Coup de théâtre à la CPI/ Le Général Detho Letho détaille les crimes des rebelles : « Ils ont brûlé nos éléments à Abobo »

Par IvoireBusiness - Coup de théâtre à la CPI. Le Général Detho Letho détaille les crimes des rebelles des forces nouvelles et du commando invisible « Ils ont brûlé nos éléments à Abobo ».

Le Général Detho Letho le 09 novembre 2017 devant la CPI, en visioconférence depuis Abidjan.

C’est un général Detho Letho très en verve à la barre jeudi lors de son contre-interrogatoire par la défense, qui a détaillé les crimes de la rébellion des forces nouvelles en Côte d’Ivoire.

Extraits de ses échanges avec Me Emmanuel Altit.

Maître Altit: Une fois à Abidjan est-ce que ces troupes rebelles se livrent-elles à des exactions ?

Général DETHO: Oui. Parce qu’au niveau de nos éléments, je prends toujours le cas d'Abobo principalement, parce qu’à Abobo , ils tuaient, je le répète, ils tuaient nos éléments. A Abobo en ce moment il y a l'antenne de la télévision qui est à Abobo, le gardien et ses enfants ont été brûlés. Egalement sur nos positions, ce qui expliquent que nos éléments se sont retranchés dans le camp commando d'Abobo ils ne pouvaient pas sortir ils sortaient seulement pour le ravitaillement et cela étaient vraiment difficile, il y a des militaires chez eux qui ont été calcinés. il y a eu également Anokoi Kouté un village d'Abobo, les habitants ont été massacrés il y a eu beaucoup de morts. C'était infernal pour nos éléments. C'était à peu près la même situation au niveau de Koumassi, Boribana, Yopougon. Tous les quartiers. Seul cocody était un peu sous notre contrôle.

Maître Altit: Est ce que vous pouvez nous en dire un peu plus sur les attaques qu'a subies le camp commando durant cette période de crise post électorale ?

Général DETHO: Une nuit le commandant m'a appelé pour me dire qu'ils essuyaient des coups de feu. On leur a demandé de riposter et ils ont riposté jusqu'au matin. Egalement au niveau d'Abobo, du camp commando d'Abobo, je l'ai dit avant hier, je l'ai dit hier, je le répète aujourd'hui, au cours de nos ravitaillements hebdomadaire les éléments sont attaqués, du camp commando jusqu'au carrefour samaké notamment au carrefour samaké. Si vous partez de la mairie d'Abobo jusqu'au carrefour samakén, de part et d'autre, des éléments postés en civil, ce sont des jeunes en civil, qui sont armés qui tiraient sur le convoi. Ils nous ont brûlé un char au niveau du carrefour samaké également. Donc pour nous c'était vraiment difficile de faire le ravitaillement. Alors vous prenez l'axe principal qui part de l'ancienne casse jusqu'a Abobo ce n'était pas possible à nos hommes d'emprunter cet axe. Parceque à partir de la casse jusqu'a Abobo ce n'était pas possible. Nous avions une unité au niveau de l'Université d'Abobo Adjamé, elle était obligé de quitter l'axe principal pour aller se mettre du coté de l’hôpital militaire. Donc nous étions dans cette situation difficile.

Morceaux choisis des réponses du 70e témoin de Fatou Bensouda aux questions de la défense:

« - Les troupes rebelles venues du nord étaient commandés par des comzones.
- Lorsque les rebelles sont arrivés à Abidjan ils ont commis des exactions.
- Les rebelles ont tué nos éléments qui étaient en service à l'antenne d’Abobo. Nos éléments ont été brûlés.
- À Anonkoua Kouté beaucoup de personne ont été tuées par le commando invisible.
- Même scénario à Koumassi, à Boribana, et à Yopougon où il y a eu des morts.
- Seul Cocody était sous notre contrôle.
- Les rebelles ont attaqué nos éléments au carrefour Samaké, ils ont brûlé un de nos chars.
- De la casse d'Adjame jusqu'à Abobo, ce n’était pas possible que nos éléments passent par là car tout le secteur était contrôlé par les éléments du commando invisible en civil. Anyama était également sous contrôle du commando invisible et nos éléments ne pouvaient pas passer par le carrefour de N'dotré.
- En 2004 le poste de commandement du COMTER a été attaqué par les rebelles.
- Les rebelles ont attaqué l’école de gendarmerie.
- Le 1er Bataillon (BASA) a été attaqué par l'aviation française et aujourd'hui aucun bâtiment n'existe. Les pilotes qui ont mené l’attaque sont partis de l’hôtel du Golf. Je le sais parce que moi-même j’étais là-bas.
- A cette réunion au Golf, j'étais avec le Colonel- major Patrice, moi, et l’Amiral dont j'oublie le nom.
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- Le 3e bataillon d’Anyama a été attaqué par les forces nouvelles.
- Les rebelles étaient bien armés et équipés comme une armée régulière. L'armement des rebelles était composé de 14-7 , 12-7, des obus , des Kalachnikov, etc.... »

Général Detho Letho

Extraits des Minutes de l’audition du Général Detho Letho le 09 novembre à la CPI
Contre-interrogatoire par Me Altit, au procès de Laurent Gbagbo et Blé Goudé