Déportation à la CPI le 29 novembre 2011 - Raphaël Dagbo à Laurent Gbagbo: "Cette nouvelle épreuve n’est pas la fin de votre carrière politique… "

Par IvoireBusiness - Raphaël DAGBO, président de l'Association des Amis de Laurent Gbagbo "Cette nouvelle épreuve n’est pas la fin de votre carrière politique… ".

Raphaël DAGBO, président de l'Association des Amis de Laurent Gbagbo.

" Cette nouvelle épreuve n’est pas la fin de ma carrière politique… "

Lorsque ce 29 novembre 2011, à 13h45 le procureur M. Simplice Koffi Kouadio notifie à son Excellence le Président Laurent Gbagbo le mandat d’arrêt au terme duquel il sera livré à la cour pénale internationale, ses avocats tentent de s’opposer à cette procédure. En effet, celle-ci était gravement attentatoire à l’orthodoxie des droits de la défense et du « prévenu ».

Mais le Président Laurent Gbagbo qui sait qu’ici le droit n’était qu’un habillage grossier cousu de fil blanc intervient, selon un de ses conseils présent, pour prononcer encore une fois ces mots : « Cette nouvelle épreuve n’est pas la fin de ma carrière politique… ». C’est une phrase qui résonne encore aujourd'hui comme une véritable prémonition.

Quatre longues années après, nous croyons aussi, et sans doute pas seulement nous, que sa présence en ces lieux lugubres de la prison de Scheveningen à la Haye ne constitue qu’un passage pour que la Vérité sur la haine qui a poussé à cette forfaiture éclate enfin au grand jour. Mais que de temps perdu ! Que de sang d’innocents versé ! Que de mensonges proférés, pour transformer la Côte d’Ivoire et une grande partie de son peuple en un pays et une communauté où les uns croupissent dans des prisons sans jugement et les autres demeurent suspicieux les uns à l’égard des autres !...

Le temps, cet autre nom de la justice est passé. Ce que nous savions et qui nous a poussés à nous constituer en Association des Amis de Laurent Gbagbo est désormais de plus en plus partagé par delà les frontières ivoiriennes. Celles ou ceux qui avaient encore quelques doutes sur le pourquoi de ces bombardements assassins, des morts par milliers qui en ont été les victimes, des tentatives de fabrication de preuves à posteriori pour justifier le transfèrement nocturne du Président Laurent Gbagbo sont désormais édifiés à satiété.

L’on comprend donc pourquoi je n’appelle pas ici à commémorer cette triste date du 29 novembre 2011. Dans la commémoration en effet, il y a l’idée de célébrer, de fêter…, or il n’y a rien à célébrer ici, à fêter… . J’appelle simplement mais fortement à ne pas oublier que cette date restera dans l’Histoire de la Côte d’Ivoire, voire de l’Afrique et du Monde, comme une trace indélébile de ce que le mensonge politique peut façonner de pire quand il est mu par la collusion d’intérêts financiers à peine voilés. Ce 29 novembre n’est pas seulement l’aveu le plus éclatant de la peur de ceux là-mêmes qui ont construit dans le sang l’illusion d’une victoire électorale là où ce fut en réalité un échec retentissant. Ce 29 novembre est devenu aujourd’hui le symbole calendaire et historique de la force d’un Homme que son peuple espère profondément pour retisser sa cohésion sociale perdue dans le rattrapage ethnique que l’on a osé affirmé et assumé. Les Ivoiriens le savent, comme l’a encore monté récemment leur indifférence retentissante à l’égard de « l’élection présidentielle » récente, que seul Laurent Gbagbo est aujourd’hui capable d’insuffler cette cohésion sans haine et sans ressentiment aucun pour qui que ce soit.

Comme il est facile de détruire ! Dans la démolition en effet, il n’y a nul besoin d’art… ; l’autoritarisme et la brutalité y suffisent. Mais ce dont la Côte d’Ivoire a besoin, c’est l’urgence de son unité sociale. La reconstruction matérielle n’en sera que plus facilitée parce qu’elle sera alors partagée par tous. Il faut à la Côte d’Ivoire des artistes ; de vrais artistes qui aient une connaissance profonde de son peuple. C’est aussi ce profil de leaders que demande maintenant l’Afrique pour être pleinement l’espoir économique de ce Monde qui attend ce continent. Le Président Laurent Gbagbo fait sans doute partie de ces hommes qui correspondent à ce portrait et nous le savons tous maintenant parce que l’obscurité à montré la nécessité de la lumière.

La Cpi qui s’apprête à le juger et qui dispose de toutes les preuves du mensonge et des falsifications de faits le concernant n’a plus aujourd’hui de raison de ne pas le libérer. Cette cour doit se souvenir que même si elle est d’inspiration politique, elle porte aussi l’attribut de cour de justice ; une justice qu’elle n’a pas le droit de trahir faute de quoi…

Mes Chers Amis, je crois que l’épreuve est terminée. La carrière politique du Président Laurent Gbagbo doit maintenant se poursuivre, pas pour lui, mais pour que les Ivoiriens, d’où qu’ils viennent, redeviennent des frères fiers de leur pays. Il ne s’agit plus en effet de diriger un pays mais de construire une Nation.

Raphaël DAGBO

Président de l’Association des Amis de Laurent Gbagbo.