LE BURKINA FASO DE BLAISE COMPAORE DE MÈCHE AVEC LES REBELLES DU NORD DU MALI. ILS L'ON FAIT POUR LA RÉBELLION IVOIRIENNE ET MAINTENANT POUR LA RÉBELLION MALIENNE.

Le Président par Intérim du Mali, Dioncounda Traoré a donc demandé
officiellement, le mardi 4 septembre dernier, l’appui de ses pairs de la
sous-région pour reconquérir militairement le nord du pays bien occupé par

Le Président par Intérim du Mali, Dioncounda Traoré a donc demandé
officiellement, le mardi 4 septembre dernier, l’appui de ses pairs de la
sous-région pour reconquérir militairement le nord du pays bien occupé par

les groupes rebelles
. Pendant ce temps, des accusations assez graves sont portées à l’encontre
de la médiation burkinabé. Selon des informations de nos confrères de Jeune
Afrique, les services de renseignements français pensent que le Mouvement
pour l’Unicité et le Jihad en Afrique de l’Ouest (MUJAO) a acquis des armes
dont le transport s’est effectué à travers le Burkina Faso.

Pour ce faire, les Français se méfieraient de Ouagadougou car » des camions
chargés d’armes » ne pourraient » traverser le Burkina sans l’aval » de nos
autorités. Cette information a été relayée par des confrères au niveau du
Mali qui pensent que le médiateur ne joue pas » franc jeu » en pointant
essentiellement l’accueil réservé aux militants du Mouvement National de
Libération de l’AZAWAD. Depuis leur déroute face au MUJAO, certains cadres
du MNLA sont réfugiés à Ouagadougou. Une partie de l’opinion malienne ne
comprend pas le geste » spectaculaire » du Burkina qui a sauvé la vie à
certains responsables du mouvement qui réclame l’indépendance au Nord et
l’accueil remarquable réservé à des gens qui ont pris les armes contre leur
pays.

Pour nos confrères du 22 septembre, un journal malien, » ce comportement du
médiateur se comprend, puisqu’il bénéficie des prébendes de cette
rébellion. En effet, depuis le déclenchement de la crise au Nord du Mali,
(…) les marchés burkinabè sont inondés d’objets volés par les membres du
MNLA et vendus à des prix défiant toute concurrence. Les motos, véhicules
et autres biens volés dans des boutiques au Nord Mali sont bradés aux
Burkinabé au vu et au su des autorités du pays des hommes intègres. Pire,
il semble que l’argent des banques pillées dans le septentrion malien soit
en train d’alimenter des comptes dans celles du Burkina Faso. En clair,
c’est un véritable partenariat gagnant / gagnant entre le Burkina et les
rebelles, sur le dos de notre pays, qui continue de fermer ses yeux sur
cette mafia organisée « .
Ces accusations à l’encontre de notre pays ont besoin d’être infirmées ou
confirmées, preuves à l’appui, pour que l’opinion nationale, celle malienne
et même internationale fassent la part des choses ou tout au moins en aient
une idée claire. Malgré qu’elles ne soient pas nouvelles, les allégations
sur le Burkina interpellent les consciences car fondées ou pas, elles ont
le même effet : une représentation du Burkina comme un pays “voyou”, allié
de rebelles, partisan de pratiques sordides déstabilisant ses pairs. Cela
fait longtemps que ces genres d’accusations pèsent sur notre pays : de
l’UNITA en Angola au RUF en Sierra-Léone en passant par Charles Taylor au
Libéria et les Forces Nouvelles en Côte d’Ivoire, notre pays n’est pas
épargné d’accusation d’implications diverses. Aussi paradoxal que cela
puisse paraître, l’image d’un pays “voyou” est en contradiction avec celle
d’une nation dont les premiers responsables sont reconnus pour leurs
talents de médiation.

Entre ces deux images parallèles, le Burkina Faso et son peuple voudraient
que leurs pairs d’Afrique et du monde entier retiennent la bonne : celle du
pays de paix dont les rayons de lumière illuminent les autres peuples. Nous
avons bien peur que cette image soit la moins partagée ; à notre grand
désarroi. Or, notre pays ne doit pas continuer à traîner une queue de
déstabilisateur de peuples amis et cela, au nom de la paix et de l’avenir
de notre nation. Le Burkina Faso ne peut pas nier son implication ou son
mauvais rôle dans certaines crises vécues par des pays frères en Afrique.
Des faits existent et personne ne pourra les effacer.

Mais nous ne pensons pas que nos autorités permettront que des armes
puissent transiter par le territoire national pour renforcer des
groupuscules que la CEDEAO, le Burkina en premier, s’apprêtent à attaquer
et alors que l’armée régulière du Mali a du mal à se procurer des armes
qu’il lui faut. Autant dire qu’il serait absolument absurde de penser un
seul instant que les groupes rebelles/terroristes puissent avoir des
facilités pour transporter leur arsenal à travers notre territoire. Mais
qui sait ! La guerre et les intérêts géostratégiques militaires ou
politiques ont des raisons que notre raison a du mal à appréhender.

Au-delà de tout, le Burkina Faso doit travailler à vivre autrement, comme
celui d’un pays tourné vers la promotion de la paix et de la concorde entre
les peuples. Nous avons tout à fait intérêt à oublier notre état “voyou” en
esprit ou en vérité.

Il est inutile de dire que nos partenaires et nos amis d’autres pays nous
attendent au tournant des évènements et de l’histoire. Chacun pense que ce
pays ne pourra pas échapper au principe du » renard passe passe « . Nous
devons éviter que notre tour arrive parce que ceux des autres nous ont
suffisamment instruits. A nos décideurs ou responsables et mêmes aux
citoyens dont les actes posés au quotidien ont imposé cette image de »
voyou » de prendre note et de se conduire en conséquence. Les hommes
passent mais le Burkina demeure.

Par correspondance particulière