Confusion/ Procès de Gbagbo et Blé: P238 accuse la France et l’ONU d’avoir bombardé les positions des forces loyalistes

Par IvoireBusiness - Confusion au Procès de Gbagbo et Blé. P238, le témoin de Fatou Bensouda, accuse la France et l’ONU d’avoir bombardé les positions des forces loyalistes, confirmant leurs collusions avec les rebelles pro-Ouattara des FRCI durant la crise post-électorale.

Char des forces loyales au Président Laurent Gbagbo en 2011 durant la crise post-électorale.

L’interrogatoire du témoin P238 le jeudi 29 septembre 2016 à la Cour pénale internationale s’est pratiquement déroulé à huis clos partiel.
Le témoin s’est soumis aux questions de Paulina Massida, la représentante légale des victimes, et à celles de la défense du Président Laurent Gbagbo.
Durant les échanges en public, Emmanuel Altit, l'avocat principal de Laurent Gbagbo, a cuisiné le témoin, l’obligeant à reconnaître que les soldats FRCI d’Alassane Ouattara, avaient commis des crimes, dont plusieurs victimes à ce jour portées disparues.
Le témoin a aussi reconnu l’implication directe de l’ONU et de la France dans les attaques des positions des forces gouvernementales, notamment celles contre le camp du Bataillon sol-air (BASA). Selon P238, « ce jour-là, un premier tir d'un hélicoptère de la mission de l'ONU en Côte d'Ivoire a visé le garage où étaient stockées les munitions ».
« Ça a explosé et le camp est parti en fumée », précise-t-il.
Il raconte ensuite les bombardements de la force française Licorne : « Des hélicoptères appartenant probablement aux Français qui ont visé les positions des Bi-tubes du BASA, seules armes avec lesquelles l'unité aurait pu répliquer », raconte-il, car « ils connaissaient leur emplacement ».
Il affirme qu’une seconde attaque de même type a suivi le lendemain. Le témoin a reconnu en outre avoir entendu dire que la force onusienne ravitaillait l'Hôtel du Golf.
L’audition de P238 se poursuit aujourd’hui vendredi à la cour pénale internationale. L’audition de ce jour devrait en principe être le dernier pour le témoin de la procureure Fatou Bensouda.

Michèle Laffont
Correspondante permanente aux Pays Bas