Déclaration d’Ivoirien(ne)s de la Diaspora indigné(e)s devant la situation socio-politique qui prévaut en Côte d’Ivoire

Par IvoireBusiness - Déclaration d’Ivoirien(ne)s de la Diaspora indigné(e)s devant la situation socio-politique qui prévaut en Côte d’Ivoire.

Manifestation des patriotes ivoiriens devant la CPI. Image d'archives utilisée à titre d'illustration.

En novembre 2014, une mutinerie avait éclaté dans les rangs des militaires. Après les promesses du pouvoir, le mot d'ordre était pour ceux qui s’étaient révoltés de « rester vigilant face aux engagements pris par les ministres de la Défense et de l'Intérieur, qui se sont engagés à verser les arriérés de solde entre novembre 2014 et décembre 2014 ». Un peu plus de deux années plus tard, une autre mutinerie éclate qui donne lieu à des manifestations les 5 et 7 janvier 2017. Quelques jours après, autre mutinerie a lieu et tout dernièrement, ce sont des « forces spéciales » qui se révoltent à leur tour pour réclamer des paiements à l’instar des premiers huit mille quatre cents (8400) soldats qui ont obtenu gain de cause. Entretemps, les fonctionnaires se sont mis en grève pour des revendications somme toute légitimes. Pour autant, leurs demandes n’ont pas fait l’objet de l’attention qu’elles méritent. Aussi, y a-t-il deux jours, des journalistes ont été arrêtés. C’est une preuve supplémentaire que ce pouvoir totalitaire encourage la violence au lieu d’apaiser le pays. Nous condamnons vigoureusement l’arrestation des journalistes et exigeons leur libération immédiate.

Au total, les différentes manifestations dans le pays illustrent le malaise d’une population et l’impossibilité du pouvoir à gouverner le pays. Cela nous renvoie à ce que disait Alassane Dramane Ouattara à l’endroit de Laurent Gbagbo : « Quand on ne peut pas diriger un pays, on démissionne. » Monsieur Ouattara serait donc bien inspiré à se l’appliquer. Devant la grave crise économique et politique qui frappe le pays ; le mettant ainsi dans une instabilité chronique qui affecte considérablement le vécu des populations, l’opposition doit constituer un leadership de nature à rassurer pour mobiliser et rassembler, en vue de montrer sa capacité à être une alternative au régime actuel. Ce pouvoir est totalement disqualifié. Monsieur Ouattara, à travers les différents actes qu’il pose, a montré son incapacité à diriger le pays. Etant très isolé et complètement discrédité, l’actuel chef de l’Etat doit en tirer toutes les conséquences.

La situation en Côte d’Ivoire est intenable. Par conséquent, nous demandons aux Ivoirien(ne)s de ne pas se laisser distraire par des acteurs politiques qui ne savent pas se décider. Dans l’état actuel du pays, c’est la patrie qui doit être le parti de chaque ivoirien(ne). La société civile, les forces vives du pays et tous les partis politiques doivent se rassembler dans un mouvement pour sauver la Côte d’Ivoire. Grave qu’elle est, l’heure n’est pas aux petits calculs politiciens. Nous demandons ici à toute la classe politique ivoirienne de se dépasser pour s’impliquer sans retenue dans une dynamique de nature à libérer le peuple de cette dictature qui ploie sur lui. Une élite doit avoir de la lucidité pour apprécier les situations à leur juste niveau. C’est dans la détermination, avec une organisation adaptée à la lutte que nous pourrons collectivement restaurer la démocratie et la liberté dans le pays. C’est pourquoi, après des réunions successives, nous, Ivoirien(ne)s de la Diaspora, responsables d’associations et de partis politiques, avons décidé d’en appeler à la conscience des uns et des autres. Ainsi, nous demandons à tous les Ivoirien(ne)s qui ne supportent pas ce pouvoir de se rassembler dans l’intérêt supérieur du pays. Tous ceux qui résistent au changement, seront responsables devant l’histoire. En tout cas, nous, Ivoiriens de la Diaspora, indignés par la situation que vit le pays, affirmons ici et maintenant que nous restons déterminés à soutenir les acteurs du changement et le peuple. Nous invitons instamment les élites quelles que soient leurs obédiences, à prendre leurs responsabilités. Cette situation invivable dans le pays n’a que trop duré.

Des ivoiriens de la Diaspora indignée

Fait à Paris, le 13 février 2017

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