Gabon/ Demande de Recomptage des voix : Gbagbo avait donc raison

Par Ivoirebusiness - Gabon/ Demande de Recomptage des voix. Gbagbo avait donc raison.

Le Président Laurent Gbagbo lors de son investiture en 2010 après sa réélection à l'élection présidentielle. Image d'archives.

Le recomptage des voix au Gabon est aujourd’hui devenu la dernière chanson à la mode. Tout le monde l’exige, à l’intérieur comme à l’extérieur du pays, sauf Ali Bongo. Jean Ping, candidat malheureux est le premier à le réclamer alors qu’en 2011 il le refusait en Côte d’Ivoire à Laurent Gbagbo.
«On ne reviendra pas en arrière pas de recomptage des voix parce que Gbagbo a perdu les élections» déclarait Jean Ping, alors président de la Commission de l'Union africaine.
Lors de la 16e session de l’UA, il remettait une couche:« la réouverture des résultats de l`élection serait une grave injustice et un précédent fâcheux. L’Union Africaine (UA) ne reviendra pas en arrière. Il y a des gens qui demandent de recompter les voix. Les opinions sont libres. Les gens sont libres de dire ce qu’ils veulent. Mais, nous, notre position est claire ».
Aujourd’hui, le même Ping remue ciel et terre pour qu’on recompte les voix au Gabon. "Il faut qu'on recompte les voix car Ali veut me voler ma victoire", dit-il.
Pourquoi un tel revirement spectaculaire?
La France est aussi pour le recomptage des voix et le fait officiellement savoir. Par la voix de son Ministre des Affaires Etrangères Jean Marc Ayrault, elle a demandé le recomptage des voix afin de départager les deux protagonistes de la présidentielle gabonaise. En 2011, la même France par la voix de son ancien Président Nicolas Sarkozy, le refusait catégoriquement au Président Laurent Gbagbo alors opposé à Alassane Ouattara.
Même son de cloche au niveau de l’Union européenne et de l’ONU. Tous exigent qu’on recompte les voix au Gabon.
La responsable de la diplomatie de l’Union européenne (UE) Federica Mogherini a demandé le recomptage des voix de l’élection présidentielle au Gabon.
L’Union européenne aimerait même que les organisations régionales, notamment l’Union africaine, fassent pression sur M. Bongo Ondimba et imposent ce recomptage des votes.
Le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki Moon, s’est également fendu d’une déclaration dans laquelle il recommandait le recomptage des voix pour mettre fin à la crise au Gabon.
Une réunion du conseil de sécurité de l’ONU s’est même tenue sur le Gabon et a recommandé le recomptage des voix.
Revirement spectaculaire
En 2011, l’union européenne et l’ONU s’opposaient catégoriquement au recomptage des voix suggéré par le Président Laurent Gbagbo afin qu’on sache qui de lui ou d’Alassane Ouattara avait remporté l’élection présidentielle de 2010.
Ban Ki Moon affirmait alors que le recomptage des voix serait une injustice faite à Alassane Ouattara, déclaré vainqueur par la communauté internationale.
Laurent Gbagbo, aujourd’hui prisonnier politique à la Cour pénale internationale à La Haye, pour avoir remporté l’élection présidentielle de 2010 et demandé le recomptage des voix pour mettre fin à la crise post-électorale, doit boire du petit lait. Le Monde entier lui donne aujourd’hui raison. En effet, tous s’accordent à dire que pour départager les candidats à l’élection présidentielle gabonaise, la seule solution juste et équitable est le recomptage des voix. Toute autre solution n’est pas viable.
C’est malheureusement ce dont a été victime le Président Laurent Gbagbo. Le refus de recompter les voix suivi du bombardement de son palais pour mettre fin à la crise ivoirienne.
Le revirement de la communauté internationale en faveur du recomptage des voix a un nom : Laurent Gbagbo. Ce dernier avait raison, il avait raison trop tôt. Le temps lui donne raison aujourd’hui.
Il doit être libéré afin que justice soit rendue. Il a à l’évidence été victime d’un vaste complot international qui éclate une fois de plus au grand jour avec l’élection présidentielle gabonaise.

Eric Lassale