Destruction des 78 maisons de Cocody Danga : Parti de Gbagbo aux côtés populations des sinistrés

Par Le Temps - Destruction des 78 maisons de Cocody Danga. Parti de Gbagbo aux côtés populations des sinistrés.

Une semaine après la destruction des habitations de Cocody-Dagan, le parti de Gbagbo a décidé d’apporter sa solidarité aux populations déguerpies. Ainsi, Dahi Nestor, secrétaire national de la jeunesse dudit parti, était, hier jeudi 17 mai 2018, sur les ruines. Il avait à ses côtés Ladislas Tiéhidé, son directeur de cabinet et Pascal Houédji, secrétaire national adjoint à l’organisation de la Jfpi. Une fine pluie mouille à Abidjan. Des déguerpis, les yeux hagards, s’abritent sur une bâche dressée sur les décombres. Des enfants qui ont abandonné les classes contre leur gré, sont aux côtés de leurs parents. Des maisons de fortunes sont construites non loin des décombres. Après les civilités avec les délégués des déguerpis, une visite guidée sur les décombres permis de voir le vrai visage du régime. Une situation qui choque le secrétaire national de la jeunesse du parti du Président Laurent Gbagbo. « Nous sommes meurtris de voir cette tristesse, désolation. Et de voir tous ces décombres. Des maisons en dur, des constructions qui existent depuis belle lurette démolies en une journée par la cruauté du régime. Alors que les habitants sont installés avant les indépendances. Ils ont été déguerpis par la Sicogi qui a été créée entre 1962 et 1963. Or ces habitations existent avant la création de cette entreprise. Quand nous observons cette situation, les mots me manquent. Comment peut-on être aussi cruel ? Nous ne pouvons pas nous taire face à ce désastre, ce drame social. Ce sont des hommes. C’est notre droit en tant que socialiste de défendre leurs droits. Notre parti a été crée de défendre les peuple. Là où les Ivoiriens sont dans la souffrance, la difficulté, Il est important que le Front populaire ivoirien leur témoigne sa solidarité et son soutien » déplore-t-il. Et d’interpeller le régime Ouattara. « Nous demandons d’être plus humain. Nous sommes en pleine saison de pluie. On ne peut pas poser un tel acte. En plus, nous sommes en pleine année scolaire. Et en période d’examen pour certains élèves. Ce n’est pas sérieux. Ce n’est pas bien. C’est du banditisme caractérisé. Ces habitants ne méritent pas de subir un tel sort. Le capitalisme ne peut pas porter en Afrique. Il faut du socialisme. Si c’était le Front populaire ivoirien, il n’allait pas agir de la sorte. Ce sont des affairistes qui sont au pouvoir. Depuis leur arrivée, on assiste à des déguerpissements anarchiques dans notre pays. Il faut avoir de la pitié pour les couches sociales démunies. La force n’est pas éternelle. Nous invitons toutes les Ong de défense de droit de l’homme de se pencher sur la situation des déguerpis de Cocody-Danga. Et des autres quartiers que la Sicogi s’apprête à démolir. Nous sommes convaincus que des immeubles vont pousser de cet endroit. Comme le soutiennent certains spécialistes en urbanisme : « Ce déguerpissement est de nature à affecter les conditions de vie des individus concernés, occasionnant ainsi une atteinte aux droits des personnes : famille sans logis, perturbation, voire interruption de la scolarité des enfants. Les opérations de déguerpissement doivent tenir compte de certains droits fondamentaux notamment, le droit à l’éducation, à la santé et à un logement décent » ». Bien avant, Mme Yedess Assa, présidente du syndic de Cocody-Danga, explique à ses hôtes leur situation : « La Sicogi est créée le 22 mars 1962. Cette société qui n’a pas construit les logements. C’est plutôt la Société Immobilière des Habitats à bon marché de Côte d’Ivoire (Sihci) qui a construit ces maisons. Après le départ de cette société, le Président feu Félix Houphouët-Boigny a confié la gestion de nos maisons à la Sicogi. Elle n’est pas propriétaire de ces maisons. La quasi-totalité de ces logements ont été construits en 1952. A cette époque là, la Sicogi n’était même pas encore née. L’Etat a pour obligation de loger ses populations. C’est pourquoi nous comprenons difficilement qu’on n’a pas encore trouvé un moyen de nous reloger on vient détruit nos maisons. Ce qui est grave, c’est qu’un un exploit de congé nous a été délivré aux locataires de façon extra judicaire. Le délai imparti est pour le 11 juillet 2018. Et on vient nous déloger le mardi 8 mai 2018 ». Avant de prendre congé de ses interlocuteurs, Dahi Nestor est clair : « Nous sommes venus au nom du Front populaire ivoirien, de la direction du parti et de tous les socialistes apporter notre solidarité aux populations déguerpies. Et constater les dégâts. Ainsi qu’avoir des informations sur leur situation. Nous avons appris, il y a quelques jours, que des populations de Cocody-Dagan ont été déguerpies. Nous sommes solidaires avec toutes ces familles ». Et de rassurer les déguerpis : « Nous allons nous associer à ces habitants en tant que parti socialiste, parti de masse. Nous ne pouvons pas nous taire. Parce que nous luttons pour l’égalité des peuples et pour le socialisme vrai. Nous allons leur apporter notre solidarité. Nous allons voir comment leur apporter un soutien du point de vue matériel. Nous sommes de cœur avec. Nous irons rendre compte à la direction du parti ». Il faut dire que depuis le 8 mai 2018, la Sicogi a détruit les 78 logements habitat de Cocody-Danga. Et les déguerpis dorment à la belle étoile. Et leurs enfants ont abandonné le chemin de l’école.

Yacouba Gbané