CPI/ Le Général Guiai Bi Poin révèle: « Comment j’ai été obligé de témoigner contre Laurent Gbagbo à la CPI »

Par IvoireBusiness - CPI procès de Gbagbo et Blé goudé. Le Général Guiai Bi Poin à la barre révèle « Comment j’ai été obligé de témoigner contre Laurent Gbagbo à la CPI ».

Le Général Guiai Bi Poin à la barre le 31 mars 2017 révèle « Comment j’ai été obligé de témoigner contre Laurent Gbagbo à la CPI ».

Interrogé vendredi par la défense, le Général Gui Bi Poin a fait des révélations sur les conditions dans lesquelles il avait été contraint de témoigner contre le Président Laurent Gbagbo à la Cour pénale. Il accuse Alassane Ouattara et Guillaume Soro, de même que la CPI, et dénonce le chantage et les pressions exercées sur lui, notamment sa mise en détention, pour obtenir des témoignages à charge contre le Président Laurent Gbagbo :
« Un jour durant le mois d’août 2011, j'ai été appelé par un conseiller du ministre de la Défense Guillaume Soro qui m'a annoncé qu'il y avait des représentants de la cour pénale internationale (CPI) qui souhaitaient s'entretenir avec moi. Peu de temps après, il m'a mis en contact avec un certain monsieur Bah qui disait travailler pour la CPI. Je ne me suis pas opposé et j’ai accepté de le rencontrer.
Il m’a posé des questions sur la crise post-électorale. Je lui ai donné des réponses qui ont paru ne pas le satisfaire. Car plus tard, quelqu’un m’a informé que les autorités ivoiriennes avaient été saisies par la CPI et celui qui m'a interviewé, que mes réponses n’ont pas été satisfaisantes selon le niveau de responsabilités que j'occupais.
Concernant ma détention, jusqu'au 10 août 2011, je n'étais pas en détention. J'ai été mis en prison du 20 août au 27 décembre 2011. Chose bizarre, j'étais en détention et je rencontrais les membres de la CPI, sans le vouloir. J'ai été conduit de la prison chez le juge d'instruction puis subitement chez les enquêteurs de la CPI. Je n’ai pas du tout apprécié cela.
Je leur reproche qu'on me prenne de la maison d'arrêt, qu'on me fasse croire que c'est le juge d'instruction que j'allais rencontrer et subitement on me dit que ce sont les enquêteurs de la CPI que j’allais rencontrer… », dira l’ancien patron du CECOS, une unité mixte de l’armée, de la police, et de la gendarmerie ivoirienne, aujourd’hui dissoute.

Michèle Laffont
Correspondante permanente aux Pays Bas