FRANC CFA/ STEPHANE KIPRE, PRESIDENT DE L'UNG : "ET SI ON DEMANDAIT L’AVIS DE NOS PEUPLES ?"

Par IvoireBusiness - FRANC CFA/ STEPHANE KIPRE, PRESIDENT DE L'UNG "ET SI ON DEMANDAIT L’AVIS DE NOS PEUPLES ?"

STEPHANE KIPRE, PRESIDENT DE L'UNG.

Le débat s’embrase autour du franc CFA !
Économistes, responsables politiques, banquiers, que ce soit de la zone CEMAC comme de la zone UEMOA, sont de plus en plus divisés sur le sort à réserver à cette monnaie commune. Chacun d’entre nous a un avis avec des arguments plus ou moins pertinents.

En ce qui concerne les chefs d’Etats des deux zones respectives, ils sont aussi divisés sur la question : certains, à l’instar du président tchadien Idriss Deby se montrent ouvertement opposés au CFA tandis que d’autres, comme Alassane Ouattara et Macky Sall apparaissent comme les farouches défenseurs de sa survivance.

Depuis les accords de Breton Woods de 1945 instituant cette monnaie, le CFA n’a jamais autant été remis en cause. Avec des voix qui se font entendre de plusieurs manières engendrant des incidents politiques et judiciaires.

J’estime que la monnaie relevant de la souveraineté, Il faut que chaque pays concerné puisse avoir le courage politique de convoquer un referendum pour avoir l’avis de son peuple souverain sur cette question. Il n’est pas juste d’exclure les populations africaines de ce débat puisqu’en définitif, c’est de lui que relève la souveraineté de tout Etat. Ce referendum nous permettra par ailleurs de nous assurer que les avis défendus par les chefs d’Etats sont véritablement partagés par leurs peuples respectifs.

Dans toutes les grandes démocraties du monde, lorsqu’une question relève de la souveraineté du peuple, l’on se tourne vers lui afin qu’il se prononce : cela a été le cas des peuples européens pour l’utilisation de l’Euro comme monnaie après avoir adhéré à l’Union européenne en ratifiant le traité de Maastricht de 1992. Par exemple, bien que membre de l’Union Européenne, la Suède et bien d’autres pays ont refusé après des référendums de changer leurs monnaies respectives. De ce fait, sur les vingt-huit États membres de l'UE, seul dix-neuf utilisent l'euro. Pourquoi donc, dans le cadre du CFA, devrions nous faire l’économie d’une consultation directe du peuple ? Nos peuples sont assez matures pour décider de ce qui est bien pour eux comme tous les autres peuples du monde.

Ce referendum que je propose doit être crédible et c’est pourquoi ses modalités de mise en place pourront être discutées dès lors que le principe est retenu afin de garantir une transparence stricte du vote.
Il aura aussi l’avantage de vulgariser ces accords monétaires afin que chaque citoyen sache ce qu’ils disent concrètement. Mais bien plus, au cours de ce scrutin populaire, chacun d’entre nous pourra défendre sa position et permettre ainsi à chaque citoyen des 14 pays répartis au sein de l’Union Economique et Monétaire Ouest-Africaine (UEMOA) et de la Communauté Economique et Monétaire de l’Afrique Centrale (CEMAC) auxquels s’ajoutent les Comores, de décider s’ils veulent continuer à utiliser le franc CFA ou pas.

Le referendum que je propose est la solution ultime pour éviter à nos pays des crises politiques à venir liées à la question du CFA car au fur et à mesure les positions et les méthodes pour faire entendre les différentes positions sur la question se radicalisent.

Je voudrais terminer cette réflexion en disant que pour moi, la question du CFA doit être dissocier des relations politiques et économiques que nous pouvons avoir entre nous pays, anciennes colonies françaises car quel que soit l’issu des différents referendums, il sera important pour nous dans un souci de mondialisation et globalisation de continuer d’entretenir des relations étroites, comme ces pays européens précités qui sont membre de l’Union Européenne sans utiliser l’Euro.

Ceci est une réflexion personnelle sur « comment prendre la décision » pour nos pays sur cette question du CFA. Tout en sachant qu’au moment opportun nos propositions pour la Cote d’Ivoire, notre pays seront données de façon approfondie sur les aspects plus techniques par les organes de notre parti, l’Union des Nouvelles Générations(UNG).
Stéphane Kipré
Président de l’Union des Nouvelles Générations
Exilé politique