, sans jugement, et qu’entre autres, le symbole même de la démocratie en Côte d’Ivoire, le camarade Laurent Gbagbo ainsi que son minitre, Blé Goudé, sont injustement détenus et en procès devant la CPI, l’on ne peut parler de respect des libertés publiques.

Que dire alors de ces centaines de milliers d’Ivoiriennes et d’Ivoiriens, contraints à être des réfugiés dans leur propre pays, devenu un dozoland ; ou encore contraints à l’exil et où près de soixante d’entre eux ont déjà perdu la vie sans aucune émotion, ni de l’Etat ivoirien, ni de la communauté internationale. Le cas récent du député Mamadou Ben Soumahoro montre bien que le moins qu’on puisse dire du régime de M. Ouattara c’est sa qualité de dictature féroce protégée par la France et la communauté internationale.

Quel est donc le sens de cette liberté qui se fête en l’absence de la principale concernée qu’est la liberté elle-même et surtout quand pour masquer l’illégimité de son nouvel allié Affi N’Guessan, le pouvoir de M. Ouattara a fait interdire le Congrès du FPI, jeté en prison de nombreux leaders du FPI, dont le Président du Comité de Contrôle, le camarade Hubert Oulaye; le Président du Congrès, le camarade Dano Djédjé ; le Directeur de campagne du candidat Gbagbo Laurent à la tête du Parti, le camarade Assoa Adou et le Secrétaire Général Adjoint, le camarade Koua Justin, membre du comité d’organisation de notre congrès ?

Pour le FPI, la Fête de la liberté est l’occasion de mettre à nu toutes les tares du régime liberticide et de rattrapage ethnique de Ouattara-Bédié et de faire connaître à la communauté internationale le vrai visage de celui qu’ils ont porté à la tête de l’Etat ivoirien par les armes au nom pourtant de la démocratie et la défense des populations civiles. Nous nous devons de braquer tous les projecteurs sur la nature réelle de ce régime : un régime de non droit et de type moyennâgeux. Le serpent n’est pas encore mort, disait Laurent Gbagbo.
◾La fête de la liberté est aussi une occasion pour le FPI de faire l’état des lieux et des forces ainsi qu’un moment de questionnement de sa stratégie de lutte pour arracher de nouvelles victoires

Le sens de cette fête est de prendre la juste mesure de la nouvelle Bastille ouverte en Côte d’Ivoire par M. Ouattara afin de définir la posture qui sied en évitant les pièges des certitudes fondées sur le passé. Oui, dans la chute de notre régime et la mise en place du régime d’imposture de M. Ouattara-bédié, il la responsabilité principale incombe aux forces extérieures coalisées autour de la France. Mais ce serait insuffisant et peu dialectique de la part des hommes de gauche, si nous-mêmes ne maintions pas en exergue notre part de responsabilité dans ce qui nous est arrivé. Citons, de facon non exclusive, l’imprévoyance du lendemain, l’opportunisme, la suffisance et le manque d’humilité. Oui, nous portons en partie le poids de notre propre échec car pendant longtemps, nous n’avons pas suffisamment fait attention à nous-mêmes.

Nous savions désormais tous. Nous avions déjà tout prévu. Nous avons même oublié la vérité psychologique élémentaire qui conseille que dès que vous avez un doute sur une personne ou une situation c’est qu’immanquablement ce doute a un fondement et il doit être pris en compte. Au jeu opportuniste de certains parmi nous, nous n’avons pas été du tout attentifs jusqu’ils nous perfore de l’intérieur. Le nouveau pouvoir s’y est donc engouffré et a bien manœuvré avec eux pour réussir un deal avec le plan secret que nous découvrons malheureusement aujourdhui malgré nos illustres sécurocrates : celui d’enterrer notre parti ou à tout le moins de le maintenir dans l’immobilisme ou le contraindre aux compromissions avec les nouveaux pouvoirs dont l’avènement était préparé et peut être pas inconnu de tous.

Oui, par les armes de leur mentor, ils ont vaincu le régime de la fondation. Mais, heureusement, ils ont échoué à faire main basse sur notre parti. Cet instrument de combat forgé dans l’adversité par l’illustre camarade Laurent Gbagbo a plié mais ne s’est pas rompu et ce, grâce à la détermination de ses militants à la base ; ceux-là qui donnent toujours et toujours tout à leur parti sans compter. Il nous faut être désormais plus attentifs à eux et plus pro actifs pour ne pas être de simples victimes naïves contraintes toujours et toujours à la défensive. Sans devenir paranoïaque, il ne nous faut jamais baisser la garde.

Nous devons être désormais plus attentifs aux petits signes ou autres actes manqués qui trahissent souvent leur auteur. Alors, sachons maintenant fermer la parenthèse Affi de façon rationnelle et non émotionnelle en en tirant toutes les leçons pour la suite. Cependant sans auto flagellation de notre part, nous devons nous dire que tout conflit a tout de même son bon côté ; celui qui nous apprend beaucoup sur l’autre et à cette occasion qui renforce notre propre résistance que nous testons à cette occasion. En ce sens, le conflit est un important fortifiant pour nous grâce aux mécanismes qu’il nous a inspirés pour faire face en dévoilant ce qui était voilé et ceux qui portaient la cagoule.

Maintenant notre capacité à surmonter définitivement le conflit consiste à passer à l’essentiel, c’est-à-dire à la lutte contre le régime ethno génocidaire de M. Ouattara. Pardon, je vous demande pardon pour avoir eu ce pencchant vers le psychologue que je me refusait d’être ici mais auquel je n’ai pas pu échapper. Il y a d’autres interrogations et réflexions que la fête de la liberté nous impose aussi à propos de notre stratégie de lutte pour consolider les acquis relatifs aux libertés publiques.

La fête de la liberté doit être « l’occasion de nouvelles ambitions » et donc de nouvelles perspectives de combat, car « c’est parce qu’il y a la mémoire d’un passé de liberté que la fête devient source de résistance et de résilience. » (Sery Bailly) La lutte doit continuer pour toutes les autres Libertés Publiques, la Justice, la Démocratie et la Souveraineté nationale. Et ces luttes ainsi que leurs étapes ont besoin d’être définies avec leurs plans stratégiques et tactiques adaptés au nouveau contexte pour leur assurer la victoire attendue. La Fête de la Liberté doit être là pour nous souvenir de ce que la victoire ne s’arrache que par la lutte. Ayons toujours et encore toujours à l’esprit ceci : « Quoi que vous désiriez, il faut vous battre pour l’obtenir et vous en donner les moyens » (Robert Greene).

La Fête de la Liberté est ce grand moment pour le FPI de prendre des résolutions pour de nouvelles batailles. Nous sommes devenus, par beaucoup de côtés, vulnérables. Or, comme le disait le célèbre stratège chinois Han Sun Zi (IVème siècle av. J.-C.) : « Se rendre invincible dépend de soi. » Si nous admettons que la victoire réside dans la stratégie de l’offensive qui nous impose de nous concentrer sur le but ultime et de tout mettre en œuvre pour l’atteindre, il nous faut alors renoncer vigoureusement à la stratégie de la défensive que l’on appelle également stratégie de la contre- attaque car celle-ci laisse toujours l’initiative du combat à l’adversaire. Il n’est pas pire destin que celui d’être continuellement sur ses gardes car cela signifie avoir peur en permanence, disait Jules César. Il n’y a jamais de sécurité parfaite, ni de risque zéro dans une lutte politique dans laquelle l’on s’engage et le niveau de panique et d’hystérie est un bon indicateur de triomphe de l’adversaire. Nous ne prendrons jamais toutes les précautions avant d’engager la lutte. La ligne du parti, la conviction que la victoire ne s’obtient que par la lutte et la détermination de nos militants à la base doivent demeurer nos repères et notre seule boussole.

Conclusion

Le seul et grand défi à relever de notre point de vue aujourd’hui, nous l’avons tous compris est : Du discours passons maintenant aux actes. Faisons mentir cet adage qui collait à la peau des Africains comme préfèrant danser, s’amuser et fêter alors que les autres peuples, sont à la tâche et à pied d’oeuvre pour se battre, labourer et semer pour améliorer leurs conditions. Faisons de notre fête de la liberté « un moment de reprogrammation des ambitions, de résurrection des héros et enfin d’une nouvelle invitation à l’héroïsme. » (Sery Bailly). Donc le « printemps ivoirien » pour mettre fin au deuil des libertés publiques, à la dictature de rattrapage ethnique de M. Ouattara et à la détention injuste de nos camarades à la tête desquels se trouvent Laurent et Simone Gbagbo, ce n’est pas, ce peut plus être pour demain ; c’est pour maintenant. L’appel à la mobilisation populaire, l’appel à nos militants ainsi qu’à toutes les populations qui réclament la liberté, la libération de tous les prisonniers politiques et le retour sécurisé de tous les exilés vient d’être lancé sur le terrain par le Président Sangaré. L’espoir renaît et nous n’avons pas le droit de donner de faux espoirs aux militants, au peuple ivoirien et surtout à sa jeunesse qui nous regarde.

[2] Article 1: « Tous les Hommes naissent et demeurent libres et égaux en droits. » L’article 2 proclame quatre « droits naturels et imprescriptibles de l’homme, la liberté, la propriété, la sûreté, et la résistance à l’oppression ». Art. 10 : « Nul ne doit être inquiété pour ses opinions, (…) pourvu que leur manifestation ne trouble pas l’ordre public établi par la Loi. » L’Art. 11 enfin dispose que : « La libre communication des pensées et des opinions est un des droits les plus précieux de l’Homme : tout Citoyen peut donc parler, écrire, imprimer librement, sauf à répondre de l’abus de cette liberté dans les cas déterminés par la Loi.»

[3] Le plan de réduction des salaires dit Plan Koumoué Koffi fut l’élément déclencheur de la révolte populaire contre le régime du parti-Etat que le SYNARES dénonça devant le Conseil National du PDCI dans un document de référence : « Autopsie de l’économie ivoirienne » pour dire non à ce plan, dénoncer la gabégie du régime et exiger le retour au multipartisme.

[4] Cette révolution était prévue pour être fondée sur l’alliance du parti d’avant-garde de la classe ouvrière, de la paysannerie, de la bourgeoisie nationale et de la petite bourgeoisie ayant renoncé à leur position de classe pour s’intégrer aux masses ouvrières et paysannes.

Par S.E. l’Ambassadeur Koudou Kessié

Londres, le 30 avril 2016.